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Que faire ? Ou comment vivre avec le déclin de l’Europe…

Ce petit livre n’est pas un manuel survivaliste ou un traité de collapsologie. Il ne vise pas le retrait, ni la fuite mais propose au contraire de faire face en s’adaptant sans compromission au monde qui vient.

Que faire ? Ou comment vivre avec le déclin de l’Europe…

Que faire ? Face au spectre menaçant du suicide de notre civilisation, cette question taraude aujourd’hui tous les Européens encore lucides, conscients du gouffre vers lequel nous semblons nous précipiter… L’historien et écrivain David Engels, à travers un petit livre enlevé, tente de répondre à cette question. L’image de la flèche de la cathédrale Notre Dame de Paris prise par les flammes qui orne sa couverture illustre l’urgence et la gravité de la situation que le sous-titre du livre fixe par une simple et sombre phrase : « vivre avec le déclin de l’Europe ».

Vers les âges sombres

Le ton est donné, volontairement pessimiste. Pour l’auteur « il faut être réaliste mais surmonter le désespoir ». Alors justement, que faire ? Dans les âges sombres qui approchent, il y a deux réponses possibles, si l’une est collective et politique, l’autre est purement personnelle. C’est à celle-ci que s’attache le livre de David Engels. Comme il le souligne dans sa préface, l’objet « n’est pas de sauver la société elle-même, vouée de toute manière à l’échec, mais plutôt d’assurer la survie des idéaux qui l’ont animée. »

Pour l’auteur, il n’y a en effet pas d’issue possible à la crise identitaire, politique, morale, économique, démographique que traverse l’Europe, qui va continuer et s’amplifier pendant des années, voire des décennies encore. « Oui, assène-t-il, nous allons droit dans le mur – et après ce sera le début des guerres civiles. »

Mais attention, ce petit livre n’est pas un manuel survivaliste ou un traité de collapsologie. Il ne vise pas le retrait, ni la fuite mais propose au contraire de faire face en s’adaptant sans compromission au monde qui vient. Il expose pour cela « quelques idées et encouragements pour rester fidèles à notre histoire et à notre être au monde » en s’appuyant sur des valeurs de « courage, de persévérance, de fidélité et d’espoir ».

L’État contre le peuple

Dans un conflit, il est essentiel de distinguer amis et ennemis. David Engels constate froidement que l’État est désormais face à nous. « Ils ne sont plus les vôtres et ne méritent plus votre allégeance » écrit-il ainsi à l’intention des naïfs. Abandonnant les Européens autochtones à leur sort, l’appareil étatique, pris dans une dérive autoritaire, utilise sa force pour surveiller étroitement et réprimer durement toute velléité de révolte, comme le démontrent les dérives liberticides, la surveillance généralisée ou la sévère répression des Gilets jaunes. Nulle solution politique à espérer à court terme non plus à travers les partis et mouvements populistes qui n’ont, d’après l’auteur, ni les soutiens, ni la cohérence doctrinale nécessaire pour renverser le cours des choses, d’autant plus que la crise dont souffre l’Europe dépasse désormais amplement le cadre politique.

Former nos communautés

La seule solution viable pour David Engels est celle de la communautarisation des Européens. C’est sans doute la leçon la plus radicale et essentielle de son livre. Face à un jeu faussé, nous conduisant inéluctablement à la disparition, il faut faire sécession. Une sécession politique, sociale, économique, géographique. Comment ? En créant des poches de résistance au déclin afin de « viser l’autarcie matérielle et la qualité éthique de notre style de vie ». Pour cela, l’auteur nous enjoint à quitter les grandes métropoles, appelées à devenir des enfers dans les temps à venir, et prône le retour à la terre en s’installant à la campagne ou dans de petites cités encore préservées. Les principes sont simples et déjà connus : posséder de la terre, viser l’autarcie alimentaire, favoriser les circuits courts, privilégier les solidarités traditionnelles. Le livre offre ainsi une série de conseils concrets et réalistes permettant à chacun, selon ses moyens et possibilités, de réaménager sa vie quotidienne pour continuer à vivre selon nos traditions.

Le retour à la tradition

Encore faut-il perpétuer notre monde et ne pas s’enfermer dans un égoïsme stérile. Voilà pourquoi il faut fonder des familles, ce qui représente au XXIe siècle « un acte aussi contestataire et révolutionnaire que l’était jadis l’amour “libre” », et faire des enfants en étant conscient de cette « guerre de la fertilité » qui menace l’Europe. Cela passe également par le refus des idéologies déconstructivistes comme la théorie du genre ou les délires féministes.

La sécession que prône David Engels doit aussi être culturelle en retirant nos enfants des établissements scolaires infestés par la racaille et en favorisant les petites structures encore homogènes voire les écoles hors-contrat ou l’enseignement à la maison.

Contre ce monde moderne qui représente « une forme de conspiration contre toute forme de vie intérieure » (Bernanos), ce « Que faire » n’est pas sans rappeler sous certains aspects les conseils pratiques développés par Dominique Venner dans son livre-testament Le Samouraï d’Occident. En prônant le retour à la Nature, la nécessité de faire son devoir, la quête d’une beauté simple et sans artifice, l’invitation au recueillement, à la lecture utile, à la méditation quotidienne, c’est l’idéal de l’honnête homme européen que David Engels propose.

Se réapproprier l’Europe

Confronté à une crise civilisationnelle sans précédent, menacé d’invasion par des populations radicalement autres, l’heure n’est plus au repli sur soi des nations. À l’heure où toute l’Europe est assiégée, David Engels rappelle avec raison que « la véritable frontière à défendre coûte que coûte n’est pas située sur le Rhin face à l’Allemagne, ni dans les Alpes mais aux portes du Bosphore qui sépare l’Occident du monde musulman. » Face à la crise que traverse notre civilisation, « la clef d’une réforme fondamentale de notre société se trouve non au niveau national mais au niveau européen. » Il ne s’agit pas pour autant de souscrire à l’actuelle Union européenne. L’Europe puissance qu’il appelle de ses vœux devra « s’inscrire non pas dans un jargon humaniste ou universaliste, mais historique ». Ce retour civilisationnel européen passe un refus de la culpabilisation et une réappropriation de la légitime fierté de notre Histoire

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Si l’on peut regretter parfois un peu de naïveté (sur la fondation d’un « islam tolérant ») ou de fatalisme (sur le caractère définitif de l’installation des populations extra-européennes…), le Que Faire ? de David Engels est un livre concret, prônant un réenracinement qui ne soit pas seulement intellectuel et abstrait mais aussi vécu en nous invitant à « devenir nous-même ». Il relève ainsi d’une inspiration stoïcienne pour la conduite de nos vies – ce qui dépend de nous – préalable indispensable avant d’engager toute Renovatio Europae (titre d’un prochain livre de David Engels) ou Reconquista, sur lesquelles nous n’avons pas prise à ce jour. À nous donc de faire de nos fidélités des citadelles dans l’attente de l’heure, comme le chantait le poète Hofmansthal, « où se rencontrent ceux qui ont su veiller pendant la longue nuit et ceux qui apparaîtront bientôt dans le matin nouveau. »

BCT

David Engels, Que faire ? Vivre avec le déclin de l’Europe, 122 pages, 19,50 € – éditions Blauwe Tijger

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