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Lille, l’âme de la Flandre française

« Il n’y a pas un Français qui n’ait entendu vanter Lille. On parle de cette ville comme l’une des plus belles de France, et l’on a raison »
Alexandre de Saint-Léger (1866 – 1944)

Lille, l’âme de la Flandre française
Pays : France
Région : Flandre française
Thématique générale du parcours : Itinéraire urbain à la découverte des quartiers historiques de Lille.
Mode de déplacement : À pied.
Durée du parcours : 2 jours d’itinéraire incluant pour chaque journée la visite d’un musée.
Difficulté du parcours : Aucune.
Périodes possibles : Toute l’année.

Présentation géographique

Lille est la capitale administrative des Hauts-de-France et le chef-lieu du département du Nord. Située en Flandre romane, dans l’ancien territoire du comté de Flandre, la ville est à une quinzaine de kilomètres de la Belgique et à 200 km de Paris. Établie dans la vallée de la Deûle, elle fut longtemps traversée de canaux qui ont permis l’essor de ses activités marchandes.

Cadre historique et culturel

Lille possède sa légende : en l’an 640, le jeune Lydéric aurait vengé ses parents du tyran local Phinaert et obtenu du roi les terres du défunt bourreau. Lydéric y aurait fondé Isla, ancien nom de Lille, à l’emplacement de son château.

D’abord limitée à une motte castrale primitive au XIe siècle, Lille s’est développée progressivement grâce à son commerce et à sa place stratégique sur l’échiquier des guerres européennes. Les fortifications de la ville ont été repoussées plusieurs fois jusqu’au XIXe siècle, et les faubourgs voisins intégrés dans l’enceinte du bourg, constituant ses quartiers actuels.

Lille a été assiégée sept fois. Les ballottements de l’histoire l’ont conduite à appartenir successivement aux comtes de Flandre, aux ducs de Bourgogne, aux souverains des Pays-Bas espagnols, puis à la couronne de France, à partir de Louis XIV. Cependant la ville a conservé une identité flamande. La gastronomie locale et l’architecture en restent les témoins les plus éloquents.

Lorsque Lille est devenue française en 1668, les habitants ont déploré leur assujettissement à la couronne de France. Mais lorsqu’en 1713 la ville fut libérée d’un siège de cinq ans, les Lillois acclamèrent Louis XIV aux cris de « Vive le Roi ! ». Lille, l’éternelle flamande, était devenue française de cœur.

Note sur l’architecture : le centre-ville a subi de nombreux dégâts matériels lors des bombardements d’octobre 1914. Les efforts de reconstruction ont permis d’en retrouver la beauté et l’éclectisme architectural. Les promeneurs gagneront à lever la tête : les rues regorgent de maisons remarquables aux styles divers (flamand, néoclassique, art nouveau, néoflamand, néogothique).

Itinéraire

Première journée : cité féodale, Vieux-Lille, Citadelle (6,3 km)

L’itinéraire démarre sur le parvis de la gare Lille-Flandres. Prenez la rue Faidherbe jusqu’à la place du Théâtre. Sur cette première place, à gauche, vous verrez la Vieille Bourse, véritable fleuron de l’architecture flamande datant de 1653. L’archéologue Léon Palustre a écrit à son sujet : « Plusieurs siècles se sont écoulés depuis que ce monument est devenu le principal ornement de la ville de Lille […]. Ce chef-d’œuvre est l’un des plus remarquables, à tous égards, de l’architecture flamande. » La cour intérieure de la Vieille Bourse accueille un marché de bouquinistes à ciel ouvert du mardi au dimanche.

Toujours place du Théâtre, à droite, deux édifices de l’architecte Louis-Marie Cordonnier se succèdent : le premier est l’Opéra de Lille, d’inspiration néoclassique ; derrière lui se trouve la Chambre de Commerce de Lille au style bien plus typique des Flandres, embellie d’un splendide beffroi carillonneur.

Prenez ensuite la rue des Sept-Agaches, derrière la Vieille Bourse, pour atteindre le cœur de l’ancienne place marchande : la Grand-Place, ou Place du Général-de-Gaulle, surplombée par la statue de la Déesse. Elle fut érigée en hommage à la résistance des Lillois lors du siège autrichien de 1792. Cette place existait déjà au Moyen-Âge, mais les façades ont connu plusieurs évolutions de style au cours des siècles et ne témoignent plus de l’ancienneté des lieux.

Repartez par la rue de la Bourse puis la rue de la Grande-Chaussée afin de vous enfoncer dans l’ancienne cité féodale. Vous remarquerez que la rue des Chats-Bossus forme une courbe qui continue jusqu’à la rue de la Monnaie. Longez ces rues puis prenez le passage Notre-Dame-de-la-Treille pour atteindre la place Gilleson, à l’emplacement de l’ancienne motte castrale de Lille. À gauche, un petit chemin vous fera passer derrière la cathédrale ; prenez-le jusqu’au square. Au n°128, la plus petite maison de la ville présente une adorable façade de couleur ocre.

