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La Combe de By, alpages d’hier et d’aujourd’hui

« Montagnes valdôtaines Vous êtes mes amours Hameaux, clochers, fontaines Vous me plairez toujours. » « Montagnes valdôtaines », hymne officiel du Val d’Aoste, se chante sur l’air de « Montagnes Pyrénées ».

Le mont Beuvray, une montagne occupée par un oppidum gaulois et recouverte par une forêt
La Combe de By, alpages d’hier et d’aujourd’hui
Pays : Italie
Région : Val d’Aoste
Thématique générale du parcours : Randonnée d’altitude. Centres d’intérêt : captage des eaux, renouveau des alpages, économie pastorale.
Mode de déplacement : A pied. Certains sentiers peuvent être parcourus à VTT ou à cheval.
Durée des parcours : Un circuit de deux jours (4 h + 7 h) avec deux variantes d’une journée supplémentaire : vers le bivouac Rosazza al Savoie ou vers le bivouac Regondi. Un circuit d’une demi-journée (3 h).
Difficulté des parcours : Accessibles dès 10 ans. Dénivelés importants, mais habitations et échappatoires nombreux.
Période possible : En été. En automne et au printemps, s’il n’y a pas de neige.

Présentation géographique

Le vallon d’Ollomont se situe sur le versant nord du val d’Aoste et permet de passer en Suisse, à pied, par la fenêtre de Durand (2805 m). La Combe de By est coiffée d’une couronne de sommets, dont les plus connus sont à l’ouest le mont Vélan (3734 m) et, à l’est, le mont Gelé (3518 m), qui forment un paysage d’une grande beauté. La Combe est surtout un immense château d’eau, une réserve hydrique provenant des glaciers et névés du mont Gelé.

De la combe de By descendent plusieurs rûs qui, comme les bisses valaisans, sont des canaux artificiels menant l’eau là où elle fait naturellement défaut. Le rû de By débute à 2200 m à l’Eau Noire, franchit les montagnes d’Ollomont par deux galeries, et conduit l’eau à Doues (1185 m) et à Allein (1249 m). Sa construction a été autorisée en 1400 par Humbert de Liconis, lieutenant du sire Henry de Quart. Le rû du Mont mène l’eau de Vaud à Doues en traversant, en tunnel, le mont Freyssonère.

Quelques mines de cuivre ont été exploitées du XVIIe siècle aux années 1940. La vallée, essentiellement agricole, a échappé à toute industrialisation, et a même été épargnée par le tourisme de masse.

Aujourd’hui, grâce au dynamisme économique du Val d’Aoste et aux fonds européens, l’agriculture de montagne connaît une renaissance notable, qui se traduit par la reconstruction d’étables et de chalets d’alpage. Nous sommes ici en zone de « grandes montagnes ». Le cheptel composé essentiellement de vaches laitières est abrité dans des étables longues de plusieurs dizaines de mètres et flanquées d’une chavanne, ou maison d’habitation. On y fabrique notamment la fontine. Ce système de grande montagne occupe de vastes espaces pouvant atteindre des centaines d’hectares : des versants entiers et des vallons latéraux exploités jusqu’à la limite de pousse de l’herbe.

Cadre historique et culturel

Les Salasses empruntaient déjà la vallée pour commercer avec le Valais suisse. Ce peuple celte (ou celto-ligure) a mené la vie dure aux Romains jusqu’en 25 av. J.-C., date à laquelle il fut vaincu par Rome. Dans le passé, la combe a été le théâtre de nombreux litiges – voire de batailles rangées – avec les bergers suisses du val de Bagnes. Aujourd’hui, ce sont les combats de reines qui réunissent les exploitants des deux versants. Les traditions de la vallée d’Ollomont tournent autour des manifestations classiques de la culture valdôtaine. La Bataille des Reines, c’est-à-dire la lutte tête contre tête des vaches pour couronner la reine, fait partie de la tradition valdôtaine, mais la bataille qui se déroule dans la combe de By, le dernier dimanche d’août est une des plus importantes. Comme les vaches d’Hérens, les vaches Castana ont une aptitude naturelle au combat. Leurs affrontements permettent d’établir la hiérarchie du troupeau lors de sa montée à l’estive. Le carnaval fait partie des traditions des vallées du Grand-Saint-Bernard et de Valpelline. On ne retrouve nulle part ailleurs dans la Vallée d’Aoste les masques uniques que sont les landzettes.

