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Vieilles pierres rouergates

« Certes, j’aime les prés où chantent les grillons, Et la vigne pendue aux flancs de la colline, Et les champs de bleuets sur qui le blé s’incline, Comme sur des yeux bleus tombent des cheveux blonds. Mais je préfère aux prés fleuris, aux grasses plaines, Aux coteaux où la vigne étend ses pampres verts, Les sauvages sommets de genêts recouverts, Qui font au vent d’été de si fauves haleines. » François Fabié (1846-1928), poète aveyronnais. Fleurs de genêts, 1920

Le mont Beuvray, une montagne occupée par un oppidum gaulois et recouverte par une forêt
Vieilles pierres rouergates
Pays : France
Région : Rouergue (département de l’Aveyron)
Thématique générale du parcours : Randonnée à la découverte de villages traditionnels, de châteaux et de manoirs.
Mode de déplacement : A pied. Egalement possible à VTT.
Durée du parcours : A pied, environ 6 heures.
Difficulté du parcours : Boussole obligatoire sur le causse. Accessible en famille avec des enfants dès 10 ans, bons marcheurs. Randonnée facile, mais longue d’environ 22 kilomètres. Possibilités de réduire le parcours. Dénivelé total : 300 m. Altitude maximale : 577 m. Petites routes étroites et peu fréquentées, chemins et sentiers. De temps en temps, vous croisez des balisages jaunes ; n’en tenez pas compte. Attention aux taureaux, ne traversez pas les prés !
Période possible : Privilégier le printemps ou l’automne. Les étés sont très chauds. L’hiver, le vent, le brouillard et la neige sont à prendre au sérieux.

Présentation géographique

Le Rouergue fait partie du département de l’Aveyron. Il est situé au sud du Massif central. Le haut plateau est entaillé de profondes vallées (Lot, Aveyron, Tarn, Truyère). L’agriculture se partage entre zones céréalières et élevage : bovins à viande (Aubrac) et à lait (laguiole), ovins à viande et à lait (roquefort). Les coteaux sont souvent boisés, et la déprise agricole favorise une végétation de genévriers et d’épineux sur les petits causses. Quelques vignerons produisent du Marcillac, à partir de cépages plantés sur les terrasses argileuses ou calcaires (à voir en face de Rodelle).

Cadre historique et culturel

Le territoire du Rouergue est habité depuis le paléolithique. Entre le Ve et le IIe millénaire avant notre ère, les hommes du Néolithique ont élevé nombre de mégalithes, généralement dans du calcaire. C’est la plus grande concentration européenne de dolmens : il en demeure plus de 1000. Sur le circuit, vous verrez le dolmen du Roc de la Françoune, bien conservé et inscrit comme monument historique.

La tribu celte des Rutènes avait pour capitale Rodez, Segodunum, (« la montagne à seigle »). Voisins et alliés des Arvernes, les Rutènes furent, après une lutte tenace, incorporés dans la Provincia Romana. On doit aux Romains les toponymes se terminant par -ac, dérivé du latin ager, le champ.

La christianisation se fit dès le IIIe siècle, mais les divinités celtes auraient encore été vénérées au Ve siècle. La fontaine de sainte Tarcisse, à Rodelle, témoigne de ce syncrétisme rural.

Vint le temps des invasions, wisigothes, vandales puis sarrasines qui suscitèrent un effroi sans bornes. Le Rouergue forma après Charlemagne un comté particulier qui passa en 1066 aux comtes de Toulouse. Le comté de Rodez fut engagé puis vendu par Alphonse Ier, qui avait besoin de fonds pour financer la deuxième croisade. L’acheteur en fut Richard, comte de Lodève et de Carlat. Pendant la guerre de Cent Ans, le Rouergue, devenu possession anglaise, est la proie des compagnies de routiers sans foi ni loi. Pour s’en protéger, on édifia alors châteaux, églises fortifiées et places fortes. Les guerres de religion affectèrent les villes mais peu les campagnes et le Rouergue fut réuni à la Couronne en 1607 par Henri IV.

Description de l’itinéraire

Stationner à Bezonnes. Parking au croisement de la D27 et de la D68. Longer la D27 sur 50 m vers l’ouest. La traverser et prendre le chemin de la Françoune le long de l’école. Suivre le chemin de gauche, en montée. Au point 583, prendre à gauche. Peu de temps après, sur votre gauche, un beau dolmen, dit « dolmen du Roc de la Françoune » (classé) se découvre dans un petit bois (Les autres mégalithes indiqués sur la carte, enfouis dans la végétation, sont très difficiles à trouver). Traverser la route pour prendre le chemin qui monte vers le Puech Palat (585 m), puis qui descend vers le petit village de Maymac. Le traverser en direction de l’église Saint-Saturnin. Ses murs datent du XVe siècle, son clocher peigne typique du XVIe siècle ; le porche a été refait en 1760 et 1993. Laisser l’église à main droite et descendre (descente un peu raide à VTT) jusqu’à Rodelle.

