Renaud Camus : La fierté contre la repentance
Intervention de Renaud Camus, écrivain, lors du colloque « Face à l’assaut migratoire, le réveil de la conscience européenne » qui s'est tenu à Paris le 9 avril 2016.
Extrait de l’allocution de Renaud Camus.
Mesdames et Messieurs, la fierté contre la repentance : tel est le titre et le sujet qui m’ont été donnés pour mon allocution ici. J’avoue en avoir été désarçonné. Je ne suis certes pas homme à discuter l’autorité de notre ami Le Gallou, mais je dois reconnaître que je me suis demandé pourquoi j’avais été choisi pour traiter de ces questions là.
Ces mots là ne sont pas vraiment de mon registre, croyais-je. Je parle plus volontiers d’honneur que de fierté, et plus de haine de soi ou de sentiment de culpabilité que de repentance. Cependant, je suis tombé par hasard – plus ou moins par hasard – sur le point 7 de la profession de foi du “NON”, l’un des deux mouvements que je préside et qui œuvre à l’union hors parti de tous les anti-remplacistes, c’est-à-dire de tous ceux qui sont convaincus que la seule question vraiment vitale est celle du Grand Remplacement ; du changement de peuple et de civilisation ; de la submersion ethnique ; de la colonisation précipitée de notre pays et de notre continent. Et, qu’en conséquence, la seule ligne de partage vraiment sérieuse, c’est celle qui sépare les remplacistes (les partisans et promoteurs de ce changement de peuple et de civilisation) et les anti-remplacistes (ceux qui sont prêts à tout pour empêcher son parachèvement).
Et donc, ce septième point de la profession de foi du “NON”, que bien entendu j’assume pleinement, est ainsi rédigé :
“Nous sommes persuadés que la France doit sortir de l’absurde haine de soi et de la repentance perpétuelle que lui impose l’idéologie remplaciste, et retrouver la fierté d’une histoire parmi les plus honorables et d’une culture parmi les plus brillantes que la Terre ait portées”.
Repentance. Fierté.
Les mots sont bien là et peut-être est-ce ce paragraphe qui a donné à Jean-Yves Le Gallou l’idée de m’attribuer ce sujet là. Ou bien est-ce le souvenir d’un conte pour grands enfants, Europe, que j’ai eu l’honneur de lire devant lui – que j’attribuais à Hans-Christian Andersen – et qui décrit un empire, une vaste péninsule si profondément traumatisée par les crimes survenus sur son territoire qu’elle préfère sortir de l’Histoire que continuer la sienne.
Ce qui survient sera dit ne pas survenir, on prétendra que rien n’arrive, même l’invasion de l’empire. C’est en somme l’inverse des fameux Habits neufs de l’empereur : dans Les Habits neufs, on s’accorde à voir ce qui n’existe pas, en l’occurrence les habits de fil d’or d’un roi nu ; dans Europe, au contraire, on s’entend pour ne pas voir ce qui crève les yeux : l’invasion et la conquête du territoire.
Je vous prie de m’excuser de faire référence à mes propres ouvrages mais, soumis à deux thèmes que je n’ai pas choisis, je suis obligé par souci de cohérence – ne serait-ce qu’avec moi-même – de chercher au sein de ma propre réflexion et les volumes qui la reflètent, ce qui relève du sujet proposé et qui en traite.
Ce qui en relève le plus étroitement – il y a été fait allusion ce matin – se trouve dans un petit essai intitulé La deuxième carrière d’Adolf Hitler, qu’on trouve avec deux ou trois autres textes dans le recueil Le communisme du XXIe siècle ; ce titre étant emprunté à Alain Finkielkraut et désignant bien sûr l’antiracisme.
Pour ma part, je ne parle plus guère d’antiracisme, quoi que la chose m’ait beaucoup occupée. J’aime mieux dire remplacisme, qui me semble un concept plus riche, plus critique aussi, plus polémique, et surtout plus aisément déclinable : remplaciste ; remplacé ; remplaçant.
Ainsi, la situation actuelle a selon moi quatre protagonistes.
- Les remplacés récalcitrants : vous, moi, ceux qui sont prêts à mourir plutôt que de consentir au Grand Remplacement.
- Les remplacés consentants : que ce soit par hébétudes, par aveuglement, par repentance justement ou bien par sincères convictions masochistes.
- Les remplacistes, qui sont encore le pouvoir, peu ou prou.
- Et les remplaçants, de plus en plus nombreux, agressifs, revendicateurs et conquérants.
Mais les remplacés consentants ne font qu’un avec les remplacistes, à toutes fins utiles et tous seront mangés par les remplaçants même. De sorte qu’il n’y a vraiment que deux groupes, j’y reviens : les partisans et les acteurs du changement de peuple et de civilisation d’un côté ; ses adversaires résolus de l’autre. Oserais-je ajouter au passage que cette ligne de fracture passe aujourd’hui au sein même du Front National.
Le remplacisme est la forme achevée de l’antiracisme, son horizon indépassable, sa conséquence inévitable, son aboutissement nécessaire. Ce que l’état d’urgence est au vivre-ensemble, si vous voulez.
(…)
Renaud Camus