Description des itinéraires

Tour de la Combe de By (2 jours – variantes possibles, deux bivouacs accessibles)
Jour 1 – Montée au refuge de Champillon, 4 h. Environ 1050 m de dénivelé positif. Prévoir boisson et ravitaillement.

Laisser la voiture sur le parking des Rey, à la sortie du village d’Ollomont. Traverser le Buthier d’Ollomont. Prendre la petite route à gauche, puis, très vite, un sentier balisé en direction du refuge Champillon. Le sentier monte dans un sous-bois d’érables sycomores et de merisiers, et passe devant les chalets abandonnés de Prumayes. Le sentier sort ensuite dans la prairie de l’alpage de Champillon. C’est le plus grand alpage de la vallée : de fin juillet à début septembre, il accueille jusqu’à 200 têtes de bétail. Se diriger vers la chapelle de Notre-Dame des Neiges (2050 m), construite aux environs de 1680 et récemment restaurée. Juste au-dessus de la chapelle, le sentier suit le rû de By sur une courte distance. Il faut ensuite emprunter une piste carrossable jusqu’à l’alpage de Pessinoille (2150 m). Le sentier coupe la piste et débouche à l’alpage de Tsa (2297 m). Il reste à atteindre le refuge Champillon (2435 m) et à s’annoncer aux gardiens.

Jour 2 – Tour de la combe de By et redescente à Ollomont – 6 heures – Environ 1115 m de descente, petites montées (300 m environ au total) et nombreux faux-plats

Du refuge, redescendre à Pessinoille, puis tourner à gauche pour rejoindre le rû de By, si possible avant les maisons de Néan, car le rû coule ici à ciel ouvert. Le cheminement (balisé TDC, pour Tour des Combins) va suivre le rû, mais il coule la plupart du temps dans une conduite souterraine. Quelques passages étroits sont aménagés : passerelles, câbles et parapets sécurisent le cheminement. Au point 2173, quitter le TDC pour prendre la direction de Porchère. C’est de là que part, à l’opposé, une variante qui permet de rester une nuit en altitude, en montant au bivouac Rosazza al Savoie (2665 m, 18 places). Pour passer de l’autre côté du petit lac de barrage, il faut prendre le chemin qui passe sous le barrage (passage interdit sur la digue). La maison Farinet tient son nom de Paul Alphonse Farinet (1893-1974), homme politique italien – et non du célèbre faux-monnayeur du même nom. Cette maison fut le refuge, durant la deuxième guerre mondiale, de Luigi Einaudi qui devint, après un bref exil en Suisse, le premier président de la République italienne. Le sentier remonte vers Balme de Bal. Il faut quitter la piste qui monte à la Fenêtre de Durand pour aller traverser au mieux le Lombardin. Le sentier franchit une petite croupe, puis rejoint une passerelle (2222 m) qui permet de traverser le torrent d’Acque Bianche. Variante possible : monter au bivouac Regondi (2597 m, 15 places) pour profiter des lacs et randonner une journée de plus, mais cela nécessite de porter matériel de couchage et vivres. Prendre la piste qui descend vers le hameau abandonné de Places. En suivant le balisage 6, on atteint, dans la forêt, l’oratoire della Gaula, abrité dans le rocher. Le sentier continue à descendre en sous-bois jusqu’au hameau de Crottes. De là on peut emprunter en sous-bois le sentier qui mène à Vaud, ou rejoindre la route à Glassier (petite buvette en saison, arrêt de bus) et la suivre jusqu’à Vaud. Il reste un bon kilomètre pour retrouver son véhicule au hameau des Rey.

