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Le déclin anthropologique : état de la littérature scientifique

« Nous ne pouvons pas la combattre sans ranimer l'esprit scientifique insufflé par les premiers penseurs de la Grèce antique et leurs successeurs européens. »

Le déclin anthropologique : état de la littérature scientifique

Dans le cadre de son Xe colloque sur le déclin anthropologique européen, l’Institut Iliade propose un cahier scientifique rigoureux.

Thomas et Gwendal, vous êtes auditeurs des promotions Léonidas et Dominique Venner, et Vaslav, Pilier, membre du Club des Cent, c’est-à-dire donateur régulier de l’Institut Iliade. Vous êtes trois amis de formation scientifique et ingénieurs de profession et avez dans le cadre de la préparation de ce colloque piloté un cahier scientifique. Pouvez-vous dire quelques mots de ce projet ?

Pour son Xe colloque, l’Institut Iliade aborde un sujet de taille : l’anthropologie de l’homme européen. L’anthropologie est une science à part entière et rassemble un vaste champ de connaissances. Avant de pouvoir discuter le constat du déclin anthropologique européen, il fallait au préalable établir, dans ce champ de connaissances, quels sont les faits qui permettent d’affirmer que constat est valable.

C’est donc dans une volonté de rigueur et de cohérence avec le réel qu’est né ce projet de cahier scientifique. Son objectif est de proposer une synthèse des conclusions de la littérature scientifique pour un ensemble de facteurs-clefs caractéristiques de l’état des populations européennes (obésité, QI, fertilité, consommation de psychotropes, etc.). Pour ce faire, nous avons suivi la démarche de la plupart des publications scientifiques : introduction générale des enjeux, exposé des méthodes employées, et enfin discussion des données. Chaque développement est étayé par des sources dûment étudiées et référencées. Nous avons ainsi cité plus de 300 références très diverses : bases de données, publications scientifiques, rapports d’institutions publiques, ouvrages spécialisés, documents réglementaires… La présentation du cahier se rapproche ainsi de celle d’une publication scientifique.

Nos conclusions pourront parfois heurter le sens commun ou l’intuition que nous pouvons avoir des phénomènes observés autour de nous. Et c’est là tout l’intérêt du projet : mettre en question par la méthode scientifique certaines idées préconçues, poser rigoureusement les définitions et les termes utilisés, afin d’asseoir de façon pérenne des constats valables quant à un déclin anthropologique européen.

Ce thème du déclin anthropologique se prêtait bien à cet exercice, mais comment comptez-vous procéder pour les futurs colloques ?

La science peut venir en renfort d’un grand nombre de thèmes liés aux enjeux politiques. On peut penser aux questions bioéthiques, à la place des nouvelles technologies, à l’écologie, à l’approvisionnement énergétique des sociétés, à l’optimisation des chaînes de valeurs économiques, etc.

En fonction de l’angle d’attaque des prochains colloques, nous tiendrons à disposition nos compétences afin d’apporter une fondation technique et scientifique aux thèmes qui seront abordés. Cela pourra se matérialiser à travers l’appui des orateurs par une revue de la littérature ou la publication de travaux similaires au cahier scientifique de cette année.

Par ailleurs, nous constatons la place centrale du colloque de l’Institut Iliade dans le paysage métapolitique français et européen. Son impact et sa visibilité médiatique toujours grandissantes, signes encourageants de son succès, obligent à la poursuite de l’excellence et de l’exactitude des faits qui y seront exposés. Il sera donc de plus en plus important qu’une validation d’ordre scientifique soit apportée dès que le sujet s’y prêtera, afin d’être paré contre toute stratégie de désinformation visant l’Institut.

Un pôle Études est en place au sein de l’Institut Iliade depuis la fin de l’année dernière. Quelle place la démarche et la matière purement scientifique peuvent-elles y prendre ?

Le pôle Études se veut à dimension universitaire. L’objectif est ambitieux, et il ne saurait être complètement atteint sans aborder les « sciences dures ». Bien sûr, toutes les disciplines prétendant à la scientificité ont en partage des canons méthodologiques (logico-déduction, expérimentation, observation, réfutabilité, etc.) qui légitiment la validité de leurs thèses. Aussi, il n’est pas lieu de proclamer que l’approche des sciences dures serait « supérieure » dans l’ordre du savoir aux approches de l’histoire, de la sociologie, de la philosophie ou du droit. Nous affirmons en revanche que la démarche et la validation scientifiques sont aujourd’hui tout aussi indispensables que les autres approches afin de parvenir à une compréhension et à une vision complète du monde et des phénomènes. Certains thèmes, tels que l’anthropologie ou les nouvelles technologies, se prêtent d’ailleurs en priorité à un discours d’ordre scientifique. Omettre cette approche reviendrait à « passer à côté du sujet » et à se priver du fondement rationnel sur lequel reposent les orientations métapolitiques et politiques y ayant trait.

En complément des autres disciplines, le pôle Études gagnera donc avec la matière des « sciences dures » un puissant moyen d’analyse des réalités de nos sociétés européennes et de compréhension des enjeux de civilisation actuels.

Selon vous, quels seront les signes que ce cahier scientifique a atteint ses objectifs ?

Comme dit précédemment, il nous semble aujourd’hui indispensable pour les Français et les Européens d’ancrer leur vision du monde dans le réel. Ce cahier scientifique représente à cet égard un premier jalon vers cet objectif de renforcement de la culture scientifique et de l’intérêt que ses lecteurs doivent porter aux questionnements d’ordre scientifique. Nous pourrons considérer comme une première réussite la prise de conscience par nos lecteurs de la condition anthropologique actuelle de l’homme européen, prise de conscience fondée sur les faits et les observations.

Trop souvent avons-nous fait le constat d’un manque d’objectivité dans l’affirmation de certaines thèses dans le débat public. La post-modernité porte en elle l’affaiblissement de la notion de vérité objective, cette dernière s’étant muée en une simple expression d’une opinion ou d’un ressenti individuel. Nous ne pouvons pas la combattre sans ranimer l’esprit scientifique insufflé par les premiers penseurs de la Grèce antique et leurs successeurs européens.

Nous considérerons ainsi comme une réussite que nos lecteurs se réarment du logos, du discours rationnel sur le monde et les phénomènes, et l’utilisent dans le combat d’affirmation et de transmission de nos valeurs. Plus généralement, nous espérons que ce cahier scientifique ne sera pas seulement lu, mais aussi commenté, complété, suivant la même démarche et avec le même effort de rigueur.