Mémoire et transmission : regards croisés sur le colloque de l’Iliade (2/2)
À l’approche du colloque de l’Institut Iliade, focus sur quelques personnalités qui gravitent autour de cette grande rencontre annuelle de la mémoire et de l’identité européennes. Deuxième partie.
À l’approche du colloque de l’Institut Iliade, focus sur quelques personnalités qui gravitent autour de cette grande rencontre annuelle de la mémoire et de l’identité européennes. Dans cette deuxième partie, Marion du Faouët, auditrice de la promotion Dante et secrétaire du Pôle études, Rémi Soulié, philosophe, orateur et formateur de l’Iliade, et Philippe Eymery, Pilier, membre du Club des Cent, soulignent la force de cette communauté rassemblée autour d’une appartenance et d’un destin commun.
Marion du Faouët, auditrice de la promotion Dante, secrétaire du Pôle études
Un mot pour décrire le colloque de l’Iliade ?
Il est difficile de répondre à cette question en un seul mot ! Bien évidemment, le colloque de l’Iliade est, selon la formule désormais célèbre, « le rendez-vous des Européens debout ». Il est par essence un moment de retrouvailles où des participants venus des quatre coins de France et même d’Europe viennent puiser de nouvelles forces pour affronter le combat qu’ils mènent au quotidien. Il est surtout un moment de grâce où le temps suspend son vol pour nous offrir le sentiment unique de ne pas être seul à lutter.
Le colloque de l’Iliade rassemble chaque année environ 1500 personnes : à votre avis, qu’est-ce qui lie toutes ces personnes entre elles ?
Les raisons qui poussent les participants à franchir les portes de la Maison de la Chimie sont parfois bien diverses. Pour certains qui ne quitteront pas le grand amphithéâtre de la journée, ce sont avant tout les interventions et tables rondes qui les intéressent au premier chef. D’autres trouveront leur compte au rez-de-chaussée à déambuler entre la buvette et les différents stands avec leurs camarades. Mais il me semble que ce qui lie réellement tous ces participants est qu’ils ont une conscience aiguë d’être les gardiens – temporaires – de la longue tradition européenne qu’ils devront transmettre aux générations suivantes. Ce « murmure des temps anciens et du futur », voilà ce que nous allons chercher à chaque colloque de l’Institut.
Quel est la conférence, l’orateur, le moment ou le thème général qui vous a le plus marqué dans le passé ?
Je mentirais en disant que je n’attends pas avec un plaisir non dissimulé chaque respiration artistique présentée sur scène au cours de la journée. L’extrait d’Antigone présenté lors du colloque sur le politique en 2022 fut pour moi un moment d’éternité. L’intervention qui m’a le plus marquée fut sans nul doute celle de Lionel Rondouin « Qu’est-ce qu’un chef », prononcée par Pierluigi Locchi à l’occasion de ce même colloque de 2022. Je l’écoute d’ailleurs très régulièrement !
Vous souvenez-vous d’une rencontre en particulier (Européen, personnalité ou rencontre personnelle) qui vous a marquée ?
Appartenant à la très glorieuse promotion Dante, j’attends avec impatience chaque colloque pour y retrouver les différents formateurs qui nous ont accompagnés au cours de notre année de formation. Je garde un souvenir précieux de conversations avec Armand Berger, Walter Aubrig et Henri Levavasseur rythmées par les tintements de nos verres…
Avez-vous découvert un artisan ou artiste au colloque ? Une œuvre en particulier ou une performance artistique donnée au colloque vous a-t-elle marqué ?
Le colloque est l’occasion de repartir dans nos pénates les bras chargés de livres et d’œuvres d’art ! Avec mon mari, nous ne manquons jamais d’acheter les merveilles réalisées par Aude Beausor qui participe régulièrement à la carte blanche artistique du colloque. Les murs de la maison sont ainsi ornés de créations uniques qui ravissent nos yeux… et ceux de nos invités qui nous demandent régulièrement le nom de tous ces artistes !
