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Arras, capitale de l’Artois

« Quand les Français prendront Arras, les souris mangeront les chats » : message en deux octosyllabes affiché par les Espagnols sur une porte de la ville d’Arras, printemps 1640.

Arras, capitale de l’Artois
Pays : France
Région : Artois – Hauts-de-France
Thématique générale du parcours : Cet itinéraire a pour but de faire découvrir Arras, la capitale des Atrébates. Randonnée permettant de découvrir la ville sous différentes époques : Gaule romaine, Moyen-Âge, Grande Guerre.
Modes de déplacement : À pied, à bicyclette.
Durée du parcours : 2 jours, voire plus si on souhaite visiter le musée et déambuler plus longtemps dans les ruelles du vieil Arras.
Difficulté du parcours : Facile, accessible en famille.
Période possible : Toute l’année. En décembre, vous profiterez du plus grand marché de Noël au nord de Paris.

Présentation géographique

Arras se situe dans l’Artois, au nord de Paris : c’est le chef-lieu du Pas-de-Calais. Elle est à 50 minutes de Paris via le TGV. La cité s’est construite au confluent du Crinchon et de la Scarpe.

L’altitude varie de 50 à 100 mètres. C’est une ville à la campagne : du haut du beffroi, nous constatons que la ville est entourée de champs à perte de vue : une campagne fertile.

Cadre historique et culturel

L’Hôtel de Ville et son beffroi : autrefois halle échevinale et commerçante, ce monument est élevé au début du XVIe siècle. Bombardé et détruit durant la Grande Guerre, il est reconstruit à l’identique après ce conflit armé. Le beffroi est classé au patrimoine de l’Humanité par l’Unesco. Sa façade extérieure gothique surplombe la place des Héros composée de maisons avec arcades et pignons à la flamande. Cet ensemble est prolongé par la Grand’Place : un ensemble monumental unique.

Il y a près de mille ans, ces places étaient aménagées pour accueillir les marchés les plus florissants du nord de la France. Sous le beffroi, il est possible de visiter les boves (à l’origine, des carrières de craie), des souterrains creusés sous la cité à partir du Xe siècle.

L’abbaye Saint Vaast : selon la légende, Vaast, après avoir enseigné la religion au roi Clovis 1er, se rendit à Arras dans une église à l’abandon. Les habitants de la ville demandèrent son aide, car un ours faisait régner la terreur dans la cité. Vaast ordonna, au nom de Dieu, à l’animal de quitter les lieux : l’ours obéit et ne revint plus jamais. Vaast fit édifier une chapelle et fut enterré dans l’église en 540. Un monastère bénédictin y fut fondé en 667. L’abbaye fut reconstruite au XVIIIe siècle : elle abrite aujourd’hui le musée des Beaux-Arts d’Arras et la médiathèque municipale.

La cathédrale : elle fut édifiée à partir de 1778. Elle se distingue par son allure de temple grec : un modèle d’architecture du siècle des Lumières.

Le théâtre : il fut inauguré en 1785 et rénové en 2007. Il abrite une salle « à l’italienne » du XVIIIe siècle, complétée au XIXe siècle par la salle des Concerts.

Site archéologique de Nemetacum : Nemetacum fut fondée il y a deux mille ans par les Romains. Une visite d’une partie de la ville antique est possible : l’occasion de découvrir des vestiges archéologiques témoignant de la vie quotidienne dans la capitale atrébate. Vous y découvrirez la Schola des Dendrophores, construite au milieu du IIIe siècle : une demeure organisée autour d’une cour centrale, et siège de la corporation des métiers du bois.

La citadelle : elle fut construite entre 1668 et 1672 sur les plans de l’ingénieur Vauban, sur l’ordre de Louis XIV. Son rôle était de protéger la ville contre les invasions ennemies, notamment des Pays-Bas espagnols. Jamais attaquée, elle fut surnommée la « belle inutile ». La citadelle possède en son sein la chapelle Saint Louis : construite en 1673 de briques et de pierres, elle fut restaurée sous Napoléon III en 1866-1867.

