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Netflix ou « la puissance du progressisme »

Le journaliste Édouard Chanot livre un constat critique sur les faiblesses, mais aussi les forces de Netflix, véritable empire du divertissement.

Netflix ou « la puissance du progressisme »

Interface du wokisme mondial, Netflix est à la fois le symbole du soft power libéral et le paradigme d’une entreprise stérilisante d’anti-création. Avec ses 221 millions d’abonnés soumis à la métaphysique de l’illimité, cette « machine à broyer de l’humain » lie formatage et conformisme de manière glaçante. Un système meurtrier que révèle la dernière brochure de l’Ojim, publiée dans la collection Désintox de La Nouvelle Librairie, L’Empire Netflix.

Loin d’une critique plate et commune des contenus wokistes dont même la gauche universaliste reconnaît les dérives, Édouard Chanot propose ici l’analyse en profondeur d’une entreprise au fonctionnement presque dystopique. Netflix n’est pas seulement une entreprise audiovisuelle mais un Empire à part entière, un monde avec ses codes, ses règles et ses gourous, dont Reed Hastings et Marc Randolph revendiquent ouvertement la puissance futuriste. Parfaite mise en pratique du Cercle de Dave Eggers, à ceci près qu’ils en ont oublié la chute. Le Cercle n’est pas un mode d’emploi…mais l’histoire d’une firme totalitaire et libertaire qui finit dans un bain de sang !

En attendant, « Netflix domine, le sait et le fait savoir », quitte à brader toute liberté artistique – et donc toute créativité – sur l’autel du capital. Car en fin de compte, c’est l’argent qui compte avant tout, et le wokisme n’est qu’un outil à son service.

Chez Netflix, la révolution culturelle est une logique permanente, un facteur essentiel de la survie de l’entreprise, mais aussi le fondement d’un programme politique parfaitement assumé. L’inclusion est à la fois au cœur des productions et du management. Verna Myers, vice-présidente de la stratégie d’inclusion de la firme, se réjouit ainsi que 2% des fonds de l’entreprise soient alloués à des banques détenus par des noirs. De la même manière, du côté des lobbies gay et lesbien, on se satisfait de ces productions, qui participent à la « banalisation » des enjeux qui leur sont chers. « Il faut que les choses soient montrées pour qu’elles deviennent réelles ». Sur fond d’antiracisme, de féminisme et de pluriethnisme, Netflix crée ainsi un nouvel ordre mondial, dans lequel la réalité cède sous le poids du fantasme.

Sa méthode : l’invasion mentale. Permanente et insidieuse, du consommateur jusqu’au travailleur. Imposition non seulement d’idées mais aussi de schémas de pensée, de modes de fonctionnement et d’un unique rapport au monde. L’Empire Netflix est un empire sur nos cerveaux et un empire sur nos écrans, qui va jusqu’à formater le film pour l’adapter aux formes de la technique, à formater nos esprits pour assouvir sa puissance. Car, comme le rappelle François Bousquet, « le vrai pouvoir, c’est la production de la parole autorisée ; c’est la maîtrise du licite et de l’illicite ».

Face au goulag mental de l’Empire Netflix, la dernière brochure d’Edouard Chanot s’impose alors comme clef de compréhension, premier pas vers la reconquête de nos esprits !

S. M. – Promotion Jean Raspail

Édouard Chanot, L’Empire Netflix. L’emprise du divertissement, coll. Désintox, éditions de La Nouvelle Librairie, 2022.