Communiqué du 17 avril 2019 : puisse l’incendie de Notre-Dame éveiller les âmes assoupies des Européens…
Puisse l’incendie de Notre-Dame éveiller les âmes assoupies des Européens et leur faire prendre conscience de l’unique beauté de leur héritage civilisationnel !
L’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne a contribué à la souscription pour la restauration de Notre-Dame de Paris par un don de 1 500 euros à la Fondation du patrimoine.
Nous partageons l’émotion qui s’impose et marquons ainsi notre attachement indéfectible à ce joyau de notre patrimoine français et européen.
Nous n’oublions pas que la cathédrale, certes éminemment chrétienne, fut édifiée sur le site d’un temple dédié à Jupiter, dont les vestiges retrouvés, le Pilier des Nautes arborant tant le panthéon romain que le panthéon gaulois, sont conservés aux thermes de Cluny. Depuis 850 ans, Notre-Dame de Paris, théologie de la lumière et quête de verticalité, est devenue le vaisseau du récit national. C’est le lieu de la très longue histoire de la France mais aussi de l’Europe.
La leçon de l’incendie de Notre-Dame, c’est qu’« une civilisation a la même fragilité qu’une vie » (Paul Valéry). Si nous n’y prenons pas garde, notre civilisation, elle-même, peut disparaître.
Nous dénonçons l’incurie coupable de l’État. Même si la thèse accidentelle devait s’imposer, c’est bien l’État qui est responsable de la définition et de l’application des normes de sécurité sur les chantiers de restauration des monuments historiques. C’est l’État qui ne consacre que 3 % du budget du ministère de la culture à l’entretien de ce patrimoine exceptionnel. C’est l’État qui n’agit pas après les dégradations commises à la basilique de Saint-Denis, l’incendie volontaire de l’église Saint-Sulpice ou les profanations quotidiennes qui frappent les églises de France. Cette négligence volontaire trouve sa racine dans l’idéologie de la déconstruction et le relativisme culturel, qui nient ou méprisent le patrimoine matériel et immatériel de l’Europe.
Nous n’oublierons pas la haine qui s’est manifestée à l’occasion de ce drame au sein de certaines populations, sur les réseaux sociaux et ailleurs. Condamnant définitivement le multiculturalisme et l’injonction du « vivre ensemble », cette haine démontre l’attachement privilégié de ces personnes à d’autres aires civilisationnelles, leur bruyant mépris de notre identité, de nos moments de recueillement, de nos joies et de nos peines. A nous d’en tirer les leçons.
Nous rebâtirons.
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