Lieu de mémoire de la Seconde Guerre Mondiale : de 1941 à 1944, 218 personnes furent fusillées dans les fossés de la citadelle. La citadelle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008.

La carrière Wellington : ce musée, ouvert en 2008, permet aux visiteurs de découvrir le réseau de galeries souterraines ayant eu un rôle important lors de la bataille d’Arras de 1917. À 20 mètres sous les pavés d’Arras, plus de 20 000 soldats du Commonwealth préparèrent la plus grande attaque surprise de la Première Guerre mondiale. Les lieux étaient agencés pour répondre aux besoins élémentaires des soldats : douches, latrines, cuisines et hôpital.

Description de l’itinéraire

Commencez par la visite du beffroi, le lieu central d’Arras. En haut du monument (accès par un ascenseur), vous pourrez prendre de la hauteur pour admirer Arras et ses alentours sur 360°.

Sans oublier la visite des souterrains (les boves) permettant d’accéder aux caves des habitations de la cité.

En ressortant de l’hôtel de ville, traversez la place pour bénéficier d’une borne en accès libre : le timescope de la place des Héros vous fera découvrir le Petit Marché en 1518. Cette expérience virtuelle vous permettra d’admirer la chapelle de la Sainte Chandelle, la Maison Rouge et la rue des Rôtisseurs.

Dirigez-vous derrière le beffroi pour vous rendre à la cathédrale : pour cela, traversez le parking de la place de la Vacquerie et prenez sur la droite la rue Désiré Bras. Vous arriverez ainsi par l’arrière de la cathédrale, édifiée à l’emplacement de l’ancienne église abbatiale de l’abbaye Saint-Vaast ; à l’extérieur de l’édifice, les voûtes sont maintenues par un réseau de grands arcs-boutants.

Juste à côté de la cathédrale, en passant par le jardin de la Légion d’honneur, vous accèderez à l’abbaye Saint Vaast. Vous pourrez y visiter le musée des Beaux-Arts : sculptures médiévales, peintures des Pays-Bas et tableaux français des XVIIe et XIXe siècles. Sans oublier les draps et les célèbres tapisseries d’Arras : les Arrazi, qui ont fait la réputation d’Arras au XVe siècle. Un incontournable : le plan-relief de la ville daté de 1716.

En sortant du musée, traversez la rue pour vous rendre au théâtre via la rue de la Gouvernance puis la rue Robespierre (le célèbre révolutionnaire a vécu dans l’une des maisons de la rue : une plaque y figure). Des visites guidées du théâtre sont prévues.

Juste à côté du théâtre, descendez la rue principale, la rue Saint-Aubert, pour remonter ensuite la rue Baudimont. Comptez environ 15 minutes de marche pour arriver au site archéologique de Nemetacum. Vous y découvrirez les vestiges archéologiques témoignant de la vie de la cité sous les Romains : pour les visites guidées, contactez l’office du tourisme.

Après avoir visité les vestiges romains, prenez le boulevard Georges Besnier, jusqu’au boulevard du Général de Gaulle : 15 minutes de marche pendant lesquelles vous longerez de grands espaces de verdure : dans un premier temps, sur votre gauche, vous pourrez vous promener dans le Bastion de Roeux, surnommé Bastion des cauwettes (chouettes) : bâti au XVIe siècle puis remanié sous Napoléon III, ce bastion est le dernier vestige des fortifications de la ville, démantelées pour créer les boulevards. Vous y trouverez une borne mentionnant Savinien de Cyrano, dit de Bergerac (1619-1655), cet écrivain qui a inspiré à Edmond Rostand sa comédie héroïque Cyrano de Bergerac ; sa présence au siège d’Arras en 1640, où il reçoit un coup d’épée à la gorge, qui est reprise dans un acte entier de la pièce de Rostand.

Puis, dans un deuxième temps, 200 mètres plus loin sur votre droite en longeant toujours le boulevard, vous arriverez au cimetière militaire du Faubourg d’Amiens : ce mémorial célèbre la mémoire de près de 35 000 soldats du Commonwealth tombés dans le secteur d’Arras entre le printemps 1916 et août 1917.

