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Vidéo : les penseurs économiques hétérodoxes

Vidéo projetée lors du VIIIème colloque annuel de l'Institut Iliade, samedi 29 mai 2021 à Paris.

« Un marchand n’est nécessairement citoyen d’aucun pays en particulier. Il lui est, en grande partie indifférent en quel lieu il tienne son commerce. »

Derrière cette citation datant de 1776, se cache Adam Smith, père de la théorie économique moderne. Malgré sa portée retentissante, l’œuvre de Smith, et celle de ses continuateurs, ne doit pas être prise pour parole d’Evangile. La théorie de cet économiste écossais, aujourd’hui omniprésente, met au pinacle l’homme égoïste et individualiste, dont les actions trouveraient leur sens au sein d’un marché autorégulateur et impersonnel.

Un des premiers économistes à se dresser contre la théorie économique classique fut l’Allemand Friedrich List. Celui-ci critiqua le cosmopolitisme de Smith et de son successeur David Ricardo, qui pensaient un homme universel, abstrait et apatride. List chercha, au contraire, à formuler une « économie politique » qui tenait compte de son attachement aux communautés organiques. De retour d’un exil politique, il théorisa notamment le « protectionnisme éducateur ». Ce protectionnisme visait à protéger les industries naissantes d’une nation.

À sa suite, l’école historique allemande s’insurgea elle aussi contre l’orthodoxie économique. Elle considérait en effet l’économie comme étant indissociable de l’histoire et de la sociologie.

L’un de ses principaux représentants, Werner Sombart, produit une analyse monumentale du capitalisme en six volumes, qui n’est que partiellement traduite en français. Figure majeure de la Révolution Conservatrice, c’est à lui que l’on d’avoir popularisé le terme de « capitalisme ». Sombart forgea une théorie en quête d’une troisième voie entre libéralisme débridé et collectivisme étatique.

Plus récemment, Maurice Allais, prix Nobel d’économie, fournit une critique de la mondialisation. Cette mondialisation était pour lui inséparable des crises. Il se faisait d’ailleurs l’augure de celle de 2008. Fédéraliste européen convaincu, il se disait adepte d’un « libéralisme social ». Il était également favorable au libre-échange mais uniquement à l’intérieur de groupes d’États homogènes économiquement. Un « protectionnisme éclairé » qui aurait pu plaire à Friedrich List !

Ces quelques penseurs hétérodoxes, parmi tant d’autres, doivent nous servir de modèles pour tenter de dépasser la théorie économique néolibérale actuelle, avec sa vision étriquée et désincarnée de l’homme, avant tout homo economicus.