Mémoire et transmission : regards croisés sur le colloque de l’Iliade (1/2)
À l’approche du colloque de l’Institut Iliade, focus sur quelques personnalités qui gravitent autour de cette grande rencontre annuelle de la mémoire et de l’identité européennes.
Lady Europa, créatrice et exposant au colloque
Un mot pour décrire le colloque de l’Iliade ?
Initiatique.
Le colloque de l’Iliade rassemble chaque année environ 1500 personnes : à votre avis, qu’est-ce qui lie toutes ces personnes entre elles ?
Une mémoire commune, une flamme intérieure, et une certaine idée de la transmission. Chacun de nous porte en lui l’écho des chants homériques, des récits de chevalerie, et des mythes fondateurs de l’Europe. Ce qui nous lie, c’est la volonté de perpétuer cet héritage et de le faire vibrer dans le monde d’aujourd’hui, malgré le tumulte du présent.
Quel est la conférence, l’orateur, le moment ou le thème général qui vous a le plus marqué dans le passé ?
Difficile de choisir tant chaque édition frappe comme un coup de glaive dans la brume du monde moderne. Mais s’il faut trancher, je dirais que les conférences sur l’esthétique et la puissance du beau dans la reconquête identitaire ont toujours eu un impact profond sur moi. À travers elles, on comprend que l’Europe ne se pense pas seulement en termes politiques ou stratégiques, mais qu’elle est avant tout un art de vivre, une harmonie qui s’incarne dans la pierre, le bois, la chair et l’esprit. Mais j’ai hâte d’assister au colloque de cette année sur Le Travail, thème qui me parle particulièrement.
Vous souvenez-vous d’une rencontre en particulier (Européen, personnalité ou rencontre personnelle) qui vous a marquée ?
Les meilleures rencontres sont souvent inattendues et inconnues: je me souviens particulièrement de cet étudiant, fougueux et inquiet, qui cherchait au cours d’un colloque et dans les mythes de ses ancêtres des réponses aux tourments du XXIe siècle. Son visage et son regard en disaient plus que les grands discours et il est reparti, serein, presque apaisé, se sentant moins seul avec ses interrogations.
Avez-vous découvert un artisan ou artiste au colloque ?
Oui, et l’un d’eux m’a particulièrement enchanté : Barthélemy Fourtet et ses sculptures sur os. Son travail est fascinant, à la fois archaïque et d’une modernité troublante. Il réveille en nous quelque chose de primal, une mémoire gravée dans la matière elle-même. À travers ses œuvres, on sent le frisson du temps long, celui des chasseurs des steppes et des artisans médiévaux, transposé dans une esthétique contemporaine.
Une œuvre en particulier ou une performance artistique donnée au colloque vous a-t-elle marqué ?
Oui, la peinture “Musa”, actuellement disponible dans la boutique de l’Iliade qui fusionne la Vénus de Botticelli et le robot de Metropolis de Fritz Lang. Cette œuvre incarne la tension propre à la tradition européenne : un équilibre précaire entre notre conception intemporelle de la beauté et un avenir transfigurant.
Quel orateur rêvez-vous de voir sur scène et de quelle thématique l’Institut Iliade devrait-il se saisir ?
J’aimerais voir un intervenant explorer un thème qui me semble brûlant : “L’intelligence artificielle : entre Cyberpunk (ou Matrix) et La Petite Maison dans la Prairie version Tradwife – comment rester Européenne au quotidien”. L’IA bouleverse notre rapport au monde, au travail, au savoir et même à notre propre humanité. Entre le cauchemar dystopique d’un monde totalement déshumanisé et le mirage d’un retour impossible à un passé idéalisé, quelle voie européenne pouvons-nous tracer ? Comment concilier tradition et modernité sans se renier au quotidien?
Si vous deviez convaincre quelqu’un de venir, que lui diriez-vous ?
Venez voir par vous-même. Venez ressentir cette énergie, ce frémissement qui traverse la salle quand un orateur prononce les mots justes, quand une image réveille un souvenir ancestral, quand un chant nous arrache aux pesanteurs du quotidien. Vous en ressortirez transformé, armé d’une clarté nouvelle, et avec un sentiment rare : celui de ne plus être seul.
Pour les donateurs qui participent depuis 11 ans à ce succès, que leur diriez-vous pour qu’ils restent mobilisés et soutiennent financièrement l’Institut Iliade ?
Vous êtes les tisseurs de cette grande tapisserie qu’est l’œuvre de l’Institut Iliade. Sans vous, le fil se rompt, le récit s’efface, la transmission s’éteint. Grâce à vous, au contraire, nous pouvons continuer à semer, à bâtir, à inspirer. Ce n’est pas seulement un soutien matériel : c’est un acte de fidélité, un serment silencieux à ceux qui nous ont précédés et à ceux qui viendront après nous. Restons debout, ensemble.
- Pour soutenir l’Institut Iliade : dons.institut-iliade.com
Fabien Niezgoda, orateur et formateur de l’Institut Iliade
Un mot pour décrire le colloque de l’Iliade ?
Énergie collective.
Le colloque de l’Iliade rassemble chaque année environ 1500 personnes : à votre avis, qu’est-ce qui lie toutes ces personnes entre elles ?
La volonté de faire perdurer la civilisation européenne, l’espoir actif.
Quel est la conférence, l’orateur, le moment ou le thème général qui vous a le plus marqué dans le passé ?
Sans doute la conférence « Un profond murmure » prononcée par Renaud Camus en 2022.
Vous souvenez-vous d’une rencontre en particulier (Européen, personnalité ou rencontre personnelle) qui vous ait marqué ?
