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L’anneau de Jeanne d’Arc, “annonciateur d’un nouveau printemps à venir”

Cet anneau doit être regardé « non comme un objet de vénération mais comme une source d'énergie, annonciateur d'un nouveau printemps à venir ».

Reportage au Puy du Fou : l'anneau de Jeanne d'Arc, "annonciateur d'un nouveau printemps à venir"

Il y avait foule en ce dimanche 20 mars, dimanche des Rameaux et équinoxe de printemps, 5000 personnes s’étaient massées sous un magnifique ciel d’azur dans la cour d’honneur du château du Puy-du-Fou pour assister au retour de l’anneau de Jeanne d’Arc en terre de France après 600 ans d’exil.

Comme savent le faire les organisateurs du parc historique vendéen, l’esthétique était au rendez-vous : dans la grande cour du vieux logis vendéen incendié en 1793, sous la voute d’acier des saint-cyriens, un long cortège de chevaliers en armes portant lions et dragons sur les cimiers de leurs casques encadrait le palanquin abritant l’anneau, sous un magnifique déploiement de longues bannières aux armes des compagnons de Jehanne laissant éclater toute la magnificence et la richesse de l’héraldique féodale. Un long défilé d’enfants avec des tenues traditionnelles vendéennes portant des brassées solaires de genêts et de mimosas en fleurs, fermait le cortège.

Les interventions de Me Tremolet de Villers, de l’historien Franck Ferrand et du créateur du Puy du Fou Philippe de Villiers ont su rappeler toute la charge symbolique de l’anneau de Jeanne, dont celui présenté aujourd’hui correspond parfaitement à l’anneau plusieurs fois cité et décrit durant le procès, Me Tremolet de Villers rappela ainsi que Jeanne a été en effet plusieurs fois interrogée sur la signification de cet anneau auquel elle attachait une importance si particulière, puisqu’elle le regardait avant tout « faict de guerre ». Aux questions de ses juges, elle répond que c’était « par plaisance et pour l’honneur de ses père et mère » qui lui avaient offert, mais aussi parce qu’elle aurait touché Sainte-Catherine avec cet anneau au doigt.

Philippe de Villiers souligna que l’anneau représente la seule relique subsistant de la Pucelle. L’étendard ayant disparu lors de la bataille de Compiègne ainsi que l’épée dont la légende rapporte qu’il s’agissait de celle de Charles Martel, retrouvée suite à un songe de Jeanne sous l’autel de la chapelle Sainte Catherine de Fierbois, en Touraine où le chef franc aurait nettoyé la région des restes de l’armée d’Abd ar Rahman après la bataille de Poitiers.

La marche de Robert Bruce, dont la légende rapporte qu’elle accompagna Jeanne lors du siège d’Orléans, clôtura la cérémonie, suivi du poème de Péguy « Heureux ceux qui sont morts » chanté par les élèves officiers de l’ESM de Saint Cyr-Coëtquidan.

Mieux que derrière la vitre blindée d’un musée, privé de sa charge symbolique et émotionnelle, l’anneau trouvera sa place dans la chapelle du château, dont Franck Ferrand sut rappeler qu’Yvon et Guyon du Puy du Fou, seigneurs des lieux et compagnons de la Pucelle, trouvèrent la mort lors du siège d’Orléans. Car, comme le souligna l’un des orateurs, cet anneau doit être regardé « non comme un objet de vénération mais comme une source d’énergie, annonciateur d’un nouveau printemps à venir ».