Poursuivez le pourtour de la cathédrale jusqu’à son parvis. Repartez ensuite par le Cours à l’Eau, la Place aux Oignons et la rue de Pétérinck, qui seraient parmi les plus vieilles rues de Lille. Au bout, prenez à gauche sur la rue de la Monnaie, puis prenez la rue d’Angleterre et engagez-vous dans la rue Pharaon-de-Winter. Au bout, prenez à droite sur la rue Négrier.

Vous êtes à présent dans une rue typique du Vieux-Lille, le quartier construit lors des travaux d’agrandissement de Lille à partir de 1670. Marchez jusqu’au pont qui coupe l’avenue du Peuple-Belge, et imaginez au passage que toute cette avenue était un bras de la Deûle avec un port et de nombreuses barques de commerce. Petit à petit, vous aurez une vue sur le volumineux dôme de l’église Sainte-Marie-Madeleine qui lui vaut le surnom de « Grosse Madeleine ».

Prenez ensuite à droite sur la rue des Pénitentes et tout de suite à gauche sur la charmante rue Saint-François. Au bout, tournez à droite sur la rue de Thionville jusqu’à la rue de Gand. En haut de celle-ci vous verrez la porte de Gand, l’un des derniers témoins des anciennes fortifications de la ville. La rue de Gand contient de nombreux estaminets, vous pourrez y éprouver la gastronomie flamande au déjeuner. Pour l’heure, redescendez vers la place Louise-de-Bettignies.

Après ce premier tour, nous proposons la visite du musée de l’Hospice Comtesse situé rue de la Monnaie. Il faut compter environ une heure. Au cœur d’un ancien hôpital bâti sous la comtesse Jeanne de Flandre au XIIIe siècle, le musée fait découvrir l’architecture intérieure d’une ancienne institution charitable flamande, ainsi qu’une collection d’œuvres d’art et d’objets issus de l’histoire locale.

Après le déjeuner, l’itinéraire reprend avec une balade au parc de la Citadelle. Pour y aller, retournez sur la place Gilleson et poursuivez par la rue de Weppes. Le passage mène à la rue Esquermoise, une des principales rues commerçantes de Lille où se trouve la célèbre pâtisserie Méert. Prenez à droite vers la rue de la Barre. Au bout, prenez la rue Saint-Martin puis tournez à droite sur le quai du Wault. En longeant le quai, vous arriverez face à la citadelle de Vauban, dite la « Reine des Citadelles ». Son admirable architecture se dévoile véritablement sur un plan. Baladez-vous à votre gré dans les circuits aménagés ou en suivant l’un des parcours proposés par la ville.

Au retour, passez par le pont Napoléon, traversez la Façade de l’Esplanade et entrez dans la rue de Jemmapes, qui se trouve légèrement sur la gauche. À la première intersection, prenez à droite sur la rue Royale. L’architecture de ses hôtels particuliers, construits entre le XVIIe et le XIXe siècle, montre l’éclatante empreinte française dont bénéficia Lille à partir de son rattachement à la couronne de France.

Pour terminer cette première balade, marchez jusqu’au bout de la rue Royale et de la rue Esquermoise, traversez la Grand-Place puis dirigez-vous à droite sur la place Rihour et ses nombreuses terrasses.

Deuxième journée : hôtel de ville, palais des Beaux-Arts, quartiers des universités (7,2 km)

L’itinéraire démarre sur la Place du Théâtre. Prenez la rue Pierre-Mauroy jusqu’au parvis de l’église Saint-Maurice, qui date du XVe siècle. Faites le tour de l’édifice pour en admirer le style gothique et les détails sculpturaux. En face du parvis, au n°74 rue Pierre-Mauroy, levez les yeux : Athéna, Héra et Vénus figurent sur la façade.

Poursuivez ensuite le long de la rue Pierre-Mauroy jusqu’à la rue Gustave-Delory, que vous prendrez sur la gauche. Entre le n°58 et le n°60, une vieille arche en pierre indique l’entrée de la rue des Brigittines. Il s’agit d’un passage datant du XVIIe siècle, véritable îlot préservé qui menait au couvent des Brigittines.

Retournez ensuite dans la rue Gustave-Delory et tournez à droite sur la rue Saint-Sauveur. Vous entrez au cœur de l’ancien quartier populaire lillois, celui des courées et de la misère ouvrière immortalisée par Victor Hugo dans Les Châtiments : « Un jour je descendis dans les caves de Lille ; je vis ce morne enfer. » L’aspect du quartier fut totalement modifié lors d’importants travaux de reconstruction dans les années 1960.

