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L’Olympe, séjour des dieux

C’est sur le mont Olympe qu’a été fondé l’Iliade, Institut pour la longue mémoire européenne, à la veille du solstice d’été 2014, dans le brouillard et la froidure.

Le mont Beuvray, une montagne occupée par un oppidum gaulois et recouverte par une forêt
L’Olympe, séjour des dieux

« Zeus fit gronder son tonnerre sur l’Olympe brillant, d’un point élevé et sans nuages. »
Homère, Odyssée, chant XX.

« Athéna aux yeux brillants s’en fut dans l’Olympe, où, dit-on, est la demeure toujours stable des dieux. Ni les vents ne l’ébranlent, ni la pluie ne la mouille, ni la neige n’y tombe, mais toujours s’y déploie une sérénité sans nuages et partout y règne une éclatante blancheur. C’est là que dans la joie les dieux bienheureux demeurent. »
Homère, Odyssée, chant I.

« Un merveilleux sommet, une crête étroite faite de fragments de grands volumes en série. Autour de nous, des falaises effrayantes perdues dans le dense brouillard qui nous enveloppe… Mais nous sommes enfin arrivés… Arrivés, premiers depuis que les dieux sont partis. »
Frédéric Boissonnas, premier alpiniste sur le sommet de l’Olympe en 1913. Cité par Hervé Duchêne, Le Voyage en Grèce, Anthologie du Moyen Age à l’époque contemporaine, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2003.

Pays : Grèce
Région : entre Thessalie et Macédoine
Thématique générale du parcours : entre mer et montagne, sur les traces des dieux grecs.
Idéalement, le concevoir comme un itinéraire « initiatique », à la fois esthétique, émotionnel, intellectuel et physique.
C’est sur le mont Olympe qu’a été fondé l’Iliade, Institut pour la longue mémoire européenne, à la veille du solstice d’été 2014, dans le brouillard et la froidure.
Mode de déplacement : à pied. Ski de randonnée possible en saison.
Durée du parcours : de la mer au sommet, deux à trois jours. De Prionia au sommet, avec une nuit en refuge : deux jours.
Difficulté du parcours : randonnée de Prionia jusqu’au sommet de la Skala (2866 m), accessible en famille dès 10 ans. Escalade facile de la Skala au Myticas (2917 m). Les difficultés sont de deux ordres : l’orientation n’est pas évidente si l’on sort du tracé principal. Les nuées et la foudre de Zeus ne sont pas seulement mythologiques. Le temps est vraiment très changeant, le brouillard peut envahir le massif en moins d’une heure, les orages sont aussi fréquents qu’imprévus. L’été peut aussi être très chaud – ou pas -, et la température peut chuter brutalement. Névés persistants en début d’été. Tenir compte des effets de l’altitude.

Période possible

Randonnée pédestre de juin à octobre. Ski de randonnée de décembre à mars.

Présentation géographique

Le mont Olympe, sommet de la Grèce, domine un vaste massif, plissé et complexe. A peine distant de 20 km à vol d’oiseau du golfe de Thessalonique, il forme une barrière naturelle imposante, qui retient les nuages. Il est composé de plusieurs sommets : Myticas (2917 m), Stefani ou Trône de Zeus (2909 m), Skolio (2911 m), Skala (2866 m), Prophitis Ilias (2786 m) et une foule de sommets secondaires. Le plateau des Muses s’étend à 2 650 m environ.

Géologiquement, le massif est constitué de schistes plissés. L’érosion a laissé apparaître le calcaire sous-jacent. Le système orographique est complexe. Les eaux de pluie et de fonte descendent dans des ravines parfois profondes. Elles peuvent disparaître et resurgir plus bas. Sur le versant est, elles se rejoignent pour former l’Enipeas qui coule au fond d’une magnifique gorge avant de se jeter dans la mer Egée à Gritsa.

Le microclimat, à la fois méditerranéen, maritime et alpin, est assez imprévisible, mais il a permis le développement d’une flore qui comblera les amateurs. Pour la faune, les secteurs boisés abritent une multitude d’oiseaux. Quelques aigles royaux nichent sur les contreforts de l’Olympe. Loups, renards, chevreuils, sangliers, lièvres et chamois ont été repérés.

