« L’Institut Iliade, une source encore jeune mais bien active d’une révolution européenne »
Allocution de Nicola Torti, stagiaire de la promotion Léonard de Vinci de l’Institut Iliade, à l’occasion du colloque « La métapolitique du combat prend l’initiative », organisé le 26 novembre à Rome par le Centro Studi Polaris.
Chers amis romains, italiens et européens présents aujourd’hui,
Je m’appelle Nicola, je suis actuellement stagiaire de la promotion Léonard de Vinci de l’Institut Iliade, l’Institut pour la longue mémoire européenne. J’ai l’honneur d’être parmi vous aujourd’hui pour vous le présenter. Mais, avant de vous parler de l’Institut en lui-même, j’aimerais vous parler d’une figure importante sans qui il n’existerait pas et qui me semble très appropriée au vu du thème du colloque : « La métapolitique du combat prend l’initiative ». Cette figure n’est autre que celle de Dominique Venner, militant nationaliste, historien méditatif et éminent Européen.
À l’heure où nous nous préparons à commémorer les dix ans de son sacrifice, en mai prochain, il me semble opportun de mettre en avant cette figure importante du nationalisme européen, qui incarnait par sa personne une éthique de la tenue qui n’est pas sans rappeler la tradition européenne de la discipline combattante. Des soldats spartiates à Ernst Jünger, auquel il vouait une grande admiration, cet ascétisme aristocratique ne l’a jamais quitté, que ce soit pendant sa période combattante pour l’Algérie française, pendant ses années militantes ou durant la période d’écriture et de travail intellectuel qui constitue la fin de sa vie. Nous voyons dans son sacrifice, le 21 mai 2013, le point final conforme à la vie pleine de sens qui fut celle du « samouraï d’Occident ». La lettre qu’il nous écrivit à l’occasion de cette mort ne laisse aucun doute sur ses intentions et la profonde volonté qui l’animait : sortir notre peuple de « la léthargie qui nous accable », ce qu’il appelait dans son célèbre ouvrage Histoire et tradition des Européens la « dormition des Européens ».
Je me permets à ce titre de citer ce qui, selon moi, est le passage le plus remarquable et le plus parlant de la lettre qu’il écrivit avant son suicide : « Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes. »
Dominique Venner, par ces quelques lignes qui sont une claire illustration de son œuvre magistrale, invite les peuples d’Europe à prendre conscience du combat civilisationnel qui se déroule en ce moment même et que nous perdrons lentement sans ce réveil appelé de ses vœux. À l’heure du remplacement de nos peuples par des étrangers qui viennent massivement, de l’écrasement par l’égalitarisme conquérant, du dévoiement de l’identité biologique et anthropologique au profit d’un constructivisme social absolu, il est impératif pour nous, Européens enracinés, de nous inspirer de cette éthique de la tenue aristocratique pour mener à bien le combat qui nous attend et rétablir la transmission de nos valeurs immémoriales qui firent nos plus hautes heures de gloire.
L’héritage de Dominique Venner s’inscrit pleinement dans ce renouement souhaité avec notre héritage plurimillénaire, mais il ne s’est pas limité à ses œuvres écrites ou militantes. Car, peu avant son sacrifice, Dominique Venner a réuni des amis proches auquel il demanda de former un institut pour former les jeunes Européens à la défense et l’incarnation de leur culture séculaire. Et c’est ainsi que fut créé, un an plus tard, l’Institut Iliade.
Face aux multiples constats de décadence des peuples européens, l’Institut Iliade se démarque dans le combat métapolitique par une ligne claire de lutte contre ce déclin programmé de notre civilisation, contre ces valeurs matérialistes et superflues qui composent une Europe molle et indigne de ses propres ancêtres, oubliant sa grandeur passée et se rendant au passage incapable de l’incarner de nouveau.
