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Avec Le crépuscule des Lumières, sortir enfin des lubies progressistes

La prise de conscience est une nécessité vitale pour les Européens. S’ils ne sortent pas de leur « dormition », ils sont voués à mourir, emportés dans la chute des Lumières et remplacés par des populations étrangères.

Avec Le crépuscule des Lumières, sortir enfin des lubies progressistes

Les idées héritées des Lumières sont la source des maux actuels. À leur crépuscule et face à l’emballement progressiste contemporain, Michel Geoffroy invite à la prise de conscience et au sursaut des Européens.

Nous vivons aujourd’hui la fin d’un cycle, celui des Lumières. Né au XVIIIe siècle, il a détruit l’Ancien Régime et longtemps caractérisé la modernité occidentale et ses pires folies. Ce cycle décadent atteint désormais ses propres limites. En bout de course, il révèle sa véritable nature et ses aspects les plus sombres.

À travers son cours essai, publié aux éditions Via Romana, Michel Geoffroy nous livre une analyse profonde et extrêmement juste du monde actuel, éclairée à l’aune de l’histoire. Si nous vivons aujourd’hui le crépuscule des Lumières, il convient de rappeler avant tout qu’elles demeurent la source des maux actuels. Les idées qui s’y sont développées sont le terreau idéologique de la nouvelle révolution que nous infligent les militants progressistes. Désormais largement dépassées, elles préparaient néanmoins l’ensemble des lubies qui détruisent nos sociétés. Vouloir revenir aux Lumières pour contrer l’emballement progressiste ne peut en ce sens être un argument valable et les idées de ce siècle représenter un quelconque idéal.

Nous n’avions pas attendu 1789 pour inventer la démocratie, les Grecs y étaient parvenus bien avant, proclamant ainsi la richesse de notre civilisation. Michel Geoffroy souligne bien les mensonges et les utopies des Lumières, qui au contraire n’assurent pas la démocratie mais rêvent depuis leurs origines d’une post-démocratie. Celle de despotes éclairés qui mènent le peuple vers le « Bien », qu’il le veuille ou non. Force est de constater que nous y sommes désormais.

« Despotes éclairés »

La démocratie européenne, traditionnellement garante de la volonté et de la souveraineté du peuple est aujourd’hui diabolisée sous le concept de « populisme » par ceux qui se présentent comme les enfants des Lumières. Il est ainsi illusoire de penser que démocratie et progressisme sont liés. Les Lumières et le progressisme moderne ne peuvent par essence – et telle est leur ambition – que mener à une société de contrôle généralisé, un totalitarisme de « despotes éclairés » qui n’ont d’éclairé que le nom ou le compte en banque.

Au cœur de cette idéologie destructrice, la perte de religion au profit de l’égalitarisme. C’est là le fondement essentiel et originel du libéralisme, de la société de marché et du totalitarisme moderne, précurseur de l’État de droit qui transforme l’État en protecteur de contrats et offre les pleins pouvoirs au juge. L’égalitarisme prôné au XVIIIe siècle se traduit aujourd’hui par le principe de non-discrimination, qui interdit la préférence pour ses proches et rend obligatoire l’acceptation du migrant, étranger ou clandestin. Et la nature ayant horreur du vide, c’est finalement par l’islam que les religions traditionnellement européennes sont remplacées, une fois le vide du principe égalitaire révélé.

Réaffirmer notre grandeur

Cependant, au-delà de ce constat, il ne faudrait pas croire que Michel Geoffroy se limite à un propos qui serait une forme de seule nostalgie de l’Ancien Monde ; il appelle à une prise de conscience. Le cycle politique des Lumières est en bout de course. Son idéal s’étiole et ne leurre désormais plus grand monde sur sa véritable nature. L’écart entre l’idéologie et le réel se fait de plus en plus fort, comme l’écart entre les politiques gouvernementales et la volonté du peuple. La majorité ne veut pas du wokisme, pas plus qu’elle ne veut de l’immigration, du métissage, de la surveillance généralisée et de sa disparition, ou qu’elle ne voulait de l’UE.

La prise de conscience est une nécessité vitale pour les Européens. S’ils ne sortent pas de leur « dormition », ils sont voués à mourir, emportés dans la chute des Lumières et remplacés par des populations étrangères. Il faut donc rebâtir et réaffirmer notre grandeur pour permettre un renouveau de l’identité européenne et de sa spiritualité, seuls à même de contrer la religion libérale-libertaire qui détruit notre civilisation depuis le XVIIIe siècle, sans même plus soulever l’engouement des masses. Il nous faut aujourd’hui retrouver une foi collective, qui redonne du sens à nos existences.

L’unique solution de notre survie se trouve ainsi dans le retour aux sources et aux traditions, garantes de notre liberté, de notre identité et de notre permanence. Revalorisons les particularismes et affirmons ce que nous sommes, pour reprendre notre destin en main.

S. M. – Promotion Jean Raspail

Le crépuscule des Lumières, Michel Geoffroy, Via Romana, 2021.