Cadre historique et culturel

Sur l’Olympe, trône Zeus et les douze Olympiens y ont leurs demeures. Ils vivent donc cachés soit par le brouillard, soit par l’extrême luminosité de la neige, mais au-dessus des intempéries, dans un jardin secret où ils ripaillent et se disputent– quand ils ne sont pas en voyage sur notre vaste monde.

Non loin de l’Olympe se trouvent les ruines macédoniennes de Dion, Pella et Vergina (voir plus bas).

La région a subi nombre d’invasions : romains, valaques, wisigoths, slavons, slaves, avars, etc.

L’évangélisation orthodoxe a vu la construction de nombreux monastères. Au pied de l’Olympe se situe un monastère dédié à saint Denis (Agios Dionysios en grec), fondé en 1542, célèbre pour ses copistes et ses peintres d’icônes.

Du XIVe au XIXe siècle, lors de l’occupation ottomane, le massif de l’Olympe a servi de refuge aux habitants de Thessalie et de Macédoine.

Milieu XVIIe : le sultan Mehmed IV entreprit une expédition dans le massif, avec, dit-on, une caravane de 5000 chameaux ; mais il ne se risqua pas jusqu’au sommet.

Le massif de l’Olympe était aussi réputé pour ses klephtes, à la fois insurgés et brigands, devenus les héros de la guerre d’indépendance grecque. En 1911 encore, malgré des gardes du corps donnés par le sultan, un ingénieur allemand, Edwart Richter, fut retenu trois mois prisonnier des klephtes et libéré contre une forte rançon – il ne parvint donc pas au sommet.

La Thessalie n’est libérée du joug ottoman et rattachée à la Grèce qu’en 1881 ; la Macédoine en 1912 seulement (et la paix signée en 1913).

Dès le 2 août 1913, deux Suisses, Daniel Baud-Bovy et Fred Boissonnas, parviennent au sommet du Myticas, accompagnés du chasseur Christos Kalakos.

On notera aussi que de nombreux villages des alentours ont été agrandis, voire créés, pour accueillir les réfugiés grecs chassés d’Anatolie en 1922.

1938 : création d’un parc national de 4450 hectares.

Le 29 avril 1943, le monastère a été détruit par une section allemande. Un nouveau monastère a été reconstruit dès 1950 et abrite depuis 1989 quelques moines qui suivent la règle du Mont Athos (entrée interdite aux femmes).

Description de l’itinéraire

Les temps de parcours sont très approximatifs. Sauf fondus de trail, prendre son temps, observer, méditer.

Plusieurs points de départ sont possibles.

On peut partir de la mer, par exemple de Gritsa. Après avoir traversé l’autoroute et la route littorale, emprunter sur 4 km environ la route de Platanakia, puis prendre à gauche l’itinéraire E4 jusqu’au nouveau monastère d’Agios Dionysos. L’E4 rejoint les gorges de l’Enipeas à l’ouest de Litohoro. (attention : l’itinéraire E4 est balisé de manière très aléatoire…)

On peut aussi atteindre ces gorges depuis le village de Litohoro, petite station tranquille (300 m d’alt.).

De Litohoro, le sentier E4 remonte les gorges de l’Enipeas. Il passe devant le site de l’ancien monastère d’Agios Dionysos, en cours de restauration. Il rejoint ensuite Prionia (1100 m d’alt.). Soit un parcours de 5 h 15 environ, le plus souvent ombragé, sur 11 km, avec plus de 1000 m de dénivelé ascendant et 400 m de dénivelé descendant.

Ceux qui disposent de moins de temps, peuvent laisser leur voiture (ou se faire déposer) à Prionia, terminus de la route (parking, taverne, fontaine, toilettes). Eviter de faire les 18 km de bitume à pied !

De Prionia (1 100 m), le sentier muletier monte en direction du refuge Spilios Agapitos, encore nommé refuge A ou refuge Zolotas, du nom de la famille qui en assure le gardiennage en saison (voir plus bas). On traverse une superbe forêt de hêtres, puis des zones mixtes de conifères et de buissons. Avec un peu de chance, vous verrez passer les mules qui assurent le ravitaillement du refuge situé à 2100 m d’altitude. Compter 2 h 30 à 3 heures pour monter. De la terrasse, la vue sur la mer est époustouflante.

Il est interdit de camper ou de bivouaquer dans le parc national, sauf autour du refuge et sur réservation. Le refuge Zolotas compte 110 places et sert des repas et des boissons à toute heure. Attention, l’eau y est très rare !

