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De Rocamadour au moulin du Saut

« Le moulin ne peut moudre avec l’eau qui a déjà coulé. »
Proverbe anglais

De Rocamadour au moulin du Saut
Pays : France
Région : Quercy
Thématique générale du parcours : Moulins à eau (en ruine), canyon de l’Alzou.
Mode de déplacement : À pied.
Durée du parcours : 12 km, environ 4 heures.
Difficulté du parcours : Difficulté moyenne dans l’ensemble. Deux montées sèches requièrent toutefois un minimum de condition physique. Inaccessible aux poussettes.
Période possible : Toute période de l’année. Pendant les périodes pluvieuses ou orageuses, s’assurer qu’aucun risque de crue n’ait été signalé.

Cadre géographique

Cette randonnée se déroule, dans sa majeure partie, dans la vallée de l’Alzou. Ce ruisseau, affluent de l’Ouysse et long de 31,4 km, prend sa source dans les terrains marno-argilo-gréseux du Limargue, à 335 m d’altitude. Alors que la karstification des plateaux calcaires jurassiens du causse a rendu la quasi totalité du réseau hydraulique souterrain, l’Alzou a la particularité d’avoir conservé un cours aérien temporaire en aval de Gramat.

Cadre historique et culturel

Les origines de Rocamadour demeurent mystérieuses. Les premières traces d’une occupation humaine remontent au Paléolithique supérieur. Il est probable que l’abri sous roche situé au flanc de la falaise ait abrité un culte primitif dès cette époque. On ne sait toutefois pas quand il fut christianisé, la première source écrite mentionnant un culte marial ne remonte qu’au début du XIIe siècle.

Rocamadour doit sa renommée à son pèlerinage. Conscient de l’importance des pèlerins dans le rayonnement d’un site religieux, Géraud d’Escorailles, abbé de 1152 à 1188, s’appuya sur la découverte d’un corps intact en 1166 pour développer la légende d’Amadour, fidèle serviteur de la Vierge Marie, qui serait venu en ermitage à Rocamadour. Puis il commanda l’écriture du Livre des miracles de Notre-Dame de Rocamadour (1172) qui connut un succès retentissant. Ainsi, le culte d’Amadour s’ajouta à celui de la Vierge mais les miracles étaient exclusivement attribués à cette dernière. Cette stratégie s’avéra payante, les pèlerins affluèrent et propagèrent le culte tout au long de leurs pérégrinations. Les revenus de la cité augmentèrent et permirent d’entamer des chantiers de construction.

Cet engouement décline au XIVe siècle avec le début de la guerre de Cent Ans durant laquelle le Quercy vit ses campagnes ravagées. Si Rocamadour resta un lieu sûr et respecté, les donations et les aumônes diminuèrent et les pèlerins avaient désormais peur de venir. Il fallut attendre le XIXe siècle pour assister à son renouveau sous l’impulsion des évêques de Cahors qui s’employèrent à relancer le pèlerinage et à faire restaurer les sanctuaires.

Notre Dame de Rocamadour est une Vierge Noire. On lui attribuait la guérison de toutes sortes de maladies et d’infections et elle était réputée pour venir au secours des navigateurs en danger. Toutefois, son miracle le plus illustre fut celui de la bataille de Las Navas de Tolosa (1212). Selon la légende, elle confia un étendard au prieur de Rocamadour afin qu’il le porte au petit roi d’Espagne, Alphonse VIII de Castille, avec pour consigne de ne le déployer le jour de la bataille qu’en cas de grande nécessité. Alors que l’affrontement était très mal engagé pour les armées chrétiennes, l’étendard fut déployé et les Sarrasins, pris de panique, furent écrasés.

Description de l’itinéraire

Le départ a lieu au parking La Vallée (P5).
Prendre à droite sur le GR6. On s’éloigne donc de la cité. Ce circuit longe le ruisseau de l’Alzou durant plusieurs kilomètres.
En raison de son caractère temporaire, il va modifier considérablement la perception de la vallée selon la saison à laquelle on y vient. En effet, durant l’hiver, le bruit de l’eau est omniprésent. L’été, en revanche, l’Alzou se tarit mais les cigales prennent le relais. Rester sur le GR6.
Environ 3 km après le départ, la végétation se resserre autour du chemin, le décor est désormais plus forestier.

Arriver au moulin de Sirogne. Il s’agit du premier d’une série de moulins à eau en ruine que visite cet itinéraire. Celui-ci a été construit au XVIe siècle et a été abandonné pendant la Première Guerre mondiale.

Traverser le pont et continuer. Environ 500 mètres plus loin, le moulin de la Mouline apparaît sur la gauche. Bien qu’il soit maintenant recouvert par une dense végétation, on aperçoit toujours les meules.

Traverser à nouveau l’Alzou en passant sur le tronc d’arbre. Attention : la prudence est de rigueur, particulièrement en automne et en hiver, où le débit du ruisseau peut devenir assez conséquent.

