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Hommage de l’Institut Iliade à Jean Raspail

Que dire d’autre sur Jean Raspail, pour rappeler son importance, si ce n’est qu’il demeure un écrivain immense, et que le meilleur hommage à rendre à un écrivain reste de le lire, de découvrir ou redécouvrir son œuvre ?

Hommage de l’Institut Iliade à Jean Raspail

Jean Raspail est devenu écrivain après s’être éprouvé au feu de l’aventure qui trempe les caractères et affûte les âmes, En canot sur les chemins du roi ou sur les pistes de Terre de Feu – Alaska, sur la trace des Terres et Peuples Incas ou du Vent des pins japonais.

De cette confrontation au monde, il est revenu acquis à la cause des peuples, déclarant un attachement viscéral à leur longue mémoire dans Qui se souvient des hommes, Pêcheurs de lunes ou Les royaumes de Borée.

Également créateur de mythe avec Le jeu du roi ou Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, Jean Raspail a su tirer des brumes l’éphémère royaume patagon pour en faire une réalité onirique et romantique, à laquelle se raccrochent comme à la bouée de sauvetage d’une grandeur passée quelques milliers de sujets européens.

Ce visionnaire politique exceptionnel, prophétisant la submersion migratoire et la lâcheté de nos élites dans Le Camp des Saints, ce royaliste mystique appelant à la réouverture des écluses du ciel dans Sire, L’anneau du pêcheur ou Le roi au-delà de la mer, assumant dans Septentrion ou Les Sept cavaliers toute la gloire d’être aux arrière-gardes d’un monde fini, ne s’est pourtant jamais réfugié dans la nostalgie d’époques révolues pour s’y terrer mais au contraire pour « sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l’on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n’assiège plus parce que la vie s’en est allée ailleurs ».

Soutien du collectif « Non à la guerre » opposé à l’agression de la Serbie par l’Otan en 1999, auteur en 2004 d’une tribune au vitriol contre les destructeurs de la France, qui l’a envoyé devant les tribunaux pour un procès dont il est sorti vainqueur, Jean Raspail a adressé en 2016 aux auditeurs du colloque de l’Institut Iliade consacré à l’assaut migratoire et au réveil de la conscience européenne, un message à la fois lucide et revigorant.

La mort de Jean Raspail laisse un vide terrible. Mais aussi, comme ce fut le cas pour Dominique Venner, la claire conscience pour nous, Français, Européens, d’être placés face à une alternative qui ne nous permet plus d’exister médiocrement, sous peine de connaître la tragique destinée des Alakalufs de Terre de Feu ou des petits hommes de Borée.

Éric Grolier