À ce titre, la mission de l’Institut Iliade se décline parfaitement à travers le triptyque homérique adopté comme devise : « La nature comme socle, l’excellence comme but et la beauté comme horizon ». Celle-ci nous donne un idéal à suivre, mais, plus encore, des actions concrètes à mener pour le salut de notre civilisation :
– contre le déclin anthropologique des Européens et la baisse de leurs capacités intrinsèques et biologiques, réenraciner nos peuples dans leurs terres et dans leurs communautés organiques, retourner à une éthique de vie pérenne et pleinement européenne contre le matérialisme galopant ;
– contre le déclin du sacré, renouer avec notre histoire, nos valeurs et nos traditions immémoriales, avec l’importance du rite pour une communauté enracinée, avec le sens profond qui se trouve derrière les valeurs et les actes qui nous fîmes grands ;
– enfin, contre le déclin de la beauté, la mise en avant du beau comme valeur fondamentale et comme finalité intrinsèque, la transmission des merveilles artistiques de l’Europe et la perpétuation de cette lignée d’innovations constructives qui constitue notre histoire artistique.
Avec ces valeurs et ces lignes claires, l’Institut Iliade forme les futurs cadres de l’Europe, afin de réveiller en eux un esprit communautaire, un sentiment d’appartenance aux peuples européens et une volonté ardente de lutte contre leurs disparitions ou l’altération de ce qui les caractérise.
Dans la lignée d’Adriano Romualdi, j’affirme la nécessité d’un dépassement doctrinal et culturel pour notre camp, combat qui doit être mené contre les dirigeants mondialistes mais aussi, de façon plus subtile, contre les passéistes, les contemplateurs pour qui notre civilisation est bien davantage un décor de musée qu’une réalité organique et sensible.
Il est nécessaire, pour l’établissement d’une telle vision, de mener un combat métapolitique fort et d’entraîner dans notre sillage des personnes formées, pour une jeunesse européenne qui aspire à davantage qu’une contemplation simple de traditions dont le temps aurait effacé le sens. Il nous incombe donc de transmettre ce sens, cette identité, cette flamme éternelle qui bâtit notre histoire commune. J’ai la chance aujourd’hui de faire partie de l’Institut Iliade, de la bien nommée promotion Léonard de Vinci. Mes camarades et moi-même souhaitions choisir comme figure tutélaire cet emblème du génie européen, de la créativité incessante et du rayonnement culturel de notre civilisation. Je compte parmi mes camarades des hommes et des femmes aux profils variés, mais tous déterminés à faire vivre leur civilisation à travers leurs cœurs, leur sang et leurs actes. Je suis convaincu que les costagiaires des promotions en cours et les auditeurs des promotions précédentes sont faits du même bois. L’Institut Iliade se présente pour nous, et bientôt pour l’Europe, comme une source encore jeune mais bien active d’une révolution européenne, une révolution par fidélité.
L’Occident vit aujourd’hui ce qui pourrait bien être ses derniers instants. Le remplacement de nos peuples, le déracinement généralisé des Européens baignés d’universalisme et de matérialisme, l’individualisme forcené, l’oubli de l’histoire et de la tradition, non en tant que représentantes du passé mais en tant qu’images de ce qui est éternel : tous ces éléments nous poussent à faire ce constat malheureux d’un déclin généralisé de notre civilisation. Et pour le combattre activement, nous aurons besoin d’initiatives métapolitiques fortes, de cadres formés, d’Européens conscients et d’actions de grande ampleur, portées par des structures européennes ambitieuses, comme l’Institut Iliade mais d’autres également. Notre objectif aujourd’hui n’est ni plus ni moins que de désarrimer notre civilisation européenne de cette chute de l’Occident.
Je souhaiterais finir par une citation de Dominique Venner :
« Faire une œuvre de vie de ce qui était lettre morte, comprendre ce que l’on est, découvrir comment vivre et agir selon notre tradition, voilà notre tâche. Ce n’est pas seulement un préalable à l’action. La pensée est l’action. Notre monde ne sera pas sauvé par des savants aveugles ou des érudits blasés. Il sera sauvé par des poètes et des combattants, par ceux qui auront forgé l’“épée magique” dont parlait Ernst Jünger, l’épée spirituelle qui fait pâlir les monstres et les tyrans. Notre monde sera sauvé par les veilleurs postés aux frontières du royaume et du temps. »
Merci de votre attention.
Nicola Torti – Promotion Léonard de Vinci
Cari amici romani, italiani ed europei intervenuti qui oggi,
il mio nome è Nicola, ed attualmente frequento la promozione «Leonardo da Vinci» dell’Institut Iliade, l’Istituto per la Lunga Memoria Europea.
