La civilisation européenne avant l’Europe de Bruxelles

« De l’héritage à l’engagement : l’Europe de nos enfants », tel était l’intitulé du XI^e Colloque de l’Iliade qui s’est tenu le samedi 6 avril 2024 à Paris. Au fil de la journée, marquée des interventions de haute volée et des respirations artistiques, le thème de l’identité européenne a été central, tant dans sa dimension politique, géopolitique, historique et culturelle, faisant de cet événement un véritable succès.

Plus de 1400 européens, Français, Belges, Suisses, Italiens, Espagnols, Hongrois, Anglais, Portugais, Allemands, ont rallié la Maison de la Chimie devenue le lieu de rendez-vous incontournable pour les forces politiques et intellectuelles défendant l’enracinement. La jeunesse, largement représentée, notamment par les stagiaires et les auditeurs de l’Institut, a su être captée par les interventions de membres de l’Institut ainsi que par celles des universitaires et experts conviés spécialement pour l’occasion.

Dès le début de la matinée, l’historien Philippe Conrad a inauguré le colloque rappelant à son auditoire la nécessité d’un retour aux sources de l’identité européenne, et devant passer par la réappropriation de notre histoire allant à contre-courant de toutes les tentatives de réinterprétation, en particulier celles de l’Union européenne.

Pierluigi Locchi nous a ensuite proposé de renouer avec le destin du peuple européen en évoquant la grande aventure indo-européenne et rappelant que l’Europe est à la fois un mythe fondateur et un projet d’avenir.

Le philosophe Olivier Battistini a opéré par la suite la distinction capitale entre Europe et Occident, dont la confusion est le terreau fertile de bien des dommages sur les plans politiques et militaires.

La description historique des conditions de la naissance de l’Union européenne, par le juriste Christophe Réveillard, a justement souligné la raison de cette confusion, et le rôle éminent joué par les Américains, parmi les initiateurs de l’Union européenne mais défendant avant tout des intérêts qui leurs sont propres. Intérêts que le politologue allemand Benedikt Kaiser, via une intervention filmée d’outre-Rhin, a confronté en plaidant pour la nécessité de transcender les nationalismes. Il a encouragé le public de la Maison de la Chimie à œuvrer à une conscience et une coopération européenne efficiente sur le terrain sans pour autant renier les particularismes qui font notre identité.

Puis le géographe Olivier Eichenlaub a poursuivi cette riche journée par une définition des frontières de l’Europe, avec toute la complexité, voire l’abstraction, que cela induit. Le Directeur du Pôle Études de l’Institut Iliade a pu à cette occasion mettre en avant le travail fourni par son équipe qui s’est concrétisé cette année par la publication du premier Cahier d’Études pour une pensée européenne, de facture universitaire. La matinée s’est achevée avec l’africaniste Bernard Lugan qui a mis en lumière la rupture fondamentale entre l’ethno-différentialisme défendu par des groupes comme l’Institut Iliade et le messianisme des occidentalistes face aux masses immigrées.

Le colloque Iliade, le rendez-vous des Européens debout

Dans l’après-midi, l’avocat Pierre Gentillet a prononcé un vibrant plaidoyer en faveur des communautés, mettant en avant celle des Européens en premier lieu, face à l’écrasement progressif de la société libérale avant de céder la parole au co-fondateur de l’Institut, Jean-Yves Le Gallou. Ce dernier nous a rappelé que, de l’agora grec au forum romain, des universités et villes libres du moyen-âge à la grandeur de la Renaissance, l’Europe est avant tout la terre des libertés. Libertés aujourd’hui bafouées dans une Europe affaiblie, soumise et dépendante, qui doit selon Lionel Rondouin impérativement se retrouver elle-même, en vue de recouvrer son indépendance, que ce soit en matière d’identité, de vision du monde ou d’exercice politique.

Car entre maastrichisation forcée et déclin subi, un horizon est possible, c’est celui de l’Empire européen voulu par l’auditeur de la promotion Dominique Venner, Thibaud Gibelin : un empire mythique possible uniquement si une réelle révolution européenne est menée.

Et c’est bien un appel à l’élan originel de notre civilisation européenne que lance Marion du Faouët pour achever cette journée de colloque ; un appel, non pas à faire table rase de la longue mémoire européenne, mais bien à s’abreuver à sa source pérenne, à effectuer un retour réel aux racines de notre identité afin que la grande aventure européenne continue.

C’est le travail de fond réalisé par l’Institut Iliade qui fête son dixième anniversaire cette année à travers son travail de formation et de transmission.

Les textes et vidéos des interventions, mais aussi les nombreuses créations artistiques et éditoriales produites à l’occasion de ce colloque sont accessibles sur le site www.institut-iliade.com

Le XII^e colloque annuel de l’Institut Iliade se tiendra le samedi 5 avril 2025 à la Maison de la Chimie.