Deux siècles après sa naissance, Petőfi occupe une place de choix dans le panthéon national hongrois. Il fut le héraut du romantisme, du nationalisme et des aspirations libérales de son temps. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Il est prodigieux que si peu de temps après le typhon révolutionnaire, il se soit trouvé un génie capable de réaliser la synthèse parfaite de l’ancienne société monarchique et des apports positifs de la Révolution.
Le romantisme, on le sait, a été un mouvement tourné vers les traditions, après les excès rationalistes du siècle des Lumières – et l’on ne saurait trop conseiller aux jeunes Européens d’aujourd’hui d’en explorer les recoins.
À Vienne, au seuil du XIXe siècle, la musique est partout. Eduard Bauernfeld, un observateur de l’époque, note : « Chaque coin est plein de musiciens qui jouent pour le peuple. Personne ne veut manger son Bratl à l’auberge, s’il n’y a pas en même temps de la musique. »
La valse viennoise, danse du patrimoine européen, est souvent représentée comme une danse aristocratique ou bourgeoise, un symbole de la haute société. Mais qu’en est-il vraiment ?
« Du temps des Romains et des barbares, c’était la rue des soldats. Au Moyen-Age, comme le fleuve presque entier était bordé d’états ecclésiastiques, […] on nommait le Rhin la rue des prêtres. Aujourd’hui, c’est la rue des marchands », constatait déjà Victor Hugo.
Avril-Mai 1997 - Dossier : L’Allemagne, de Charlemagne à Helmut Kohl. « Allemands et Français » (éditorial de Dominique Venner) / Bismarck et l'unité allemande, par Thomas Nipperdey / Comment Clemenceau...