Continuer. À l’intersection, rester sur le GR6 en prenant tout droit (laisser le pont sur la droite).

Le moulin de Tournefeuille a été construit au XVIIIe siècle, probablement sur des fondations plus anciennes. Il n’est plus exploité en 1933 à la suite d’un incendie. On raconte que le meunier et sa famille, partis à la fête de Rocamadour, retrouvèrent le moulin détruit à leur retour.
Continuer tout droit. À l’intersection, prendre à droite ; le moulin du Saut est indiqué à 1 kilomètre. Attention : Ne pas prendre la variante du GR6 sur la gauche.

Plus loin, la route s’élève subitement vers la gauche. Gravir la colline, des marches sont aménagées à cet effet. Il s’agit de la difficulté majeure de la balade mais la suite en vaut la peine. Au terme de l’ascension, continuer sur le chemin qui longe la falaise. Un regard sur la droite permet d’apprécier le dénivelé surmonté.

Arriver au moulin du Saut. Monter les escaliers. Le moulin du Saut a été construit entre 1736 et 1739 par Antoine-Raymond de Foulhiac, baron de Gramat. Il arrête de fonctionner durant la Première Guerre mondiale pendant laquelle le meunier est mobilisé. Il est revendu en 1924 à un industriel qui tente d’y produire de l’électricité malgré le faible débit de l’Alzou. Il est abandonné en 1925 à la suite d’un incendie.

Continuer. À l’intersection, prendre le chemin qui descend à droite. Traverser le pont et franchir la seconde difficulté du parcours. Une fois en haut, traverser l’aire de stationnement du moulin du Saut. Prendre le chemin qui repart en face en laissant la route goudronnée sur la gauche (on quitte le GR6).

À l’intersection suivante, un chemin, balisé par la lettre E, part sur la gauche tandis qu’un autre continue tout droit en direction de Rocamadour.

Variante 1, qui ajoute environ 3 km

Continuer tout droit pour profiter du point de vue sur le canyon de l’Alzou puis rebrousser chemin. Rester prudent, ne pas s’approcher trop près du bord de la falaise.

Le chemin longe la bordure sud du canyon. Il est possible d’apercevoir le moulin du Saut puis celui de Tournefeuille en bas. L’oppidum de Saint-Cyr, place forte gauloise, se trouvait ici. Il a été abandonné au XIIe siècle lorsqu’une attaque de brigands força le seigneur qui l’occupait à s’enfuir.
Faire demi-tour avant que le sentier ne descende sur la droite (ne pas revenir en bas).

Ce chemin est appelé « le chemin de la Reine » car une légende raconte qu’Aliénor d’Aquitaine l’aurait emprunté pour aller se baigner dans l’Alzou. Toutefois, si Henry II Plantagenêt se rendit à deux reprises (1159 et 11770) à Rocamadour, aucune source ne mentionne qu’il fut accompagné de son épouse.

Une fois revenu à l’intersection précédente. Prendre le chemin délaissé précédemment (balise E).

Variante 2

Prendre directement à gauche (balise E). Le chemin finit par déboucher sur une petite route goudronnée. Continuer jusqu’au prochain panneau d’indication. Prendre à droite en direction de Rocamadour.

Les murets en pierre sèche qui accompagnent la fin de ce parcours sont caractéristiques des Causses du Quercy. Il s’agit de murets d’épierrement bâtis pour délimiter les parcelles. Leur construction s’accélère après la guerre de Cent Ans à la suite de la redistribution des terres et ne décline qu’à partir de la fin du XIXe en raison de différents facteurs (mutations agricoles, dépopulation, et invasion du phylloxéra). La tendance se confirme au XXe siècle avec l’arrivée du fil de fer barbelé puis de la mécanisation agricole qui étend considérablement les surfaces cultivées, rendant ces murets obsolètes. Aujourd’hui, ils suscitent un regain d’intérêt et des associations se mobilisent pour les préserver.

Continuer sur ce chemin et effectuer les derniers kilomètres qui conduisent à Rocamadour.

Activités connexes

Le Rocher des Aigles est un parc ornithologique, qui présente des spectacles de volerie
La grotte des Merveilles doit sa célébrité à la présence de peintures pariétales datant d’environ 25.000 ans.
Le Parc Durandal propose des spectacles équestres.
La Maison des Abeilles permet de s’initier à la vie d’une ruche.

Cartographie

Carte IGN : 2136 ET

Bibliographie

Jean Rocacher, Découvrir Rocamadour, 1980, Éditions Du Magasin de Pèlerinage Rocamadour. 46500 Gramat.

Ressources en ligne

Accès et données GPS

Départ : 44°48’07.3″N 1°37’27.8″E

Matériel spécifique, équipement
Chaussures de randonnée, vêtements adaptés aux conditions météorologiques. Nécessaire de randonnée, carte, eau, casse-croûte.

Art de vivre

Le Rocamadour, fromage au lait cru de chèvre

Liens

Office de Tourisme Vallée de la Dordogne

Années où cet itinéraire a été parcouru

2017-2018