Quel orateur rêvez-vous de voir sur scène et de quelle thématique l’Institut Iliade devrait-il se saisir ?
Chaque année les orateurs présents sur scène brillent par leurs qualités et leur maîtrise des sujets traités. Je rêve cependant de voir plus d’auditeurs sur scène. Nous sommes la génération qui se dresse, aux plus audacieux – et compétents – de se lever et de se lancer sur scène !
Concernant les thématiques, la beauté me semble incontournable eu égard à la triade homérique, fondement de notre Institut. La question de la liberté et des libertés serait aussi fort intéressante à traiter !
Si vous deviez convaincre quelqu’un de venir, que lui diriez-vous ?
Qu’il ne perdra pas une journée et qu’il y gagnera des cartouches pour le combat de demain ! Plus sérieusement, une journée comme celle du colloque est, à mon sens, essentielle pour les Européens que nous sommes. Des artistes présents à leurs stands, des camarades chaleureusement salués à la buvette, des intellectuels réunis sur scène, des personnalités européennes aperçues dans les couloirs de la Maison de la Chimie, chaque personne qu’il pourra rencontrer, chaque conversation qu’il pourra entendre sauront lui donner – ou lui rendre – le feu sacré nécessaire au combat qui est le sien : contre le grand effacement, contre le grand anéantissement de la civilisation européenne au profit d’un mondialisme sans borne, se tenir debout, résister par fidélité à ceux qui le précèdent et par souci des générations à venir.
Pour les donateurs qui participent depuis 11 ans à ce succès, que leur diriez-vous pour qu’ils restent mobilisés et soutiennent financièrement l’Institut Iliade ?
Tout d’abord un grand merci ! Chaque don compte et il est évident que le combat mené par l’Iliade aurait été bien moins fructueux sans leur aide. Je leur dirai aussi que nous ne sommes pas encore arrivés au bout de notre chemin, que la route étroite que nous avons empruntée grâce à eux est encore longue et que nous avons plus que jamais besoin d’eux !
Mais surtout, je leur proposerai de rester jusqu’à la dernière minute dans l’amphithéâtre de la Maison de la Chimie pour voir ce qui est désormais un rituel dans cette journée chargée en émotion : la montée sur scène de tous les auditeurs et stagiaires présents au colloque. Cette jeunesse qu’ils contribuent à former, c’est l’Europe de demain qui se tiendra fièrement devant eux sur la scène de la Maison de la Chimie. Ils sauront lire sur leurs visages et à travers leurs sourires parfois timides la fierté d’appartenir à l’Institut Iliade. Ils pourront se dire avec justesse que cette jeunesse ne serait pas aussi nombreuse sans eux et espérer que l’Institut continue de croître… grâce à eux !
- Pour soutenir l’Institut Iliade : dons.institut-iliade.com
Rémi Soulié, philosophe, orateur et formateur de l’Iliade
Un mot pour décrire le colloque de l’Iliade ?
Éblouissant.
Le colloque de l’Iliade rassemble chaque année environ 1500 personnes : à votre avis, qu’est-ce qui lie toutes ces personnes entre elles ?
Un même souci métapolitique, terme qui a le mérite d’associer le politique à son au-delà philosophique, théologique, culturel, civilisationnel et d’embrasser ainsi d’autres domaines (économique, artistique, juridique…).
Quel est la conférence, l’orateur, le moment ou le thème général qui vous a le plus marqué dans le passé ?
Question à laquelle il est très difficile de répondre tant chaque édition est riche… Disons que le septième colloque en 2020 – « La Nature comme socle » – m’a particulièrement intéressé.
Vous souvenez-vous d’une rencontre en particulier (Européen, personnalité ou rencontre personnelle) qui vous a marquée ?
Je songe toujours avec émotion aux interventions de Jean-François Gautier.
Avez-vous découvert un artisan ou artiste au colloque ? Une œuvre en particulier ou une performance artistique donnée au colloque vous a-t-elle marqué ?
