Des racines, de la peau et du sang
Il n’y a rien d’impudique à exposer fièrement ses racines à l’air libre. Au contraire. Les racines sont comme la peau : visibles, tangibles, profondes.
Il n’y a rien d’impudique à exposer fièrement ses racines à l’air libre. Au contraire. Les racines sont comme la peau : visibles, tangibles, profondes.
Le cheminement vers l’écriture musicale moderne n’eût rien d’évident, fût long, semé de petites et grandes innovations de visionnaires oubliés et dont un, plus encore que les autres, fut celui sans qui ce langage sublime n’aurait pu exister.
Une musique, un chant qui évolue sans se dénaturer, qui préserve sa langue tout en faisant hurler les guitares saturées, qui fait danser un cercle circassien sur un son électro, c’est ça la tradition.
Le propos de Thierry DeCruzy, qui a fait du lien entre la musique et le contrôle des foules l’un de ses fers de lance, est d’appuyer le rôle essentiel de la musique sur une échelle individuelle mais aussi collective.
Au lieu de défendre et transmettre un patrimoine culturel admiré depuis des générations dans le monde entier, l’industrie musicale occidentale travaille à le remplacer.
Le chant lie les hommes, relie les générations et plonge ses racines dans un passé si lointain que ses origines sont indéterminées.
À Vienne, au seuil du XIXe siècle, la musique est partout. Eduard Bauernfeld, un observateur de l’époque, note : « Chaque coin est plein de musiciens qui jouent pour le peuple. Personne ne veut manger son Bratl à l’auberge, s’il n’y a pas en même temps de la musique. »
La valse viennoise, danse du patrimoine européen, est souvent représentée comme une danse aristocratique ou bourgeoise, un symbole de la haute société. Mais qu’en est-il vraiment ?