Institut ILIADE
Institut Iliade

Accueil | Matières à réflexion | Actualités | L’Institut Iliade, œuvre fondatrice de Dominique Venner

L’Institut Iliade, œuvre fondatrice de Dominique Venner

Intervention de Jean-Yves Le Gallou pour la journée d’hommage à Dominique Venner interdite par la préfecture de police, Paris, dimanche 21 mai 2023.

L’Institut Iliade, œuvre fondatrice de Dominique Venner

Ce vendredi 31 mai 2013, le corps de Dominique Venner repose sous la coupole du Père Lachaise. Témoin de son duel avec la mort à Notre-Dame, Fabrice Lesade a déposé sur le cercueil l’Iliade, dans une traduction poétique de Leconte de Lisle. Le poème d’Homère a accompagné tout au long de sa vie le Cœur rebelle. Il ne l’a pas quitté depuis puisque l’Institut dont Dominique a voulu la création a pris naturellement le nom d’Institut Iliade.

Cet Institut est le fruit d’une réflexion murie. Alors qu’il mettait la dernière main au Choc de l’histoire, en 2010/2011, Dominique Venner s’était ouvert auprès de Philippe Conrad, Bernard Lugan et moi-même de son projet de création d’une institution, d’une institution de formation, de transmission.

Du 21 au 29 octobre 2012, il en précisa les contours dans un court tapuscrit de 2 pages.

Permettez-moi d’en citer quelques passages :

« D’où venons-nous ? Notre génération a vécu l’une des plus grandes catastrophes de l’histoire européenne (Le siècle de 1914 et suites). Elle s’est battue aux limites de ses forces. Puis nous avons médité les causes des échecs. Nous manquions d’instruments intellectuels. Quand ils ont été découverts nous en avons composé une symphonie : les conditions spirituelles d’une renaissance ».

Dominique s’interroge ensuite sur les conditions de la « transmission en profondeur » de cette longue mémoire européenne, de cette Histoire et tradition des Européens qu’il faut projeter dans l’avenir. Son jugement se précise :

« L’expérience prouve la nécessité d’une institution, seule réponse jamais apportée à la caducité des individus ».

Le 21 mai 2013, lorsqu’il il nous a réunis pour son ultime déjeuner à la brasserie du Palais royal, dans un repas où la gravité se mêlait à une certaine gaieté tragique, Dominique Venner nous a demandé de créer cet Institut.

Quelques mois auparavant j’avais formulé une objection : pourquoi confier la responsabilité de cet Institut à des hommes déjà âgés ? Conrad, Lugan et moi nous étions alors sexagénaires – je vous laisse le soin de faire le calcul dix ans plus tard… Dominique Venner apporta une double réponse : c’est précisément pour cela que je vous ai choisis car je vous ai observés dans la longue durée et puis, et puis, ce sera à vous de trouver vos successeurs.

Dans sa note du 29 octobre 2012, Dominique Venner fixait cette règle :

« L’Institut est conçu pour durer dans le temps et à travers les générations successives, au-delà de la personne périssable des fondateurs ».

Sans compter les formations pour les 18/23 ans, quatorze promotions se sont succédé : Dominique Venner, Don Juan d’Autriche, Patrick Pearse, Ernst Jünger, Athéna, Marc Aurèle, Léonidas, Roi Arthur, Jean Raspail, Tolkien, Dante, Homère, Léonard de Vinci, Frédéric Mistral.

Aujourd’hui à l’Institut Iliade toutes les générations se rencontrent et tiennent ensemble la ligne de front civilisationnelle, spirituelle, métahistorique. Dans les colloques comme dans les instances de formation ou les organes de commandement toutes les cohortes se retrouvent : celle des grands pères, celle des fils et celles des petits-fils, et des petites filles.

Alors l’institut Iliade est-il à la hauteur des enjeux ? Nous ne pouvons pas ne pas nous poser cette terrible question.

Depuis le geste sacrificiel de Dominique la situation – comme il le pressentait – s’est singulièrement assombrie.

Le Grand remplacement s’accélère. Un millions de clandestins afro-musulmans ont franchi les frontières de l’Europe en 2022. Et c’est un doublement de leur nombre qu’il faut craindre en 2023. Et pendant que la démographie africaine galope la France et ses voisins européens accusent une nouvelle chute de leur natalité.

En 2013, la Manif pour tous livrait bataille pour défendre la conception traditionnelle du mariage. Dix ans plus tard des drags Queens sont invité(e)s à porter la négation du genre jusque dans les écoles primaires. La folie woke se répand partout avec la complicité des médias, des universités et des entreprises et dans le silence assourdissant d’hommes libres, d’hommes encore libres, qui devraient résister.

Faut-il désespérer ? Assurément non !

Nous sommes là pour maintenir la flamme de la transmission. Rappeler nos racines, porter un ethos, fournir des repères, abonder des sources pour le réveil européen. Dominique Venner en était convaincu : tant qu’il restera des hommes de sang et d’esprit européen alors la grande aventure européenne pourra reprendre. Quand l’esprit se souvient le peuple se maintient.

L’institut Iliade s’inscrit dans la durée. Y compris dans l’hypothèse du Grand Effondrement où les Européens deviendraient minoritaires sur la terre de leurs ancêtres. Car dans les âges sombres, il faut des sanctuaires. Mais ceci n’est pas une fatalité. L’histoire n’est écrite nulle part. Et il y a de l’Imprévu dans l’histoire.

C’est pour cela que l’Institut Iliade forme les cadres de la renaissance européenne. Peut-être y–a-t-il déjà parmi eux – ou y aura-t-il demain – le nouvel Arthur ou le nouvel Alexandre.

Le nouvel Arthur qui arrachera l’épée magique de la stèle de granit.

Ou le nouvel Alexandre qui tranchera le nœud gordien.

Jean-Yves Le Gallou

Le colloque d’hommage à Dominique Venner a été interdit par la préfecture de police sur ordre du ministère de l’Intérieur. Cet arrêté liberticide, en plus d’avoir privé nos brillants orateurs de la possibilité de donner leur intervention, met l’Institut Iliade dans de graves difficultés financières. Vous pouvez nous soutenir en faisant un don ici : dons.institut-iliade.com