Parution : Les Indo-européens, d’Henri Levavasseur

Les Indo-européens. Aux sources de la longue mémoire de nos peuples (Henri Levavasseur), La Nouvelle Librairie éditions, 2024, 91 pages.

La collection Longue Mémoire de l’Institut Iliade aura rarement mieux porté son nom qu’en publiant ce nouvel ouvrage d’Henri Levavasseur. Croisant des données linguistiques, historiques, archéologiques, anthropologiques et génétiques, l’auteur de L’identité, socle de la cité invite son lecteur à plonger dans la plus longue mémoire du peuple européen dans un essai concis et pour le moins essentiel.

Fascinante est cette quête du peuple qui, lors de la phase finale du Néolithique, essaima par vagues successives une grande partie du continent eurasiatique. Des confins de la Chine, en passant par l’Anatolie et l’Inde à l’est, jusqu’aux Balkans et aux rives de l’Atlantique à l’ouest, ces groupes conduits par une élite guerrière étendront leur emprise sur de vastes espaces, transmettant aux peuples rencontrés une langue, une vision du monde et une organisation sociale qui donnèrent naissance à de nouvelles cultures où se mêlent héritage des populations locales et apports – notamment techniques – des nouveaux colons.

Si, comme nous le rappelle l’auteur, le terme d’indo-européen n’apparaît pour la première fois que sous la plume de savants du XIX^e siècle, des ressemblances entre les langues et les cultures européennes avaient été soulignées dès l’Antiquité. Il ne s’agit pas seulement d’une convergence grammaticale ou morphologique, mais ces ressemblances entre les langues européennes s’étendent aussi au « formulaire poétique » d’une tradition épique présente sur l’ensemble du territoire occupé par les indo-européens. Ces langues européennes sont en effet issues d’une « langue mère » à jamais perdue mais que les scientifiques reconstituent peu à peu. Admettre l’idée d’une langue mère entraîne de facto l’existence d’un peuple parlant cette langue. Après avoir développé l’hypothèse du dernier habitat commun de ces indo-européens, l’auteur retrace leur expansion en suivant la formation des différents rameaux ethnolinguistiques. Enfin, revenant sur les travaux de Georges Dumézil, Jean Haudry et Émile Benveniste, Henri Levavasseur met en évidence l’existence de structures littéraires, religieuses et juridiques communes dépassant les particularismes liés à l’influence des substrats locaux. C’est cet héritage indo-européen commun que développe l’auteur dans son dernier chapitre : trifonctionnalité, religion cosmique et organisation sociale des quatre cercles constituent le tronc commun indo-européen de nos civilisations.

Essentiel pour tout européen, ce présent essai permettra d’éveiller le chant de la « plus longue mémoire » auprès de ses lecteurs et de les inviter à reprendre conscience de leurs racines communes afin de mieux construire ensemble leur avenir.

À propos de l’auteur

Henri Levavasseur est docteur en histoire et germaniste. Il a notamment collaboré à La Nouvelle Revue d’Histoire, ainsi qu’à deux ouvrages édités par l’Institut Iliade : Ce que nous sommes – Aux sources de l’identité européenne et Nature, excellence, beauté – Pour un réveil européen. Il a également contribué à La Bibliothèque du jeune Européen, recueil dirigé par Alain de Benoist et Guillaume Travers. En 2021, il publie L’identité, socle de la cité dans la collection Cartouches de l’Institut Iliade.

Collection « Longue Mémoire »

La collection Longue Mémoire de l’Institut Iliade, publiée aux éditions de la Nouvelle Librairie, et dirigée par Antoine Dresse, vise à devenir la collection de référence pour connaître, comprendre et transmettre l’héritage civilisationnel européen. Ouverte à toutes les disciplines, de l’histoire à la sociologie, de l’économie à la science politique, elle propose des ouvrages concis, d’accès aisé, résumant l’état des connaissances sur un sujet donné. Visant une vulgarisation de qualité, scientifiquement rigoureuse, elle s’adresse à tous les publics. L’approche adoptée est “civilisationnelle”, en ce qu’il s’agit d’aborder tout sujet en le replaçant dans la longue durée historique, et en insistant sur les continuités temporelles et spatiales qui font l’unité ethno-culturelle de l’Europe.