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La réécriture des mythes européens dans le Seigneur des Anneaux (2/3)

La réécriture des mythes européens dans le Seigneur des Anneaux. Deuxième partie.

La réécriture des mythes européens dans le Seigneur des Anneaux (2/3)

Les noms de Gandalf, Boromir, Gimli, ou ceux des Nains du Hobbit vous rappellent-ils quelque chose ? Ils sont tirés directement ou légèrement modifiés de l’Edda poétique.

L’inspiration païenne

Ce texte est un recueil de poèmes qui sont l’œuvre des Scaldes, les bardes scandinaves anciens, et furent composés à une époque incertaine avant d’être rédigés en vieux norrois et rassemblés dans un manuscrit islandais au XIIIème siècle. L’Edda poétique ou Ancienne Edda est aujourd’hui, avec l’Edda de Snorri ou Jeune Edda, la matière principale pour qui veut étudier la mythologie nordique. Tolkien en a fait, avec ses comparses de la société littéraire des Coalbitters, une traduction dont il a su s’inspirer. Mais il ne s’agit pas de sa seule source tirée du paganisme ancestral des peuples d’Europe. En fervent catholique, Tolkien pensait, comme l’Eglise, qu’il y avait une vérité dans la mythologie païenne, car c’était l’une des manières que le Dieu chrétien aurait employées pour se révéler aux hommes avant l’Incarnation en Jésus. On trouve ainsi dans son univers des traces de sa connaissance et de son respect des croyances pré-chrétiennes, qui ont d’une certaine manière perduré à travers le catholicisme, qui a su, ou dû, intégrer les éléments spirituels européens.

On retrouve par exemple dans le Seigneur des Anneaux une forme de culte solaire, à commencer par Gandalf qui annonce que « des ombres, une lumière jaillira ». Pour libérer Minas Tirith, les cavaliers du Rohan chargent à l’aube, annoncés par le chant du coq, animal éminemment lié au soleil. Ils avaient eux-mêmes été sauvés, lors du siège au Gouffre de Helm, par un renfort arrivé aux premières lueurs du jour : Gandalf et Erkenbrand, fameux guerrier Rohirrim reconnaissable à son bouclier rouge, arrivent juste à temps, alors que les défenseurs faiblissaient. C’est à cette occasion qu’Aragorn répond à un Gamling en proie à l’abattement que « l’Aube est toujours signe d’espoir pour les Hommes ». Il est également notable que le départ de la Communauté se fait une nuit de décembre, au plus profond de la saison sombre, tandis que la victoire sur Sauron et la destruction de l’Anneau adviennent le 25 mars ; il s’agit de l’ancienne date de l’équinoxe de printemps, où la durée du jour redevient égale à celle de la nuit, annonçant le retour de la vie et de l’espoir. Ce n’est pas non plus pour rien que le soleil est absent du Mordor. C’est la terre de l’Ombre et des ténèbres, dont le seigneur, Sauron, lutte en esprit contre Galadriel, la reine des Elfes de la Lothlórien dont le nom signifie « Dame de Lumière ».

