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Le foyer

Le foyer… Peu de mots nous touchent autant et portent en eux tant de réconfort et de chaleur.

Le foyer

Au contraire du mot famille, qui convoque bien souvent zones d’ombre, secrets ou querelles, ou encore du mot maison, qui désigne surtout le bâti et les obligations qui s’y attachent ; le foyer, lui, englobe une réalité bien plus large : il est cet absolu, cette entité rassurante, en tout point positive, à laquelle l’homme aspire pour se ressourcer et y reposer son corps et son âme.

Sanctuaire où se tissent les fils invisibles de la chaleur humaine et de la tendresse. Séjour où le froid est tenu en respect, espace empli de lumière tamisée et de douceur inestimable. Maison partagée par des générations qui mêlent leurs rires étouffés au parfum des repas qui mijotent et au crépitement d’une joyeuse flambée. L’évolution sémantique du foyer est d’une incontestable poésie : désignant d’abord l’âtre, centre du logis qui réchauffait, éclairait, nourrissait et rassemblait la famille, il s’est peu à peu étendu aux pierres et au toit de chaume, puis s’est incarné, devenant synonyme de la famille elle-même. Ainsi, au Moyen Âge, en comptant les colonnes de fumée qui, été comme hiver, s’élançaient vers le ciel, parlait-on des feux d’un village pour parler des familles qui le composaient.

Les jeunes gens qui s’aiment et croient en l’avenir font le vœu sincère de « fonder un foyer » ensemble. Le foyer est donc le lieu des enfants. Lieu habité, vibrant d’une chaleur qui ne vient plus seulement des flammes mais aussi de la présence vivante de ceux qui le peuplent car il est avant tout l’incarnation d’une intimité partagée, d’un espace où la vie se transmet et se perpétue. Un pont entre passé et avenir.

Le foyer est bel et bien un monde à part, un refuge hors du temps, qui marque profondément l’âme de l’enfance. Pousser la porte du foyer, c’est pénétrer dans un univers où règnent paix et lenteur, un espace suspendu où le bruit et l’urgence de la vie moderne n’ont pas de place. Ici, le temps s’étire et les journées se remplissent de plaisirs simples : une soupe qui mijote, une tarte aux pommes dorant doucement au four, des gestes et des habitudes qui, avec les années, sont devenus des rites presque sacrés.

Il est aussi ce lieu où les générations naissantes rencontrent leur ascendance. Les objets y portent l’empreinte des vies qui s’y sont écoulées : l’horloge qui bat doucement le temps, la vieille armoire qui garde précieusement des secrets, la nappe usée où cette tache indélébile raconte un repas partagé deviennent des témoins silencieux du temps passé. Dans un foyer, tout est rituel, chaque habitude porte en elle l’essence du rite. Ce sont ces mêmes gestes, répétés année après année, qui réchauffent le cœur et rassurent. Pour les enfants, c’est un univers de constance et de sécurité, où chaque détail fait écho aux souvenirs des générations passées. Le foyer est le lieu du mélange des générations, l’endroit où se tissent des liens invisibles entre le passé, le présent et l’avenir.

Nombre de « maisons de famille » que nous avons pu visiter sont de précieux rappels, des odes silencieuses à un monde où l’on ne se contente pas de passer, mais où l’on vit, pleinement, dans la tendresse et la simplicité. Si le foyer est rendu possible parce que le monde extérieur, le domaine d’Hermès, assure stabilité et sécurité aux membres du foyer, ce monde « liquide » qui s’insinue si facilement aujourd’hui, au travers de nos appareils, sans aucun répit, devrait rester à la porte. Le foyer devrait être une forteresse. Un rempart. Et ses membres devraient, avec Hestia, veiller le feu sacré qui brûle en son sein. Le foyer n’est pas une mort au monde, mais bien un pilier civilisationnel, un espace de transmission et de communion, où s’incarnent les valeurs d’une communauté. C’est dans cette intimité partagée que l’on cultive ce qui nous est le plus cher, unissant passé, présent et avenir dans une même flamme vivante qui réchauffe et éclaire pour longtemps.

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  • Ce texte a été publié dans le bulletin de liaison et de soutien de l’Institut Iliade, Cœurs Rebelles n°10. Vous êtes donateur et souhaitez recevoir Cœurs Rebelles par la poste ? Envoyez nous vos coordonnées complètes par courrier électronique (contact[at]institut-iliade.com).