L’Europe représente aujourd’hui la seule région du monde dont les frontières ne sont pas défendues. L’Europe n’est pas défendue car l’Union européenne n’a pas de projet européen.
A la différence du libre-échangisme, le protectionnisme n'est pas une idéologie. C'est une boîte à outils dont le praticien politique se sert lorsque c'est nécessaire, à l'encontre de qui il est nécessaire de le mettre en œuvre. Quoi protéger, pourquoi et comment le protéger ?
Illibéralisme. Le mot est un peu barbare, mais son sens est assez clair : il désigne l’apparition de nouvelles formes politiques qui se réclament de la démocratie, mais veulent en même temps rompre avec la démocratie libérale qui se trouve aujourd’hui en crise dans à peu près tous les pays du monde.
Si l’illusion mondialiste soutient que les frontières sont non seulement contraignantes mais encore inutiles, nous allons tenter de montrer par cette intervention en quoi ces dernières sont au contraire un indispensable outil de distinction permettant aux cultures et aux civilisations de s’épanouir et de se développer davantage en paix.
Si le but des frontières est de définir et de protéger une communauté, il faut avant tout se demander quelle est la communauté visée par cette protection.
Quelle est la géographie de l’Europe ? Par géographie, il ne faut pas entendre uniquement sa géomorphologie, ses reliefs et ses paysages, mais avant tout la manière avec laquelle l’Europe s’inscrit comme un système socio-spatial cohérent et différencié à la surface du globe.
L’expression de la frontière est une question travaillée par nombre de peintres européens depuis le XVe siècle. Pourquoi ? Tout simplement parce que la représentation de l’espace, et de l’expérience de l’espace, conditionne dans nos cultures toutes les figures dynamiques du soi et du non-soi, du l’identité et de l’altérité.