Le personnage de Galadriel évoque tour à tour plusieurs figures féminines des mythes de la vieille Europe. Son « miroir » d’eau rappelle la fontaine enchantée de Barenton que Chrétien de Troyes, travaillant également une matière païenne qu’il christianise, décrit dans Yvain ou le Chevalier au lion. Galadriel elle-même ressemble à la fée Morgane, qui est une figure positive chez Chrétien de Troyes, envoyant par exemple Arthur blessé à Salisbury – ainsi que le fera Galadriel pour Frodo à la toute fin (en effet, bien que l’aspect arthurien d’Aragorn soit manifeste ainsi que nous le verrons, c’est pourtant Frodo, meurtri dans sa chair et dans son âme, qui sera emmené à Avalon pour s’y reposer). Ce n’est pas un hasard si Tolkien a nommé « Avallonë » la principale ville de l’île la plus proche des terres divines de l’Ouest. Galadriel peut également être présentée comme une jumelle de la Dame du Lac, par ses vêtements et ses attributs – blancheur et lumière – ou sa relation à l’eau, marquée par son miroir mais aussi par son Anneau de Pouvoir, Nenya, lié à l’élément aquatique. Elle est de façon plus générale une figure celtique, celle de la femme incarnant la souveraineté : c’est elle qui dispense les dons, et non son époux Celeborn. Pour toute cette symbolique, elle est à rapprocher de la déesse celtique Belisama, « la très brillante » ou « la très rayonnante », dont le pendant masculin est Bélénos, qui était le dieu celte lumineux par excellence, ce pourquoi il a été associé au dieu solaire greco-romain Apollon ou au dieu nordique Baldr. Belisama et Bélénos étaient tout particulièrement célébrés lors de Beltaine, la fête du 1er mai qui marque le passage de la saison sombre à la saison claire[1]. Galadriel, enfin, est également une incarnation de la Dame du roman courtois, ainsi que l’illustre sa relation avec Gimli : après leur rencontre, le Nain sera prêt à défendre par les armes son honneur, comme lors de la comique querelle avec Éomer.

Tolkien emprunte quelques thèmes au roman courtois médiéval, qu’il a longuement étudié. L’image du Chevalier bien sûr, tels Aragorn et Boromir, ainsi que celle du paysan mal dégrossi qui s’ennoblit comme le fit Perceval, que l’on retrouve chez les Hobbits Merry, Pippin et Sam. Frodo a aussi des traits de Gauvain, auquel Tolkien consacre une conférence en 1953 qui fait suite à sa traduction, en 1925, de Sire Gauvain et le chevalier vert. Tout comme le Chevalier d’Arthur qui, malgré son échec symbolique puisqu’il accepte une protection magique, survivra à son affrontement avec le chevalier vert en gardant une cicatrice, Frodo échouera au moment d’accomplir sa mission et en portera le stigmate, sa main mutilée. Tolkien prend toutefois une certaine distance avec la matière de Bretagne, pour plusieurs raisons et notamment, comme il l’explique dans une de ses lettres, parce qu’elle « fait partie intégrante de la religion chrétienne et la contient implicitement ». Il ne s’agit pas d’un rejet du christianisme, loin de là comme nous le verrons, mais d’une volonté de ne pas s’y rattacher systématiquement.

Autre personnage féminin symbolique et, sur la fin, Dame de roman courtois, Eowyn aussi est une figure de la souveraineté. Elle conduit le royaume du Rohan en l’absence de son oncle Theoden et, par son union avec le noble gondorien Faramir – qu’elle choisit –, scelle l’alliance entre les deux grandes puissances de la Terre du Milieu. Aragorn la trouve « belle et froide, comme un pâle matin de printemps, non parvenue à la plénitude de la femme ». Elle est initialement une vierge guerrière à l’image de la déesse Artémis ou de Camille dans l’Énéide : « Femme, sa main ne sait le fuseau de Pallas, / Ni ses travaux, mais, vierge, apprend les durs combats. » Réalisant une ancienne prophétie en tuant le Roi Sorcier, premier lieutenant de Sauron, elle deviendra pourtant vraiment femme quand elle posera son épée. C’est l’instant où elle accepte de devenir « guérisseuse » et de célébrer la vie au côté de son époux : « J’aimerai tout ce qui pousse et n’est pas stérile. » Elle est une figure de la femme scandinave, qui sait labourer, s’occuper du foyer, et aussi prendre les armes quand cela est nécessaire.