Sono onorato d’esser qui, oggi, per presentarvelo.
Ma prima di parlarvi dell’Istituto in sé, intendo parlarvi di una figura importante senza la quale esso non esisterebbe e che mi sembra assai appropriata in considerazione del tema del convegno: «La metapolitica del combattimento prende l’iniziativa». Questa figura non è altro che quella di Dominique Venner, militante nazionalista, storico, pensatore ed Europeo insigne.
Nel momento in cui ci prepariamo a commemorare i dieci anni dal suo sacrificio, nel maggio prossimo, mi sembra opportuno mettere in risalto questa significativa figura del nazionalismo europeo, un uomo che incarnava un’etica della tenuta che riporta alla mente la tradizione europea della disciplina del combattente. Dai soldati spartani ad Ernst Jünger, per il quale Venner provava grande ammirazione, questo ascetismo aristocratico non lo ha mai lasciato, sia durante il periodo da combattente per l’Algeria francese, sia durante i suoi anni da militante o nel corso degli anni dedicati alla scrittura ed al lavoro intellettuale, anni che costituiscono quelli finali della sua vita. Vediamo nel suo sacrificio, il 21 maggio 2013, il momento finale del tutto conforme ad una vita piena di significato, come fu quella del «samurai d’Occidente». La lettera che ci scrisse in occasione della morte non lascia alcun dubbio sulle sue intenzioni e sulla profonda volontà che lo animava: far uscire il nostro popolo dall’«abulia che ci opprime», ciò che egli chiamava nella sua celebre opera Storia e tradizione degli Europei, il «letargo degli Europei».
Permettetemi, a questo proposito, di citare quello che, a mio vedere, è il brano più significativo e più eloquente della lettera che Venner scrisse prima del suicidio: «Essendo impossibile liberare il discorso dominante dalle sue ambiguità tossiche, spetta agli Europei trarre le conseguenze.
Non possedendo noi una religione identitaria alla quale ancorarci, abbiamo in condivisione, fin da Omero, una nostra propria memoria, deposito di tutti i valori sui quali rifondare la nostra futura rinascita in rottura con la metafisica dell’illimitato, sorgente nefasta di tutte le derive moderne.»
Dominique Venner, con queste poche righe che rappresentano una chiara illustrazione della sua opera magistrale, invita i popoli d’Europa a prendere coscienza della battaglia di civiltà che si svolge in questo momento e che noi lentamente perderemo senza questo risveglio da lui auspicato. Nel momento in cui i nostri popoli vengono sostituiti da stranieri che arrivano in massa, nell’ora dell’annientamento ad opera dell’egualitarismo, del travisamento dell’identità biologica e antropologica verso un costruttivismo sociale assoluto, per noi, Europei radicati, è imperativo ispirarci a questa etica della tenuta aristocratica per condurre a buon fine la lotta che ci attende e ristabilire la trasmissione dei nostri valori immemorabili che sono stati il motore delle nostre più alte ore di gloria.
L’eredità di Dominique Venner si inserisce pienamente in questo auspicato rinnovamento della nostra eredità plurimillenaria, ma egli non si è limitato agli scritti. Perché poco prima del sacrificio, Dominique Venner ha riunito degli amici intimi ai quali ha chiesto di dar vita ad un istituto per formare i giovani Europei alla difesa e all’incarnazione della loro secolare cultura. Ed è così che, un anno dopo la sua morte, fu creato l’Institut Iliade.
Di fronte alle molteplici evidenze della decadenza dei popoli europei, l’Istituto si distingue nella battaglia metapolitica attraverso una chiara e netta linea di lotta contro questo declino programmato della nostra civiltà, contro questi valori materialistici e superflui che formano un’Europa molle e indegna dei propri antenati, un’Europa che scorda la propria trascorsa grandezza e che oggi è incapace di incarnarla di nuovo.