Elles sont si nombreuses chaque année ! Je pourrais citer, par exemple, telle discussion féconde avec Olivier Rey à propos de l’idée de limite, après une table ronde.
Avez-vous découvert un artisan ou artiste au colloque ? Une œuvre en particulier ou une performance artistique donnée au colloque vous a-t-elle marqué ?
Je ne manque jamais la carte blanche artistique, où l’ami Willy nous présente les œuvres exposées, parmi lesquelles j’avais par exemple pu admirer l’an dernier la création de Calvaire Drach.
Quel orateur rêvez-vous de voir sur scène et de quelle thématique l’Institut Iliade devrait-il se saisir ?
En douze ans, bien des thèmes ont été abordés, sans être épuisés. Des orateurs habitués pourraient encore nous éclairer (Olivier Rey, Renaud Camus, Christopher Gérard, Ego Non…), mais pour ce qui serait des nouveaux, je préfère peut-être découvrir que suggérer. Cela dit, il y a bien quelques auteurs que le médiéviste en moi aimerait sans doute voir et entendre sur la scène du colloque. Il y a quelques semaines, avant son décès brutal, j’aurais pu ainsi citer le nom de Martin Aurell ; mais pourquoi pas Michel Pastoureau, Sylvain Gougenheim, Amable Sablon du Corail…
Si vous deviez convaincre quelqu’un de venir, que lui diriez-vous ?
L’Europe que nous défendons est une réalité incarnée ; en serrant des mains de camarades parfois éloignés et en écoutant des orateurs de chair et d’os, on peut se rappeler, au moins une fois l’an, qu’au XXIe siècle comme à l’époque d’Aristote, il n’y a pas de /polis/ sans /philia/ !
Pour les donateurs qui participent depuis 11 ans à ce succès, que leur diriez-vous pour qu’ils restent mobilisés et soutiennent financièrement l’Institut Iliade ?
Quelle était votre motivation le jour de votre premier don à l’Institut Iliade, et si celle-ci est toujours valable, l’Institut de son côté a-t-il manqué à ses promesses ? Je crois pouvoir constater au contraire que d’année en année, les dons reçus permettent un réel développement de son activité. Le virement bancaire peut sembler routinier, mais à l’autre bout, c’est une véritable dynamique qui s’ébranle, dont le colloque annuel n’est qu’un signe.
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Floriane Jeannin, auditrice de la promotion Patrick Pearse
Un mot pour décrire le colloque de l’Iliade ?
Convivialité.
Le colloque de l’Iliade rassemble chaque année environ 1500 personnes. À votre avis, qu’est-ce qui lie toutes ces personnes entre elles ?
Une vision du monde, une pensée, une façon d’être et de se présenter communes. L’envie de savoir et de se voir, le plaisir de la découverte et de la rencontre authentique et le sentiment d’appartenir à un tout.
Quel est la conférence, l’orateur, le moment ou le thème général qui vous a le plus marqué dans le passé ?
La conférence sur L’art de la représentation chez les Européens par Alain de Benoist. C’était il y a 10 ans déjà. Passionnant et essentiel.
Vous souvenez-vous d’une rencontre en particulier (un Européen, une personnalité ou une rencontre personnelle) qui vous ait marqué ?
C’est à l’Iliade que j’ai rencontré un ami qui m’a offert l’opportunité de commencer à travailler à TVL. Depuis, je vis une formidable odyssée professionnelle !
Avez-vous découvert un artisan ou un artiste au colloque ? Une œuvre en particulier ou une performance artistique donnée au colloque vous a-t-elle marqué ?
J’ai découvert l’année dernière Anima Mercuri, et son art de la gravure m’a profondément touché. Je crois même que si un jour je devais sauter le pas pour me faire tatouer, ce serait avec elle, pour son esthétisme et son interprétation du monde. En attendant, j’ai un de ses dessins, une sublime chouette encadrée, qui trône fièrement sur mon bureau.
Quel orateur rêvez-vous de voir sur scène, et de quelle thématique l’Institut Iliade devrait-il se saisir ?
Il me paraît essentiel de s’emparer sérieusement de la thématique brûlante des relations entre les hommes et les femmes. Sans elles, pas de couple durable, pas de communauté, pas d’enfants, pas d’amour, plus aucun sens à la vie. Thérèse Hargot est formidable sur le sujet.
Si vous deviez convaincre quelqu’un de venir, que lui diriez-vous ?
D’abord, tu seras peut-être surpris, puis ébahi, et enfin, conquis ! Non seulement tu ressortiras enrichi de cette journée avec nous, mais en plus tu seras à jamais fort d’une certitude : tu n’es pas seul. On t’attend !
Pour les donateurs qui participent depuis 11 ans à ce succès, que leur diriez-vous pour qu’ils restent mobilisés et soutiennent financièrement l’Institut Iliade ?
L’argent, c’est le fameux « nerf de la guerre ». Or, la guerre culturelle, la guerre intellectuelle, la guerre du beau, la guerre du bon sens, est loin d’être gagnée. Il y a mille et une bonnes volontés prêtes à se déployer et à avancer sur tous nos projets, mais sans vous, sans dons, nous n’aurons que très peu d’impact. Aidez-nous à passer de la réflexion à l’action.
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Informations pratiques et billetterie
XIIe colloque de l’Institut Iliade
Penser le travail de demain : Identité. Communauté. Puissance
Samedi 5 avril 2025 de 10h00 à 19h00
Maison de la Chimie, 28 rue Saint-Dominique 75007 Paris
Billetterie en ligne