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Colloque « Aux origines de l’Europe » le 31 janvier à Paris

Une journée exceptionnelle de formation à l’histoire le samedi 31 janvier 2026 de 10h00 à 18h00.

Colloque « Aux origines de l’Europe » le 31 janvier à Paris

L’histoire et l’étude des origines de notre civilisation européenne est à la fois un exercice académique fondamental et la possibilité pour tous les héritiers que nous sommes de s’abreuver à la « source pérenne » afin de se projeter avec confiance dans l’avenir.

Cette plongée historique dans nos origines – du miracle grec à l’héritage celte, de l’héritage romain au syncrétisme de la civilisation médiévale – permet de redécouvrir ce trésor qui est notre héritage historique.

Quelle était la mentalité de nos ancêtres, quels territoires arpentaient-ils, quelles découvertes philosophiques, artistiques et scientifiques nous ont-ils léguées, comment se situaient-ils eux-mêmes dans l’histoire ?… Autant de questions auxquelles les réponses permettent de dessiner la carte de notre civilisation européenne.

Associé à la Revue d’Histoire Européenne et ses auteurs, l’Institut Iliade mobilise ses formateurs pour proposer une journée de transmission et d’échange ouverte exceptionnellement au grand public.

L’espace buvettes et stands permettra aux étudiants et passionnés d’histoire de se retrouver tout au long de la journée, et ceux qui le souhaitent pourront de façon privilégiée dîner le soir avec les orateurs de ce colloque qui s’annonce exceptionnel (places limitées).

Programme prévisionnel

Ouverture des portes à 10h00
Présentation : Guillaume Fiquet (Revue d’Histoire Européenne)

Les Wisigoths : destructeurs ou fondateurs ? par Jean-François Chemain

Les Wisigoths ont joué un rôle charnière dans l’histoire de l’Occident : ils ont contribué à la destruction de l’Empire romain mais aussi à sa perpétuation et surtout à la fondation de l’Occident médiéval.

Les Goths partis de Scandinavie ont, pendant les premiers siècles de notre ère, migré peu à peu vers le Sud, se divisant en Ostrogoths (à l’embouchure du Dniepr) et Wisigoths (dans les actuelles Roumanie et Bulgarie). Certains de ces derniers, devenus chrétiens, sont venus se réfugier dans l’Empire romain chrétien, qui avait besoin de bras et de soldats. Révoltés contre la façon dont ils étaient traités par les fonctionnaires, ils se sont révoltés et ont infligé à l’Empire la défaite d’Andrinople (378), qui marque le début des « invasions barbares ».

À la génération suivante, leur chef, Alaric, dont les ambitions ne sont pas satisfaites par l’empereur, prend et pille Rome (410), prémisse de l’effondrement final. Alaric meurt peu après, et son beau-frère Athaulf lui succède. Athaulf épouse en secondes noces Galla Placidia, sœur de l’empereur Honorius, captive depuis 410, et conduit son peuple à la conquête de la province d’Aquitaine et de l’Espagne, où il fonde un royaume vassal de Rome jusqu’à la chute de celle-ci. Celui-ci jouera un rôle important dans la définition de l’identité occidentale.

L’Empire mérovingien, par Michel Fauquier

En 2023, Bruno Dumézil proposait un ouvrage remarqué dont le titre, L’Empire mérovingien, Vᵉ-VIIIᵉ siècle, suscita une surprise enthousiaste. Même si Bruno Dumézil précisait qu’il s’agissait d’un « empire informel », il reste qu’il a bien voulu voir un empire dans la construction mérovingienne. Après avoir rappelé la façon dont s’est formellement constitué cet empire, nous discuterons de la validité de ce terme et du rôle que cet empire a pu jouer dans la construction européenne.

Les Celtes, par Bernard Rio

Les Celtes, peuples indo-européens apparus à l’âge du Bronze tardif, atteignent leur apogée durant la période de La Tène en couvrant une vaste partie de l’Europe. En cinq siècles seulement, ils subissent des bouleversements dramatiques : guerre totale contre Rome, annihilation brutale de leur classe sacerdotale druidique, révoltes incessantes et, enfin, christianisation forcée. Malgré cette violence historique, ils laissèrent une civilisation d’une richesse exceptionnelle, richesse dont la tradition reste vivante, notamment chez ceux qui se sentent enracinés dans l’héritage gaulois. Au cœur de leur spiritualité se trouve un lien profond avec la nature, particulièrement la forêt, perçue comme temple sacré, lieu initiatique et manifestation de l’axis mundi symbolisé par l’arbre. Forêt de Brocéliande, île d’Avalon : ces espaces incarnent une géographie sacrée où le monde visible et l’Autre Monde se rejoignent. Principaux transmetteurs de l’indo-européanité jusqu’à l’époque romaine et chrétienne, les Celtes furent, à leur zénith, la plus grande puissance ethnique du continent. La Gaule ne fut jamais réellement remplacée démographiquement ni par les Romains ni par les Francs ; son nom perdura dans les textes jusqu’au XIIIᵉ siècle. Pourtant, se revendiquer Gaulois aujourd’hui suscite moquerie ou incompréhension, signe d’un mépris français plusieurs fois constaté par les historiens pour ses propres ancêtres. La Guerre des Gaules, lue encore de Charles Quint à nos jours, et surtout la destruction unique en Europe de toute une classe religieuse et d’un immense corpus traditionnel ont peut-être engendré un nihilisme spécifiquement gaulois, renforcé par le rejet ultérieur du christianisme imposé. Grâce à l’archéologie, la mythologie comparée, la linguistique et la numismatique, une part importante de leur histoire, langue et mode de vie a été reconstituée au XXᵉ siècle, notamment par de grands savants français. Français, Belges, Nord-Italiens, Espagnols et Portugais du nord, Bavarois et Autrichiens peuvent désormais retrouver leurs racines profondes et, au-delà du nihilisme, renouer avec l’indo-européanité dont les Celtes furent déjà les précurseurs il y a cinq millénaires.

