Institut Iliade, de l’histoire à l’identité
« Connais-toi toi-même », était-il écrit à l’entrée du temple de Delphes dans la Grèce ancienne. Dont acte.
« A Brocéliande, on ne se balade pas (…) ; c’est la forêt qui entre en vous »…
Ce pourrait être un vers de poète, mais c’est une conférence de Marie Monvoisin, spécialiste des traditions bretonnes, qui explique l’univers esthétique au temps des tribus celtes. En fond, sur un grand écran, défilent des photos supportant le propos. Sur les côtés de l’estrade, deux grandes tapisseries de six mètres encadrent les participants.
Pour son deuxième colloque, l’institut Iliade a fait les choses en grand et loué la Maison de la Chimie le temps d’un après-midi pour décrire « l’univers esthétique des européens ».
Européenne, la réunion l’est, avec les interventions de l’écrivain belge Christopher Gérard, du penseur espagnol Javier Portella, de l’éditeur serbe Slobodan Despot ou d’un universitaire allemand. S’y ajoute des philosophes féconds comme Alain de Benoist (qui parlera de l’art européen comme celui de la représentation) ou Jean-François Gautier (qui fera un cours sur la polyphonie).
Nouveau venu dans les milieux dits de droite, l’Institut Iliade représente un courant historique et identitaire, celui de feu Dominique Venner. Crée il y a neuf mois, il compte développer une activité historique et culturelle, en proposant notamment des colloques annuels et en dispensant une formation de dix-huit mois à ceux qui le souhaitent.
La demande est là : samedi 25 avril, plus de 600 personnes se pressaient au colloque, dont un nombre conséquent de jeunes. Les livres proposés sur les ateliers sont partis comme des petits pains. A l’heure où le ministère de l’Éducation nationale raye de la carte l’histoire des peuples de France, à l’heure où l’ancien directeur de l’Institut national de la recherche archéologique préventive – nommé par le gouvernement – conteste les lointaines origines indo-européennes, les Français se pressent pour reconnaître leurs racines. « Connais-toi toi-même », était-il écrit à l’entrée du temple de Delphes dans la Grèce ancienne. Dont acte.
Louis Anders
Source : politiquemagazine.fr