Du refuge, le sentier qui monte à la Skala (2866 m) est très bien tracé et balisé. Il serpente d’abord dans la forêt, puis entre des arbustes, avant de monter dans des schistes calcaires. Le sommet de la Skala ou Kaka Skalia, la « mauvaise échelle », s’atteint en 2 heures environ.

De là, il est possible, après être descendu dans un petit col, de rejoindre le sommet du Skolio (2911 m).

Les plus hardis prendront, eux, la direction du sommet principal, le Mytikas (2917 m). Attention, il s’agit d’un parcours d’escalade facile (I et II), où il faut avoir le pied sûr, être prudent et ne pas être sujet au vertige. En cas d’affluence, se méfier des chutes de pierre (certains préconisent le port du casque).

La descente se fait par le même itinéraire, ou par le couloir, le Louki, en désescalade facile. En 30 minutes, on atteint alors le plateau des Muses et le sentier du refuge Apostolodis (50 minutes). Ce parcours traverse les Zonaria, les rubans caractéristiques de l’Olympe. Il peut y rester des névés en début d’été.

Il existe plusieurs autres itinéraires de randonnée dans le massif de l’Olympe, et quelques courses d’escalade.

Activités connexes

Aller visiter les grands sites macédoniens : Dion, Pella, Vergina.

Dernier dimanche de juin : marathon de l’Olympe, « courir avec les dieux » (voir ici)

Cartographie

  • Olymbos, 1:50000 compatible GPS. ROAD Editions. Indications en grec et en anglais.
  • Mont Olympus, 1:25 000, compatible GPS. Référence 6.11. Editions Anavasi. Indications en grec et en anglais.

Ces deux cartes, un peu sommaires, sont complétées au verso de schémas, adresses, horaires, etc.

Elles se trouvent sur place (à Litohoro) ou à Athènes (librairie de voyage Anavasi, Voulis 32, Apollonos, dans le quartier de Plaka – www.anavasi.gr )

Bibliographie sommaire

Glisser dans son sac une édition de l’Iliade et de l’Odyssée.

Sur les sites antiques, nombreux guides, parfois en français.
  • Constantin Tsipiras, Dans les montagnes de Grèce, randonnée et trekking, Editions Olizane, 1996. Seul guide de randonnée en français, un peu daté et pas toujours à jour.
  • Tim Salmon et Michael Cullen, The Mountains of Greece, Cicerone, 2006. Guide technique en anglais.
  • Hervé Duchêne, Le Voyage en Grèce, Anthologie du Moyen Age à l’époque contemporaine, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2003 – Avec le récit de la première ascension.
  • Hellmut Baumann, Le Bouquet d’Athéna, les plantes dans la mythologie et l’art grecs, Flammarion, 1984. Plus qu’une flore, une belle manière d’approcher la nature.

Accès et données GPS

De France, avion pour Athènes. Correspondance pour Thessalonique. Puis location de voiture ou transports publics.

Coordonnées du sommet : 40° 04′ 55″ Nord 22° 20′ 57″ Est

Le 112, numéro d’urgence, peut être composé en cas de difficulté, mais la couverture téléphonique de la montagne est incomplète.

Matériel spécifique, équipement

Le temps très changeant nécessite, même en été, un équipement sérieux de montagne (le sommet culmine à 2917 m) – même si cela semble inutile vu de la plage. Les prévisions météo sont à prendre avec circonspection. Les gardiens du refuge sont de bon conseil.

Chaussures montantes, veste imperméable et coupe-vent, bonnet et gants, polaire, chapeau de soleil, lunettes de soleil, des réserves d’eau suffisantes, lampe de poche, boussole, sifflet, bâtons de randonnée, etc. Eventuellement, casque et bout de corde.

Le refuge Zolotas vend de l’eau, des repas et quelques sucreries à emporter. Pour les conditions de réservation et d’hébergement, voir le site internet (en grec, en allemand ou en anglais).

Art de vivre

De la taverne grecque au refuge de montagne. Dans les deux cas, simplicité et localisme. Bière « Mytho » de rigueur.

A Litohoro : ravitaillement, magasin de sport, hôtels, pensions, B&B, tavernes, pharmacie, taxi, etc.

Liens

Années où cet itinéraire a été parcouru

De Litohoro à Priona, été 2003
De Priona au sommet du Myticas, juin 2014

Photos : © Institut Iliade pour la longue mémoire européenne.

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