Depuis la rue Saint-Sauveur, derrière le square Augustin-Laurent, on peut d’ores et déjà apercevoir le haut du beffroi de l’hôtel de ville. En continuant dans cette rue, vous remarquerez sur le trottoir de gauche l’église Saint-Sauveur, fermée depuis 2015, ainsi que la façade du Pavillon Saint-Sauveur, dernier vestige d’un ancien hôpital fondé au XIIIe siècle par la comtesse Jeanne de Flandre.

Poursuivez sur la rue Frédéric-Mottez jusqu’au boulevard Louis-XIV, et prenez à droite. Sur ce tronçon de boulevard, vous verrez la façade de l’école des Arts et Métiers, construite à la fin du XIXe siècle. Une fois au niveau du parc Jean-Baptiste Lebas, tournez à droite sur le boulevard Papin : la majestueuse porte de Paris s’élève face à vous. Elle fut construite au XVIIe siècle en hommage à Louis XIV, dont on peut apercevoir le profil tout en haut, sous les lauriers portés par l’allégorie de la Victoire.

À votre droite se dresse l’hôtel de ville, construit dans l’entre-deux-guerres, et qui présente un mélange de style Art Déco et néoflamand. En bas du beffroi on peut voir une sculpture de Lydéric et Phinaert. Ce beffroi mesure 104 mètres de haut, c’est le plus haut de la région. Il est possible de le visiter.

Depuis la place Simon-Vollant, allez ensuite rue de Denain puis rue d’Hazebrouck et tournez à gauche sur le boulevard de la Liberté. Tout en bas, traversez à droite pour accéder au boulevard Jean-Baptiste-Lebas. Tournez à droite sur la rue Jean-Bart. Quasiment au bout de cette rue, vous verrez la majestueuse façade tout en briques de la Faculté de Médecine et de Pharmacie.

Longez la place Philippe-Lebon par la droite et engagez-vous rue Nicolas-Leblanc. Elle mène à la place de la République. À noter que vous pourrez déjeuner dans l’un des nombreux restaurants de ce quartier.

Le palais des Beaux-Arts fait face à la préfecture du Nord. Les deux bâtiments datent de la fin du XIXe siècle. Comptez au minimum une heure pour visiter les différentes collections permanentes du musée (sculptures, céramiques, peintures, plans-reliefs de Lille).

Nous proposons de remonter le réseau de rues aménagées lors de la dernière extension de la ville sous Napoléon III, et d’aller jusqu’au jardin Vauban. Depuis la place de la République, prenez la rue Jacquemars-Giélée et remontez jusqu’à la rue Fontaine-Del-Saulx, première rue à gauche après la place de Strasbourg. Marchez jusqu’au square Rameau.

Avancez sur le boulevard Vauban et dirigez-vous à gauche jusqu’au n°60. Vous y verrez l’imposante façade de l’université catholique de Lille, construite dans un style néogothique à la fin du XIXe siècle. Faites ensuite demi-tour et tournez à gauche sur la rue Norbert-Segard pour longer son flanc droit. Tournez à droite sur la rue de Toul, marchez jusqu’au bout, traversez la rue Solférino et allez vers la rue Desmazières. Une entrée du jardin Vauban se trouve en face de vous.

Pour retourner à la Grand-Place depuis le jardin Vauban, prenez le boulevard de la Liberté puis à la troisième intersection tournez à gauche sur la très haussmannienne rue Nationale. Le beffroi de la Chambre de Commerce de Lille se tient au loin face à vous. Marchez jusqu’à lui, en remarquant au passage la statue du P’tit Quinquin : inspirée des paroles de la célèbre berceuse lilloise du même nom, elle représente l’amour maternel de la plus gracieuse des manières.

Activités connexes

Braderie de Lille : le week-end du premier dimanche de septembre. La grande braderie rassemble plus d’un million de visiteurs chaque année.

Marché de Noël : en décembre, les places Rihour et Général-de-Gaulle accueillent chalets et grande roue.

Cartographie

Carte IGN : Lille et ses environs (échelle 1/80 000), IGN, mars 2011.

Bibliographie

  • Lille : traces d’Histoire (Les patrimoines), Jean-Marie Duhamel. Edition La Voix du Nord, 2004.
  • Lille, Tome II : Lille-Centre, Vieux-Lille, Patrice Rossez. Edition Mémoire en image, 2002.

Accès

Deux gares TGV desservent la ville : Lille-Flandres et Lille Europe.

En voiture, Lille est accessible par l’autoroute A1.

Équipement

Chaussures de marche légères, vêtements à adapter selon la saison.

Art de vivre

En Flandres, l’art de vivre commence à table. Dans les estaminets du Vieux-Lille, vous pourrez découvrir welsh, potjevleesch, carbonnade flamande ou tarte au maroilles, accompagnés de frites et de bière locale. Côté folklore, les festivals et carnavals des Géants rythment l’année sur le territoire des Flandres, notamment le Carnaval de Dunkerque de janvier à avril.

Liens

Année où cet itinéraire a été parcouru

Juin 2020, par L. A., auditrice de la promotion Roi Arthur