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La décadence de l’Europe

Il est urgent d'opérer un revirement pour ramener à ses origines un idéal détourné et défiguré. Une réflexion sous forme de tribune de l’historien espagnol Rafael Sánchez Saus, publiée le 1er juillet 2021 par le Diario de Sevilla, qu’il nous a semblé intéressante de partager.

La décadence de l’Europe

Deux événements récents donnent matière à réflexion sur l’avenir de l’UE : l’approbation du rapport Matic, qui assimile l’avortement à un droit de l’homme (ni plus ni moins), et qui vise à rendre l’objection de conscience impossible pour les professionnels de la santé, et la pression sans précédent exercée sur le gouvernement hongrois pour qu’il renonce à une loi anti-pédérastie et de protection de l’enfance qui comprend des mesures spécifiques contre l’homo-prosélytisme. Ce que l’on peut deviner dans cette attitude de Bruxelles, c’est son ouverture vers l’admission de la pédophilie, déjà prônée par des groupes progressistes, et qui sera peut-être le prochain pas sur une route vers le désastre moral au retour de plus en plus difficile.

De nombreux européistes sincères, chrétiens bien sûr, mais pas seulement, commencent à se demander si cette Europe en vaut encore la peine. Entre-temps, les signes de décadence se multiplient, mais ils ne semblent pas mériter l’attention de la Commission européenne. La gestion déplorable de la pandémie a considérablement abaissé les prétentions de Bruxelles, mais de nombreux Européens se consolent encore en croyant qu’ils habitent le centre du seul paradis qui les intéresse, le paradis économique. Pourtant, certaines données fondamentales démentent cette foi et dressent un tableau que l’on ne peut qualifier que de décadent : le poids de l’UE dans le PIB mondial est passé de 25 % à 18 % en une décennie, entre 2008 et 2019 ; en 2001, quatorze entreprises européennes figuraient parmi les cinquante premières, elles ne sont plus que sept aujourd’hui, et il n’y a plus un seul centre financier européen parmi les dix plus grands du monde. Il n’y a pas non plus une seule entreprise européenne parmi les vingt plus grandes, dont neuf sont américaines et sept chinoises. Et nous pourrions continuer.

Les conséquences de ce déclin ne se feront pas attendre, et les plus évidentes sont déjà à la vue de tous : seul un Européen sur quatre pense que les générations futures vivront mieux que la génération actuelle, et cette méfiance s’étend à de nombreux aspects de la vie. Cela explique dans une certaine mesure le déclin démographique, qui est la cause de nombreux autres problèmes. L’UE n’est même plus l’espace de liberté dont beaucoup d’entre nous rêvent, maintenant que le politiquement correct opère une censure jusque dans les moindres recoins de la société : selon une récente enquête du très influent Frankfurter Allgemeine, 45% des Allemands ont peur d’exprimer leurs opinions en public, avec des pourcentages encore plus élevés lorsqu’il s’agit de l’islam ou de leurs sentiments patriotiques. Il est urgent d’opérer un virage à 180 degrés pour ramener à ses origines un idéal européen détourné et totalement défiguré.

Rafael Sánchez Saus
Source : diariodesevilla.es

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