12h30 à 14h30 – Pause déjeuner

Homère, éducateur de la Grèce, par Rémi Soulié

« Le monde naît, Homère chante. C’est l’oiseau de cette aurore », écrivit Victor Hugo. Que contiennent l’Iliade et l’Odyssée pour avoir été durant des siècles récitées et méditées par les Grecs de l’Antiquité sans que leur contenu s’épuise ? Homère, « l’éducateur de la Grèce », peut-il encore être celui des Européens par-delà les siècles ?

Sparte et l’idée spartiate, par Frédéric Éparvier

Bien des siècles après la fin de la cité antique, le nom de Sparte évoque encore en nous le souvenir d’une gloire militaire sans pareille et l’exemple indépassable d’une austère vertu. Courage guerrier, vie frugale et discipline, telles sont les marques distinctives de cette société qui semblait mépriser le luxe et le divertissement. Mais pouvons-nous encore tirer des leçons de cette cité guerrière ou bien ces dernières sont-elles devenues trop exigeantes pour le monde moderne ? Pour y répondre, Frédéric Éparvier retrace l’histoire de Sparte depuis ses origines à sa chute, exposant en détail les raisons de son âge d’or et les causes de son déclin.

Les leçons de l’histoire romaine, par Vincent Cinotti

Comment et pourquoi une petite ville du Latium, au centre de l’Italie, parvient-elle à conquérir et à conserver pendant des siècles l’un des plus vastes empires que l’histoire ait connus ? Les connaissances relatives à la période antique sont nombreuses, riches, et sans cesse renouvelées. Mais au-delà du savoir purement érudit, il importe de comprendre ce que nous, Européens, devons à Rome et à son histoire. Décadence, puissance, religion… Entre utopies, mémoires, rêves et fantasmes, il s’agit d’appréhender cette période souvent mal connue et pourtant fondamentale dans la compréhension des enjeux contemporains.

Pause de 16h15 à 16h45

La civilisation gothique (XIIᵉ et XIIIᵉ), par Sylvain Gouguenheim

« Sylvain Gouguenheim, professeur émérite d’histoire médiévale à l’École normale supérieure de Lyon et auteur notamment de Les Chevaliers teutoniques et Aristote au mont Saint-Michel, propose une relecture audacieuse et documentée de la civilisation gothique. Loin de la réduire à un simple style artistique ou à l’image romantique du “Moyen Âge obscur”, il replace l’art gothique dans son contexte intellectuel, politique et spirituel : une expression de la rationalité chrétienne occidentale naissante, marquée par la redécouverte d’Aristote, la scolastique et la volonté de maîtrise technique du monde. Des cathédrales comme laboratoires de pensée aux ordres militaires comme laboratoires de pouvoir, il montre comment le gothique incarne une civilisation originale, dynamique et profondément latine, souvent méconnue ou minorée au profit de clichés orientalistes. Une démonstration rigoureuse qui invite à repenser l’identité culturelle de l’Europe médiévale. »

Le Moyen Âge, une renaissance permanente, par Fabien Niezgoda

Les humanistes italiens de la Renaissance, en prétendant renouer avec l’héritage antique par-delà les siècles médiévaux, ont contribué à forger une image dépréciée de cette période. Pourtant, loin d’être une sombre parenthèse entre deux Âges d’or, le Moyen Âge européen est traversé par des retours aux sources qui, dans un apparent paradoxe, nourrissent des formes continues de réinvention. La fécondité de ce rapport dynamique à la tradition dépasse la période elle-même, prolongeant sa renaissance dans le médiévalisme romantique et jusqu’à nos jours.

Informations pratiques

Samedi 31 janvier 2026 à Paris XIVᵉ de 10 heures à 18 heures.
Ventes, dédicaces et rencontres de 18 heures à 19 heures.
Dîner possible avec les intervenants.
Billetterie en ligne