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À moto vers la capitale de l’Empire

Motodysseus, ou comment reprendre contact avec la route, le vent et les paysages, dans l’esprit de l’aventure des Auberges de jeunesse ou des Wandervogel.

À moto vers la capitale de l’Empire

Le 20 mai 2022, le premier raid Motodysseus partira d’Alsace pour rejoindre la Ville Éternelle. Rencontre avec son instigateur, Olivier Eichenlaub, enseignant au sein de différentes écoles et institutions privées ou universitaires et formateur à l’Institut Iliade.

Vous êtes formateur à l’institut Iliade (géopolitique) et avez pris l’initiative de ce premier raid moto Iliade. Quelle drôle d’idée !

Mens sana in corpore sano disaient les Romains. C’est pour cela que l’Iliade doit aussi savoir quitter les salons feutrés de la Maison de la Chimie pour reprendre contact avec la route, le vent et les paysages, dans l’esprit de l’aventure des Auberges de jeunesse ou des Wandervogel au début du XXe siècle. C’est d’ailleurs ce que proposent déjà les “itinéraires européens” disponibles sur le site de l’Institut pour mettre en valeur, par la marche, quelques-uns des plus beaux lieux d’Europe. À moto, nous allons plus vite, plus loin, et nous ajoutons une forte dimension technique au voyage : entre la fatigue, les problèmes mécaniques et les difficultés de pilotage face aux intempéries, on ne sait pas vraiment ce qui peut arriver. Et c’est exactement ce que nous cherchons, nous qui avons le cœur aventureux. Je ne sais pas si l’idée est drôle, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle est séduisante !

De l’Alsace à Rome sur vos destriers motorisés, quel sera votre état d’esprit ?

Notre état d’esprit est à l’image de celui d’une légion romaine qui quitterait la lassitude des combats sur le limes germanique pour retrouver famille et amis à Rome, capitale de l’Empire. Comme à l’époque, le premier obstacle va consister à traverser les Alpes, avec une difficulté supplémentaire en cas de pépin en montagne : si nos motos meurent, on ne pourra pas les manger, c’est la différence avec les chevaux (Sylvain Tesson). Ensuite, c’est la plaine, la mer, les paysages de Toscane et de Lombardie qui nous donneront l’occasion de débattre et de se ré-approprier notre propre culture au contact de conférenciers locaux, sur les plus beaux sites historiques d’Italie. Mais ce qu’on ne mesure pas encore, ce sont les liens de solidarité et de fraternités qui nous uniront dans les moments de joie et dans les difficultés quotidiennes. C’est avant tout ça, le socle de notre état d’esprit.

Où en êtes-vous des inscriptions ? Vous attendez-vous à des difficultés particulières ?

Le raid n’est ouvert qu’à douze personnes pour des raisons logistiques, essentiellement liées à la difficulté de rouler en groupe et à la probabilité de tomber en panne, car nous partons sans assistance. Aujourd’hui, toutes les places sont prises ou presque, mais l’on peut faire une dérogation pour un ou deux retardataires motivés*. Le groupe est relativement homogène, tant du point de vue des hommes (deux d’entre « eux » étant d’ailleurs des femmes) que du point de vue des motos (qui devraient bien s’entendre elles aussi). Il comprend des membres de l’Iliade, habitués des colloques ou participant à ses activités, ou bien  des proches, qui souhaitent profiter du raid pour mieux connaître l’Institut, et, espérons-le, y contribuer dans le futur. La seule véritable difficulté à laquelle nous pensons aujourd’hui, c’est la gestion de l’affluence des inscriptions pour le prochain raid en 2023.

Le début d’une longue série ? Quelles sont les perspectives pour Motodysseus ?

Nous sommes à la moto ce qu’Ulysse est à l’Odyssée, dans une Europe désormais bien plus vaste que la mer Égée. Même au rythme soutenu d’un raid par an, une vie ne suffit pas pour l’arpenter. Les raids Motodysseus ont donc naturellement vocation à se succéder chaque printemps, dans tous les azimuts possibles : la Flandre, l’Angleterre, l’Espagne, la Grèce, l’Allemagne ou les pays baltes, quitte à laisser les moteurs refroidir le temps d’une traversée en ferry. Pour la première, Via Romana, nous avons choisi la facilité du mois de mai en Italie, le long de la Méditerranée. Les difficultés ne peuvent qu’aller en augmentant, le jour où nous nous lancerons à l’assaut des côtes pluvieuses d’Écosse ou des terres glacées du Cercle polaire. C’est cette perspective qui nous anime avant tout.

*En savoir plus : institut-iliade.com/mai-2022-premier-raid-via-romana/