Une autre femme est la raison de la quête du héros, Aragorn, comme souvent dans les romans courtois mais aussi, déjà, dans le mythe fondateur de la civilisation européenne, l’Iliade. Aragorn n’entreprend la reconquête de ses royaumes que pour pouvoir épouser la princesse elfe Arwen, car son père Elrond refuse de lui accorder sa main tant qu’il n’a pas prouvé en être digne. Arwen, complément de la souveraineté et symbole de la fertilité protégée par la chevalerie, revitalise la race des semi-elfes dont sont issus les rois du Gondor : Aragorn, lors de son couronnement, a 87 ans, et il vivra environ 100 ans de plus au côté de son épouse. Celle-ci fait le choix du sacrifice par amour, en renonçant à son immortalité. Avec les couples Beren/Luthien et Tuor/Idril, ils forment des images plus ou moins distantes de Tristan et Iseut, qui mériteraient un développement plus long[2].

Beaucoup d’incarnations du pouvoir royal ont chez Tolkien un aspect négatif ou passif : Thingol, l’ange déchu Morgoth qui se rêve en dieu-roi pour les légendes antérieures, puis Sauron, qui fait de même, Denethor qui est l’intendant du Gondor en l’absence du roi légitime, le roi du Rohan Theoden avant d’être réveillé par Gandalf, et même les rois elfiques qui n’interviennent pas dans Le Seigneur des Anneaux, relégués au rang de conseillers voire d’observateurs.

Aragorn, lui, incarne le Roi qui reviendra. En lui se retrouve bien évidemment la figure mythique d’Arthur, dont les Bretons attendent toujours le retour. Cette filiation perce jusque dans le nom de son père, Ar[a]thor[n], et est doublée par le lien qu’il entretient avec Gandalf, autre Merlin. Surhumain de par son origine en partie surnaturelle – héroïque diraient les Grecs – puisqu’il est un Semi-Elfe, mais aussi de par ses prouesses et sa longévité, il trace son ascendance, via les Dúnedain, jusqu’à la légendaire Númenor, image de Thulé ou de l’Atlantide engloutie par les flots pour en punir les habitants. Voulant échapper à la mort, à leur nature humaine, et désirant rejoindre les dieux, les Númenóréens corrompus par Sauron ont cédé à l’hybris, la démesure, faute ultime aux yeux des anciens Grecs. Au-delà du parallèle mythologique, Tolkien est allé jusqu’à glisser cette référence dans les langages qu’il créé, puisqu’il développe pour l’une de ses langues le terme « Talát » qui signifie la chute, et dont l’étymologie fictive mène à « Atalante », vocable directement lié à la chute de Númenor. Il parle également dans l’une de ses lettres de son « obsession de l’Atlantide » : « Cette légende, ou ce mythe, ou ce souvenir confus de l’Histoire ancienne m’a toujours troublé. […] J’ai à plusieurs reprises dessiné ou écrit de mauvais poèmes à ce propos. Lorsque C.S. Lewis et moi avons tiré au sort, et qu’il fut décidé qu’il écrirait un voyage dans l’espace et moi un voyage dans le temps, j’ai commencé un livre avorté, un voyage dans le temps qui était censé s’achever avec la submersion de l’Atlantide, à laquelle devait assister mon héros. L’Atlantide devait s’appeler Númenor, le Pays de l’Ouest. »

Aragorn sait aussi accorder de la valeur à ceux qui s’en montrent dignes plutôt qu’à une pure noblesse de sang, restaurant une véritable forme d’aristocratie (formé du grec, « aristos » et « kratos », qui signifie le règne des meilleurs), ainsi que le faisait Arthur en acceptant à sa cour des chevaliers selon leurs prouesses et sans forcément connaître leur lignage. Comme c’est souvent le cas des chevaliers dans les romans médiévaux, le plus célèbre étant Lancelot surnommé le Chevalier de la charrette, Aragorn est anonyme au début du récit et surnommé Grand-Pas. Il se révèle peu à peu, assumant son héritage aux yeux de tous, et vainc la mort à plusieurs reprises, en guérissant Frodo, en soumettant les fantômes de ceux qui avaient trahi leur serment, puis en sauvant Faramir et Eowyn, qui l’appellera « mon suzerain et guérisseur ». Il est un roi thaumaturge, révélant sa nature ainsi que l’explique l’infirmière Ioreth, qui est celle qui rappelle les vieilles légendes en disant que « les mains du roi sont celles d’un guérisseur ». Sans doute peut-il aussi guérir les écrouelles, comme nos rois jadis ?