Les décors sont toujours fabuleux, mais la récitation de « La mort du loup », d’Alfred de Vigny, par Thibaud Cassel m’a si j’ose dire laissé sans voix. J’y repense souvent.
Quel orateur rêvez-vous de voir sur scène et de quelle thématique l’Institut Iliade devrait-il se saisir ?
J’aimerais beaucoup qu’un colloque sur l’idée de Tradition soit organisé, avec Alexandre Douguine en guest star.
Si vous deviez convaincre quelqu’un de venir, que lui diriez-vous ?
Qu’il y trouvera des nourritures et des munitions intellectuelles roboratives et de gros calibres, et qu’il y rencontrera une belle jeunesse qui se prépare ardemment à prendre la relève. L’avenir dure d’autant plus longtemps que la mémoire du passé est profonde.
Pour les donateurs qui participent depuis 11 ans à ce succès, que leur diriez-vous pour qu’ils restent mobilisés et soutiennent financièrement l’Institut Iliade ?
Que l’argent demeure le nerf de la guerre culturelle (aussi), que l’œuvre accomplie est déjà considérable, tangible, mais qu’elle doit se poursuivre si nous ne voulons pas disparaître, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit. « Le temps presse », comme disait Jacob Taubes, illustre correspondant de Carl Schmitt.
- Pour soutenir l’Institut Iliade : dons.institut-iliade.com
Philippe Eymery, Pilier (membre du Club des Cent)
Un mot pour décrire le colloque de l’Iliade ?
C’est une manifestation de haute tenue intellectuelle, mais aussi le moment de retrouver chaque année des connaissances, des camarades dans un lieu prestigieux.
Le colloque de l’Iliade rassemble chaque année environ 1500 personnes : à votre avis, qu’est-ce qui lie toutes ces personnes entre elles ?
J’ai pour ma part la conviction que ces personnes forment une communauté du fait du sentiment d’une appartenance commune et d’un destin partagé.
Quel est la conférence, l’orateur, le moment ou le thème général qui vous a le plus marqué dans le passé ?
Le colloque sur le déclin anthropologique avec, entre autres, la publication du livret scientifique. Parmi les orateurs, il est toujours difficile de n’en retenir qu’un. Olivier Battistini a été pour moi lumineux en 2024.
Vous souvenez-vous d’une rencontre en particulier (Européen, personnalité ou rencontre personnelle) qui vous a marquée ?
Non ; je goûte ces rencontres dans leur globalité.
Avez-vous découvert un artisan ou artiste au colloque ? Une œuvre en particulier ou une performance artistique donnée au colloque vous a-t-elle marqué ?
Sans pouvoir retenir le nom, j’ai un excellent souvenir des intermèdes chantés.
Quel orateur rêvez-vous de voir sur scène et de quelle thématique l’Institut Iliade devrait-il se saisir ?
Un politique qui a su allier le combat politique et l’action métapolitique. D’après ce que j’ai lu, Viktor Orbán a mené ces deux combats de pair. J’aimerais également que l’on puisse faire venir le ministre de la Culture de Giorgia Meloni.
Si vous deviez convaincre quelqu’un de venir, que lui diriez-vous ?
Viens t’enrichir intellectuellement et amicalement, découvre une communauté qui sait donner du sens à l’action pour la renaissance de notre civilisation
Pour les donateurs qui participent depuis 11 ans à ce succès, que leur diriez-vous pour qu’ils restent mobilisés et soutiennent financièrement l’Institut Iliade ?
L’Iliade bâtit les fondements d’une renaissance européenne. Son action sur le plan intellectuel et métapolitique permet de réunir ceux qui croient contre vents et marées que « Plus est en nous ».
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Informations pratiques et billetterie
XIIe colloque de l’Institut Iliade
Penser le travail de demain : Identité. Communauté. Puissance
Samedi 5 avril 2025 de 10h00 à 19h00
Maison de la Chimie, 28 rue Saint-Dominique 75007 Paris
Billetterie en ligne