En poursuivant votre chemin sur le boulevard du Général de Gaulle, vous accèderez aussitôt à la Citadelle. Vous pourrez visiter les remparts et bénéficier du timescope de la citadelle : vous serez transportés en novembre 1678 où les ouvriers s’affairent à la construction des derniers bâtiments (borne en accès libre).

Pour prendre des forces, vous pourrez déguster des fromages affinés par un maître fromager. Poussez ainsi la porte du hangar à ballon pour goûter les fromages de la Finarde, l’affineur des bas pays.

Pour vous rendre ensuite à la carrière Wellington à partir de la Citadelle, prenez le boulevard Vauban et le boulevard Carnot, puis l’avenue Lobbedez. Comptez 30 minutes de marche. Mais vous pouvez bénéficier d’une navette gratuite sur une partie du parcours : la Citadine.

La visite de la carrière, baptisée Wellington par les sapeurs néo-zélandais, est guidée et audio-guidée : durée 1 heure. Vous y découvriez des galeries souterraines pouvant accueillir près de 24 000 hommes, soit l’équivalent de la population d’Arras en 1917 : une vraie ville souterraine.

Activités connexes

Visite du Mont Saint Eloi (9 km au nord-ouest d’Arras

À l’époque de Jules César, il s’appelait Mont Albanus (Mont Alban), c’est-à-dire Mont Blanc du fait de la couleur du sol marneux. Au VIIe siècle, Éloi, évêque de Noyon et de Tournai, s’y fit construire un petit oratoire : il prit le nom de Mont Saint Eloi vers 635. Aujourd’hui, il est possible de voir les vestiges de la façade de l’ancienne abbatiale du XVIIIe siècle.

Visite de l’Anneau de la Mémoire ou Mémorial international Notre-Dame-de-Lorette (12 km au nord d’Arras)

Monument commémoratif du centenaire de la Grande Guerre, il se situe sur le site de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire.

Cet anneau d’un périmètre de 345 mètres porte les noms des 579 606 soldats tués sur le front du Nord-Pas de Calais entre 1914 et 1918.

Visite du Mémorial de Vimy (10 km au nord d’Arras)

Ce monument représente l’hommage que le Canada a rendu à ses soldats ayant combattu au cours de la Première Guerre mondiale. Il est devenu terre canadienne et surplombe les collines de l’Artois. Il a été élevé à la mémoire des 66 000 jeunes canadiens ayant donné leur vie en France et commémore la bataille du 9 avril 1917.

Bibliographie et littérature

  • Victor Hugo, Les Misérables : Jean Valjean apparaît devant la Cour d’assises d’Arras.
  • Antoine de Saint-Exupéry, Pilote de guerre, paru en 1942 sous le titre Flight to Arras.
  • Marie-Madeleine Castellani et Jean-Pierre Martin, Arras au Moyen Âge – Histoire et Littérature, 1994.
  • Alain Nolibos, De Nemetacum à la Communauté urbaine, 2003.

Accès

La ville d’Arras est accessible par la route (accès par l’autoroute A1) et par le train (gare TGV). Elle se situe à environ 170 km au nord de Paris.

Matériel spécifique, équipement

Chaussures de marche légères. Vêtements à adapter selon la saison.

Art de vivre

Comme de nombreuses villes du nord, Arras possède ses géants : Colas, Jacqueline et leur fils Dédé. Un quatrième géant a rejoint la famille : l’ami Bidasse. Ces géants défilent pendant les fêtes d’Arras.

Ces fêtes (brocante, foire aux manèges, embrasement du beffroi…) de fin août font partie de la tradition populaire marquant le rattachement de la ville au Royaume de France au XVIIe siècle.

Le reste de l’année, profitez des terrasses de café, des restaurants nichés en cave ou sous les arcades et de bars à thème.

Parmi les spécialités gastronomiques, vous pourrez goûter les cœurs en chocolat et la traditionnelle andouillette d’Arras : cette andouillette possède sa confrérie et sa fête annuelle (durant les fêtes d’Arras, fin août).

Liens

Année où cet itinéraire a été parcouru

Hiver et printemps 2019.