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Hommage à Pierre-Yves Trémois

La vie de Trémois fut une aventure, une quête. Celle du beau avant tout, de la pureté de la ligne et de la restauration d’un passé mythologique, féérique et littéraire.

Hommage à Pierre-Yves Trémois

C’est à l’âge de 99 ans, que s’est éteint le « fou du trait » Pierre-Yves Trémois, artiste génial, éclectique et inclassable. La vie de Trémois fut une aventure, une quête, celle avant tout du beau, de la pureté de la ligne et de la restauration d’un passé mythologique, féérique et littéraire.

La carrière de ce jeune esthète débute à dix-sept lorsqu’il entre aux Beaux-Arts de Paris. Cinq ans plus tard, il obtient le Premier Grand Prix de Rome de peinture.

En 1944, il se consacre à l’eau forte et au burin, son support d’expression privilégié. « Ce geste inné, sensuel, volontaire, d’enfoncer une pointe et de tracer sur n’importe quel support, est primordial. » Le burin lui aura appris cette simplicité – « la simplicité est terrible » affirmait-il – et cette précision si singulière à l’œuvre de Trémois.

En 1977, il répond à une commande de la RATP et construit une sculpture monumentale à la station du RER Châtelet-les Halles « Energies ».

Grand lecteur, Trémois se plut à illustrer de nombreux ouvrages littéraires : L’après-midi d’un faune de Mallarmé, L’art d’aimer d’Ovide, Endymion de

Marcel Jouhandeau, L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, Pasiphaé et Le Chant de Minos de Montherlant, Sienne d’André Suarès ou encore la Naissance de l’Odyssée et En marge du périple d’Ulysse de Jean Giono. Autant d’écrivains et de chefs d’œuvres littéraires qui ont façonné notre civilisation.

En 1978, Trémois est élu à l’Académie des Beaux-Arts, Institut de France. Lors de son discours de réception, il déclara : « Si le Moi est haïssable, que dire du Très-moi ? Le satisfecit trémoisien, si j’avais à le définir, tiendrait – je puis vous l’assurer – en un seul trait, ce trait que je sais et que je rechercherai inlassablement toute mon existence.”

Sa rencontre avec le biologiste Jean Rostand marqua son œuvre par la rigueur de l’approche scientifique et la réflexion sur le monde animal. Ensemble, ils créèrent le Bestiaire d’amour, un livre sur les relations amoureuses chez les animaux que Trémois illustra par cent vingt monotypes de grand format.

L’œuvre de Trémois toucha à de multiples domaines, signe de l’immense curiosité de l’artiste : la philosophie, l’érotisme, l’amour, la science, le monde animal, la tauromachie, la mythologie, la cosmogonie et plus largement la présence de l’homme au monde. Il fut passionné par le pays du soleil levant qui lui dédiera une rétrospective en 1982.

L’Institut Iliade rend aujourd’hui hommage à l’artiste, graveur, peintre, dessinateur, orfèvre, céramiste et esthète que fut Pierre-Yves Trémois, à son trait et à son génie.

Photos : sources diverses (entre autres tremois.com et academiedesbeauxarts.fr)