Le nom de Rodelle vient de Ruthénula, soit « petit Rodez ». Les trois rochers dressés sur cette arête calcaire ont été occupés par les Celtes (tribu des Rutènes), les Romains puis les Wisigoths. Dès le VIIIe siècle, Rodelle est le siège d’une viguerie et a juridiction sur de nombreuses localités avoisinantes. Le bourg devient une place forte appartenant aux comtes de Rodez. Dans Rodelle, suivre le chemin le plus à main droite, passer les maisons, puis monter par un étroit sentier sur le rocher qui domine le village.

Redescendre, repasser devant l’église, puis emprunter la D68. En contrebas du village se trouve la grotte-sanctuaire de sainte Tarcisse, qui vécut au VIe siècle et passe pour une petite-fille du roi Clotaire Ier. Dans la grotte, une vasque recueille l’eau de la voûte, qui guérit ceux qui souffrent des yeux.

Dépasser la petite route qui mène, en cul-de-sac, à La Clamensonnerie, pour suivre à droite la direction de Lagnac (ou Lanhac, selon les cartes et les panneaux). Son église du XVe siècle possède un clocher tors.

De là, rejoindre La Goudalie. Le château de La Goudalie, reconstruit en 1840, appartenait au XIIIe siècle à Irlande Ramonde, femme d’Hugues de Messac, damoiseau. Il le légua à son neveu, Rigal de Messac, lequel en fit hommage en 1413 au comte de Rodez.

Suivre la route qui descend à Muret le Château. Muret-le-Château apparaît au XIe siècle. Ce fief regroupe autour de lui 52 châteaux, manoirs et maisons de maître sur le secteur du Causse Comtal. L’ancien château domine le village bâti en contrebas. Au XVIe siècle, le village comptait parmi les places commerciales les plus prisées du secteur avec notamment 12 moulins. On y échangeait céréales, animaux, peaux et cuirs, noix, etc. Après avoir constitué le siège de la seigneurie locale, le donjon pentagonal datant du XVe siècle, construit en forme d’éperon, est ensuite devenu pendant plusieurs siècles la propriété des évêques de Rodez et ce jusqu’en 1789. Les nombreuses maisons anciennes avec colombages, fenêtres à meneaux, vieilles portes, témoignent de l’activité importante que connut jadis le village.

Après un tour dans le village, remonter la route jusqu’au point 526 (au droit de la grosse ferme) et prendre le chemin de terre. Le suivre jusqu’au point 536 (La Palade). Les terres cultivées laissent la place au causse de Lanhac. Le terrain devient sauvage, le chemin n’est pas toujours évident. Tourner à gauche à angle droit, puis, 250 plus loin, prendre le chemin sud-est qui traverse le causse et zigzague entre buis et genévriers. Le suivre sur environ 1 km, puis tourner à droite vers le point 544, puis plein sud vers Puech Gros. Emprunter la D27 vers l’ouest jusqu’au château de Sanhes, composé de deux parties très distinctes. Prendre à gauche la route de Dalmayrac. Le corps de logis du château date du XVIIIe siècle, il se déploie symétriquement à partir d’une tour rectangulaire. La tour ronde qui devait constituer le noyau initial de l’édifice date du XVIe siècle. A côté du château, belle maison de maître. De là, par la route puis par un chemin creux, rejoindre Bezonnes et ses maisons caussenardes. Le taurillon en fonte moulée commémore la féria de 2012.

Activités connexes

Château de Calmont d’Olt, à Espalion : chateaucalmont.org
Château du Colombier, à Mondalazac : chateau-du-colombier.fr
Site géologique du Trou de Bozouls : bozouls.fr
Nombreuses randonnées balisées.

Cartographie

IGN 1:25000 : Estaing 2438 O et Rodez 2439 O.

On trouve aussi sur place une carte « Bozouls et son canton » IGN au 1:25 000 recentrée sur Bozouls.

Accès

Bezonnes est accessible par la D27 depuis la D988 (axe Espalion – Rodez).

Matériel spécifique, équipement

Boussole. Chaussures de randonnée. Equipement de randonnée selon la saison. Ravitaillement et eau. Les quelques restaurants (Bezonnes, Rodelle, Muret) ne sont pas toujours ouverts. Ni épicerie, ni boulangerie sur le trajet.

Art de vivre

Vignoble de Marcillac, viandes d’Aubrac, fromage de Laguiole, aligot et tripoux.

Couteaux de Laguiole.

Année où cet itinéraire a été parcouru

Mai 2016.

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