Colloque sur l’économie : l’Institut Iliade fait le plein d’idées et de participants à la Maison de la chimie
Samedi 29 mai 2021 se tenait le VIIIème colloque de l’Institut Iliade intitulé « Au-delà du marché - L’économie au service des peuples ».
Depuis cent ans, les valeurs d’argent ont progressivement subverti les hiérarchies traditionnelles, fondées sur des critères éthiques et la notion de bien commun : sens de l’honneur, courage, exigence d’excellence, amour du beau, respect du sacré, fidélité aux siens et à la patrie. Tout ou presque est devenu marchandise, y compris ce qui n’a pas de prix. Il en résulte pour les peuples une aliénation et une perte d’identité qui prennent des formes multiples : conception de la « vie bonne » remplacée par la consommation frénétique, identités réduites aux marques que l’on porte et aux caprices individuels, disparition des anciens métiers au profit de « bullshit jobs » sans signification, destruction ou effacement de tout ce qui n’a pas d’utilité marchande immédiatement quantifiable : patrimoine, paysages, structures familiales, cultures et nations.
L’objectif de ce colloque de l’Institut Iliade était d’appeler à prendre le contre-pied de cette évolution délétère, afin de remettre l’économie au service des peuples. Nous refusons de céder à la tentation du rejet des réalités économiques : une telle attitude serait profondément « impolitique », c’est-à-dire incompatible avec la vie de la cité. Une économie prospère est l’une des conditions de la grandeur d’une civilisation et de la puissance d’un peuple, souverain sur sa terre. Mais pour être source de grandeur, l’économie doit être mise au service de valeurs plus hautes ; elle doit être ancrée dans un projet de civilisation, devenir porteuse de sens pour la communauté et chacun de ses membres.
C’est ce à quoi se sont essayés les intervenants tout au long de la journée de samedi. Jean-Yves Le Gallou a commencé la journée en rappelant que l’économie n’était pas neutre et que ce qu’on appelle science économique est en réalité éminemment politique. Alain de Benoist s’est ensuite attelé à une critique limpide de la philosophie libérale qui a détourné l’économie des peuples qu’elle est censée servir. La table ronde réunissant François Bousquet, Pascal Gauchon et Olivier Rey a particulièrement marqué les esprits avec une discussion sur la puissance qu’apporte une économie prospère et les conséquences sur cette puissance d’un discours décroissant. La journée s’est poursuivie l’après-midi avec l’intervention de Philippe Schleiter qui a redonné ses lettres de noblesse à la valeur travail puis Jean Hubert qui a approfondi la question spécifique de la financiarisation, essentielle au XXIe siècle. Trois entrepreneurs (Élisabeth Lefebvre, Véronique Monvoisin et Charles Beigbeder) ont ensuite pris le devant de la scène en racontant comment ils ont réussi à concilier l’intérêt économique de leurs entreprises et la volonté d’enracinement qui les anime. Une deuxième table ronde a ensuite réuni Pascal Gauchon et Thibaud Gibelin sur les conditions économiques de la puissance géopolitique avant que Marion Maréchal ne réinsiste sur la nécessité que le politique reprenne la primauté sur l’économie et que Nicolas Burriez, auditeur de la promotion Marc Aurèle, conclue cette journée.
Fidèle à sa réputation de gardien de l’esthétique européenne, l’Institut Iliade a proposé, dans le cadre majestueux de la Maison de la Chimie, l’interprétation de chants de travail, de la vigne à la mer, afin de se rappeler que l’entreprise était aussi un lieu communautaire et parfois spirituel.
Enfin, ce thème économique, rarement abordé de front par la mouvance identitaire, a été l’occasion d’annoncer la grande nouveauté de cette année, à savoir le lancement d’un incubateur dont les cinq premiers projets seront présentés à un jury de professionnels et experts début juin.
Un VIIIe colloque qui aura suivi les traces des précédents : une salle pleine et des participants élogieux à l’égard de cette journée.
Les actes de la journée sont disponibles, comme tous les ans, dans le hors-série de la revue littéraire non conforme Livr’arbitres. L’ensemble des interventions pourra aussi être visionné d’ici quelques jours sur les réseaux sociaux de l’Institut Iliade.