La figure du roi et la fertilité sont indissociables dans notre histoire, le sacre pouvant être une forme de renouveau. Il l’est en tout cas dans Le Seigneur des Anneaux. Le Gondor se meurt après bientôt 1 000 ans sans roi. Au début formé de deux entités tel l’Empire romain, avec l’Arnor au Nord-Ouest et le Gondor au Sud-Est, il tombe en décadence et l’Arnor semble définitivement perdu. Ne reste que le second, comparé par l’auteur dans une de ses lettres à une « fière, vénérable, mais de plus en plus impotente [Byzance] ». « Nous sommes un peuple en décadence, un automne sans printemps », dit d’ailleurs Faramir. Aragorn restaure l’ordre naturel, le lien qu’incarne le Roi dans l’imaginaire indo-européen entre un peuple et le divin. Son règne est une nouvelle période de paix et de prospérité, marqué par le retour du Sacré. Tolkien explique, dans une lettre de 1954, que « lorsque les ‘Rois’ s’éteignirent, il n’y eut plus d’équivalent de ‘clergé’, les deux étant synonymes dans les conceptions numénóréennes. Par conséquent […] il n’[y] avait, au temps de la Guerre de l’Anneau, ni culte ni lieu saint consacré. […] On apprend plus tard qu’avait existé un ‘lieu saint’ sur le Mindolluin, que seul le Roi pouvait approcher, […] mais il était tombé dans l’oubli. Ce fut Aragorn qui y entra de nouveau, et il y trouva un rejeton de l’Arbre Blanc, qu’il replanta dans la Cour de la Fontaine. On peut présumer qu’avec le renouveau de la lignée des rois-prêtres […], le culte de Dieu allait renaître. »

L’un des symboles qui permet à ceux qui doutent de reconnaître Aragorn en tant que roi légitime est son épée. Héritage du premier roi de Númenor, son ancêtre Elros, l’épée Narsil (« Feu de Lumière ») est transmise depuis plusieurs millénaires avant d’être brisée à la fin du Second Âge, lorsque son propriétaire, Elendil, est tué par Sauron. Le tronçon de l’arme est ramassé au cours de la bataille par son fils, Isildur, et utilisé pour vaincre son adversaire. Les morceaux sont conservés et préservés, là encore pendant plusieurs milliers d’années, jusqu’à ce qu’Aragorn la fasse reforger, symbolisant le renouveau de la lignée royale qui seule est digne de la porter. Il la renomme à cette occasion Anduril, la « Flamme de l’Ouest », et la fait décorer de gravures représentant le Soleil, la Lune et les étoiles, ainsi que « de nombreuses runes ». Boromir, chevalier du Gondor, arrive à Fondcombe pour le conseil d’Elrond suite à un rêve prophétique de son frère Faramir, qui lui indiquait de chercher « l’Epée qui fut brisée ». Symbolique, par le fait qu’elle représente la royauté d’essence divine, mais aussi qu’elle soit la seule arme crainte par Sauron – ne serait-ce pas justement car elle est portée par le roi légitime ? –, elle possède également des propriétés magiques. Elle émet un éclat de lumière blanche et peut fendre les armures : « Mais comme l’orque jetait le tronçon et dégainait vivement son cimeterre, Anduril s’abattit sur son heaume. Il y eut un éclat comme d’une flamme, et le heaume s’ouvrit en deux. »

