Le 2ème colloque de l’Institut Illiade : sans conteste un succès (Metamag)
« La nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon ». Le deuxième colloque de l’Institut Iliade, ce samedi 25 avril, à Paris, avait choisi d’illustrer le dernier élément de l’ultime message de Dominique Venner. Fidèle à la volonté de Dominique Venner, l’Institut Iliade s’attache à mettre en œuvre ce triptyque pour que survivent les fondements de l’esprit européen pour tous ceux qui refusent le grand « remplacement ».
Le cadre majestueux de la maison de la Chimie accueillait plus de 800 personnes pour un programme riche et prometteur. Deux superbes toiles de plus de 4 mètres (œuvres collectives de jeunes artistes européennes) encadraient la scène : une Diane chasseresse porteuse de sens d’une part et nos modèles architecturaux de l’autre. La haute qualité des intervenants, l’organisation sans faille, a séduit l’assemblée attentive ! Même si la densité des interventions a parfois nuit à la fluidité du sujet traité, le deuxième colloque de l’Institut fut sans conteste un succès.
En ouverture Philippe Conrad, historien, Président de l’institut, pose les bases de l’enjeu primordial : lutter contre la laideur ambiante qui s’affiche partout, dans une indifférence quasi totale, et combattre la destruction systématique de nos valeurs et de notre culture dans ses lieux sacrés, ses textes fondateurs, ses images éternelles pour que souffle l’esprit européen « pour la nécessaire reconquête de notre univers esthétique », à chaque instant partout et pour tout.
Alain de Benoist dans son sujet « L’art européen, un art de la représentation » aborde la différence fondamentale de la représentation figurée des dieux dans les religions primordiales, en opposition totale aux religions plus récentes qui en font une interdiction majeure sous prétexte d’ « l’idolâtrie » (la Bible, la Torah, le Coran par exemple). Cet interdit se retrouve dans les religions du livre (christianisme, islam, judaïsme). Interdiction de représenter les choses telles qu’elles sont, pour éliminer la perception sensible du monde.
Slobodan Despot, éditeur et écrivain suisse, « L’art européen et le sentiment de la Nature », sont intimement liés. Photographe, il est particulièrement sensible aux beautés naturelles. L’homme existe par rapport à son territoire dans lequel ses racines profondes lui permettent de découvrir le monde et l’autre. C’est le retour à l’ordre naturel, à la vérité, au beau, le secret d’un rapport au monde tel qu’il est et non tel qu’on nous le montre.
Jean-François Gautier explique avec brio « La polyphonie du monde ». Docteur en philosophie, musicologue et étiopathe, il nous fait découvrir l’approche polyphonique comme base de la création musicale « savante » européenne. Il faut attendre la fin du XII° siècle pour que les musiciens maîtrisent la technique d’écriture des sons et des voix, ce qui va donner naissance à un art nouveau, architecturant voix et instruments pour exalter la grandeur collective. Car c’est bien là la vocation antique de la création musicale : magnifier ce qui est grand et prendre conscience de son individualité comme partie élément constitutif de cette grandeur qui nous transcende.
Quant à Javier Portella, essayiste, directeur de la revue El Manifiesto, il nous emmène dans son approche de « La dissidence par la beauté ». Dans un monde où le non-art triomphe, tel le « plug anal » exposé place Vendôme, il devient tout à fait urgent de résister. Le monde contemporain se vautre dans la laideur érigée en nouvelle norme esthétique. Nous sommes face à un manque, un grand vide de l’être, parce que nous ne savons plus nous laisser toucher par l’esprit du beau, c’est-à-dire par ce qui nous dépasse et nous transcende. Ne nous laissons pas submerger par cette insidieuse avalanche de laideurs, renouons avec la tradition du beau, dans nos fêtes, dans nos rites, dans notre vie quotidienne même en nous laissant de nouveau gagner par l’émotion, l’émerveillement, le plaisir de partager une même vision du monde. Revendiquons la beauté comme arme de résistance.
A souligner aussi l’intervention de Christopher Gérard « La beauté et le sacré » qui nous incite à réagir face au néant, à la laideur de la société actuelle sous toutes ses formes. Il nous faut œuvrer pour un retour aux sources. Non, ce n’est pas du passéisme, mais bien au contraire un renouveau de la civilisation européenne.
Sans oublier les interventions dédiées aux hauts lieux européens telles que Duarte Branquinho sur la tour Belem toujours sentinelle sur le Tage ; Philip Stein pour l’histoire du magnifique château de la Wartbourg ; Marie Monvoisin qui nous a plongés dans l’univers magique et merveilleux du monde sylvestre lors de son intervention sur « Brocéliande ou la filiation celtique des Européens », ou encore Adriano Scianca.
Ce colloque agira sans doute comme catalyseur d’une prise de conscience de la spécificité et de la singularité de l’art européen. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine, avec pourquoi pas le développement d’un autre volet de la triade initiale. Vous pouvez trouver l’intégralité des interventions sur le site de l’Institut.
Crédit photo : © Institut ILIADE