Le rû du Mont – 3 heures – dénivelé de 400 m environ.

Important : lampe de poche ou frontale et chaussures imperméables de rigueur ! Laisser la voiture sur le parking des Rey, à la sortie du village d’Ollomont. Traverser le Buthier d’Ollomont. Prendre la petite route à gauche, puis, très vite, un sentier balisé en direction du refuge Champillon. On traverse un premier chemin horizontal, celui du rû, par lequel se fera le retour. Assez rapidement, on laisse à main droite le sentier du refuge Champillon pour continuer vers Veries (1675 m). On rejoint alors une piste forestière qu’on emprunte sur environ 1,5 km. Avant le point 1751 et avant une épingle à cheveux, un sentier peu marqué part à main gauche et descend dans la forêt. La végétation change, et devient méditerranéenne. Ce sentier rejoint la route carrossable (1539 m), et la quitte à nouveau pour rejoindre Châtellair. Le sentier du rû proprement dit commence ici. On entend parfois l’eau bruire dans la canalisation. Le sentier arrive à l’entrée du tunnel qui fait toute l’attraction de cette randonnée. Sur près d’un kilomètre, un parcours étroit et obscur permet de traverser l’obstacle majeur qu’est le mont Freyssonère. A la sortie du tunnel, il reste à franchir quelques passerelles bien protégées au-dessus des ravins, puis à suivre le large chemin jusqu’à l’embranchement vers Les Rey.

Le rû du mont, construit aux environs de 1400, fut longtemps abandonné, car son parcours était sujet aux éboulements. D’après une légende, le garde-ruisseaux contrôlait tous les jours le parcours de l’eau, accompagné par un serpent blanc qui le suivait tranquillement. Quand ce gardien mourut, sa charge échut à un jeune homme, qui, effrayé par le serpent, le tua. Mais le serpent n’était autre qu’une incarnation de la fée du rû. Sans sa protection, le rû se fissura, s’écroula et devint inutilisable.

Activités connexes

  • Le calendrier des combats de reines (en italien) : amisdesreines.it
  • Le Tour des Combins, randonnée d’altitude de 6 jours : tourdescombins.ch
  • Le Tor des Géants, compétition d’ultra-trail, 330 kilomètres de long et 24 000 mètres de dénivelé, à réaliser en 150 heures au maximum : tordesgeants.it/fr

Cartographie

  • Gran San Bernardo, Valle di Ollomont, Carta dei sentieri 1 :25 000, L’Escursionista Editore – cette carte est fiable. Ne pas se suffire des balisages sur le terrain.
  • Le géonavigateur de la Vallée d’Aoste : geonavsct.partout.it

Bibliographie

Accès

Depuis la France par le tunnel du Mont Blanc ou par le col du Petit-Saint-Bernard, puis l’autoroute jusqu’à Aoste. Prendre la route du Grand-Saint-Bernard, puis obliquer vers Valpelline, puis Ollomont. Depuis la Suisse, par le col du Grand-Saint-Bernard. Service de cars depuis Aoste (gare).

Matériel spécifique, équipement

Equipement de randonnée. Vivres et boisson. Dans le cas d’une nuit au bivouac Regondi et/ou au bivouac Rosazza al Savoie, prévoir sac de couchage, réchaud et vivres. Pour le tunnel du rû du Mont, lampe de poche ou frontale.

Art de vivre

La cuisine valdôtaine est revigorante : fontine et autres fromages, lard blanc d’Arnad et charcuteries de montagne, châtaignes, noix, miel et poires, sans oublier les nombreux petits cépages qui produisent notamment le Torrette, le Nus rouge, le Donnas ou l’Enfer d’Arvier.

Liens

Pour en savoir plus sur les refuges et bivouacs : refuges.info Tourisme en vallée d’Aoste : lovevda.it/fr

Année où ces itinéraires ont été parcourus

Eté 2016

Billetterie 2024