L’épée d’Aragorn, en rappelle d’autres, tout aussi fameuses. Gram, l’épée de Sigmundr qui la retire du tronc d’un arbre, et qui est elle aussi brisée puis reforgée par son fils, Siegfried. Ce dernier s’en servira pour vaincre le dragon Fáfnir, dans une légende racontée dans un poème de l’Edda et dans la Völsunga saga, mis en musique par Richard Wagner dans Der Ring des Nibelungen. Mais aussi Excalibur, l’épée magique tirée du rocher par le roi Arthur, Caladbolg, épée de Fergus mac Róich, roi mythique d’Ulster, Joyeuse, celle de Charlemagne, et bien sûr Durandal, l’arme de Roland, dont la légende veut qu’elle vienne d’un ange. L’épée est un symbole solaire, viril, de vertu morale et spirituelle, de noblesse et de civilisation, qui supplante à partir de l’Âge du Bronze les massues et marteaux. C’est l’arme de la justice et de la chevalerie, qui sert à adouber, c’est à dire à reconnaître la dignité d’un nouveau pair, encore portée en apparat jusqu’à aujourd’hui, au sein de l’Académie française par exemple, pour représenter la noblesse d’un statut et un statut de noblesse.

Et d’ailleurs, quelle place a la magie dans l’univers de Tolkien ? Elle est complexe, subtile, et certainement pas un outil qui sert à résoudre des problèmes. Elle est la marque du sacré et du surnaturel, tels les dieux bien sûr, les magiciens Gandalf et Saruman, Aragorn comme nous l’avons vu puisqu’il est en partie d’ascendance divine… Elle est réservée à ces êtres, ou aux objets que ceux-ci fabriquent : armes et armures, Anneaux de Pouvoir, les Palantíri ou bien la Fiole de Galadriel pour n’en citer que quelques-uns.

Les créatures peuplant la Terre du Milieu, qui aujourd’hui et grâce à Tolkien font partie du registre banal du merveilleux, sont également tirées de la mythologie païenne. Les trolls, qui viennent de la mythologie nordique et sont pour la première fois mentionnés dans l’Edda de Snorri, ou bien les Orques, inspirés du terme « Orc » que l’on trouve pour désigner des mort-vivants dans le poème Beowulf. Les nains et les elfes sont également des créatures de la mythologie scandinave, ces derniers étant des êtres surnaturels lumineux, dont le nom proviendrait de la racine indo-européenne « albh » qui signifie « blanc », et sur lesquels règne le dieu Freyr. Les elfes se retrouvent également dans la mythologie celtique. Les dragons, connus en Europe à travers toute l’histoire mais notamment par le dragon gardant la Toison d’Or, que défait Jason, et par Jörmungandr, le serpent gigantesque qui entoure le monde et qui sera tué par Thor lors du Ragnarök, la fin des temps, emportant avec lui le dieu de la foudre. Bien que son image puisse parfois être ambigüe, le christianisme a fait du dragon la représentation même du Mal, la Bête de l’Apocalypse, incarnation de Satan et… un symbole du paganisme à pourfendre, vaincu entre autres par Saint Michel et Saint George.

Valoë F.
Mémoire de fin de cycle de formation ILIADE
Promotion Don Juan d’Autriche, 2016/2017


Notes

  1. Les Fêtes celtiques, de Christian-J. Guyonvarc’h et Françoise Le Roux.
  2. Ainsi que l’a fait Vincent Ferré dans Lire J. R. R. Tolkien.

Il ne s’agit là que d’une brève et incomplète approche. Parmi les auteurs ou sites cités au cours de l’article, nous conseillons tout particulièrement la lecture de :
– Vincent Ferré, Lire J. R. R. Tolkien et Sur les rivages de la Terre du Milieu
– François-Matin Fleutot, Les Mythes du Seigneur des Anneaux, éditions du Rocher (2003)
– Les articles et essais de tolkiendil.com
– Les articles et essais de jrrvf.com

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