Al riguardo, la missione dell’Institut Iliade si declina perfettamente attraverso il trittico omerico adottato come motto: «La natura come base, l’eccellenza come scopo, la bellezza come orizzonte». Esso ci offre un ideale da seguire, ma ancor più delle azioni concrete da condurre per la salvezza della nostra civiltà:
– contro il declino antropologico degli Europei e il calo delle loro capacità intrinseche e biologiche, ri-radicare i nostri popoli nelle proprie terre e nelle proprie comunità organiche, ritornare ad un’etica di vita perenne e pienamente europea contro il materialismo dilagante;
– contro il declino del sacro, riallacciarsi alla nostra storia, ai nostri valori e alle nostre tradizioni immemorabili, con l’importanza del rito per una comunità radicata, col senso profondo che è all’origine dei valori e delle azioni che ci hanno fatto grandi;
– infine, contro il declino della bellezza, la valorizzazione del bello come valore fondamentale e come finalità intrinseca, la trasmissione delle meraviglie artistiche dell’Europa e la perpetuazione di questa linea di innovazioni costruttive che costituisce la nostra storia artistica.
Con questi precisi valori e linee nette, l’Institut Iliade forma i futuri quadri dell’Europa, per risvegliare in loro uno spirito comunitario, un sentimento di appartenenza ai popoli europei e una volontà ardente di lottare contro la loro scomparsa e di opporsi all’alterazione di ciò che li identifica.
In linea con Adriano Romualdi, sostengo la necessità di un superamento dottrinale e culturale per il nostro ambiente, una lotta che deve essere condotta contro le classi dirigenti mondialiste ma anche, in modo più sottile, contro i passatisti, i contemplatori per i quali la nostra civiltà è più uno scenario da museo che una realtà organica e sensibile.
Per instaurare una visione di tal genere è necessario condurre una lotta metapolitica forte e trascinare nella nostra scia persone formate, per creare una gioventù europea che aspiri a qualcosa di più di una semplice contemplazione di tradizioni di cui il tempo rimuoverà il significato. Spetta dunque a noi trasmettere questo senso, questa identità, questa fiamma eterna che costruisce la nostra storia comune. Oggi ho la fortuna di far parte dell’Institut Iliade, nella promozione giustamente intitolata a Leonardo da Vinci. I miei compagni ed io volevamo infatti scegliere, come figura tutelare, questo emblema del genio europeo, della creatività incessante e dell’influenza culturale della nostra civiltà. Tra i miei compagni di corso annovero uomini e donne con differenti profili, ma tutti determinati a far vivere la loro civiltà attraverso i propri cuori, il proprio sangue e le proprie azioni. Sono certo che i partecipanti alle promozioni in corso e gli uditori di quelle precedenti sono fatti della stessa tempra. L’Institut Iliade si presenta per noi, e presto per tutta l’Europa, come una sorgente ancora giovane, ma attiva, di una rivoluzione europea, una rivoluzione attraverso la fedeltà.
L’Occidente sta vivendo quella che potrebbe essere il la sua ultima ora. La sostituzione dei nostri popoli, lo sradicamento generalizzato degli Europei imbevuti di universalismo e di materialismo, l’individualismo forsennato, l’oblio della storia e delle tradizioni, non quali rappresentazioni del passato, bensì come immagini di tutto ciò che è eterno: tutti questi elementi ci spingono a compiere l’infelice constatazione che ci troviamo di fronte ad un declino generalizzato della nostra civiltà. Per combatterlo attivamente, avremo bisogno di iniziative metapolitiche potenti, di quadri preparati, di Europei consapevoli e di azioni di ampia portata, condotte da strutture europee ambiziose, come l’Institut Iliade ma anche altre. Il nostro obiettivo oggi è, né più né meno, che quello di distaccare la civiltà europea, la nostra civiltà, da questo crollo dell’Occidente.
Voglio concludere con una citazione di Dominique Venner:
«Fare un’opera di vita di ciò che era lettera morta, capire ciò che si è, scoprire come vivere e agire secondo la nostra tradizione, questo è il nostro compito. Questo non è solo un prerequisito per l’azione. Il pensiero è azione. Il nostro mondo non sarà salvato da scienziati ciechi o da studiosi blasonati. Sarà salvato da poeti e combattenti, da coloro che avranno forgiato la “spada magica” di cui parlava Ernst Jünger, la spada spirituale che fa impallidire mostri e tiranni. Il nostro mondo sarà salvato dai guardiani alle frontiere del regno e del tempo. »
Vi ringrazio per la vostra attenzione.
Nicola Torti – Promotion Léonard de Vinci