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XXIe siècle, vers un nouveau cycle européen ?

#ColloqueILIADE 2018 : XXIe siècle, vers un nouveau cycle européen ?

Conclusions de Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia, cofondateur de l’Institut ILIADE, au colloque « Fiers d’être Européens » le 7 avril 2018.

L’Europe comme civilisation peut-elle encore survivre ? Oui, à une condition, qu’elle sorte de l’horrible XXème siècle ! Le XXème siècle c’est, selon Dominique Venner, « Le siècle de 1914 ». Un siècle de catastrophes.

C’est d’abord une rupture historique majeure.

Jusqu’en 1914 l’Europe se protégeait des invasions extérieures. Elle unissait ses forces pour libérer l’Orient et les Balkans de la tyrannie islamique. Elle étendait son influence souvent bienfaitrice à l’ensemble du monde.

A partir de 1914, l’Europe retourne ses forces contre elle-même. C’est 30 ans de guerre civile intra-européenne. Puis 30 ans de décolonisation. Puis 40 ans de culpabilisation et de repentance.

C’est aussi une rupture culturelle sans précédent.

1917 est une date clé. Cédant à l’hybris et à l’idée d’une guerre du droit, croyant ou feignant de croire à une lutte entre le bien et le mal, les Alliés refusent la paix blanche proposée par le sage Charles IV, empereur d’Autriche et roi de Hongrie.

La même année 1917 voit l’avènement du non-art contemporain. Marcel Duchamp présente comme « œuvre d’art » un urinoir industriel. C’est l’acte fondateur d’un siècle de déconstruction dans l’art et dans la transmission des valeurs et des traditions.

C’est enfin la mise en place d’un appareil de propagande sans précédent.

Toujours en 1917, le neveu de Freud, Edward Bernays, théorise la manipulation de l’opinion en démocratie. Ou comment fabriquer du consentement grâce aux techniques d’ahurissement et au viol des foules ? Comment imposer des guerres inutiles d’un côté ? Comment assujettir des peuples libres de l’autre ? Comment mettre Big Brother au service de Big Other ? Comment imposer à des peuples d’accepter passivement leur Grand Remplacement ?

Disons-le sans ambages, le destin des Européens est simple : ou ils se ressaisissent ou ils disparaissent.

Cela fait soixante-dix que les Européens sont déculturés et culpabilisés.

Qu’ils ressassent indéfiniment les horreurs et les malheurs de la seconde guerre mondiale.

Cela ne durera pas 70 ans de plus.

Pour une raison simple : ou les Européens rompront avec la culture de l’autoflagellation, ou ils s’effaceront.

Il est temps de poser les fondations d’un nouveau cycle européen pour le XXIème siècle

1) Les Européens doivent puiser leurs forces dans la longue mémoire historique

Je vais vous faire une confidence – mais je vous en supplie – ne la répétez à personne : l’histoire ne commence pas en 1933 ! Et elle ne finit pas en 1945. La mémoire de l’Europe ne se résume pas à ces 12 années comme voudraient nous l’imposer les propagandistes d’une mémoire pathologique. Finissons-en avec le discours de contrition obligatoire !

La longue mémoire de l’Europe c’est 40 siècles. 40 siècles de découvertes, d’inventions, de création artistique. 40 siècles de grandeur et de beauté.

Cessons de nous morfondre, célébrons nos génies, glorifions nos artistes, commémorons nos héros !

2) Les Européens doivent sortir du piège de l’universel et défendre leur identité particulière

La science et la technologie des Européens sont devenus le bien partagé par l’ensemble du monde. La religion catholique a par nature une vocation universelle. Et la sécularisation des valeurs chrétiennes par les Lumières a débouché sur l’idéologie des droits de l’homme. Un messianisme sans bornes ni frontières.

Aujourd’hui les minorités ethniques et culturelles utilisent l’universel pour imposer les mœurs et les coutumes de leur communauté. Elles enrégimentent l’universel au service de leurs intérêts particuliers. De son côté, la majorité européenne sacrifie ses particularités à l’universel en se crispant sur un discours d’ouverture à l’autre – « Big Other » – de plus en plus irréel.

Il est urgent que les Européens réapprennent à défendre leur identité particulière et leur espace propre. Toutes les cultures ne se valent pas. Nos patries ne sont pas des villes ouvertes. À l’égard d’une immigration de plus en plus massive les Européens ne doivent pas rechercher un illusoire optimum commun entre envahisseurs et envahis. Mais penser à protéger d’abord leur héritage et leurs héritiers.

Les Africains sont indépendants depuis 60 ans. Ils ont méthodiquement chassé les Européens d’Algérie, de Guinée, de Côte d’Ivoire, d’Afrique du sud et de bien d’autres lieux, ils doivent assumer et s’assumer. Nous n’avons plus aucun devoir à leur endroit. Et sûrement pas le devoir de les laisser nous envahir. L’Afrique aux Africains, bien sûr. Mais aussi l’Europe aux Européens.

3) Remettons l’Europe sur les rails de l’histoire. Les Européens doivent réapprendre à accepter le conflit

« Polemos est le père de toute chose » selon Héraclite. Deux conflits ont structuré notre histoire depuis l’origine : le conflit Orient /Occident et le conflit Europe/islam. Ce second conflit dure depuis 13 siècles. Et il est redevenu majeur depuis que les musulmans ont repris leur marche vers l’ouest et le nord.

Cette confrontation, il ne faut pas la nier. Il faut y faire face. Et saluer la résistance qui se lève à l’est. Dans les pays du groupe de Visegrad : la Tchéquie, la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie bien sûr. La Hongrie aux avant-postes de la résistance au Grand Turc hier et à l’invasion migratoire aujourd’hui.

Cette résistance aujourd’hui, elle ne se joue pas loin de nos frontières dans des guerres qui ne nous concernent pas toujours mais à nos frontières et à l’intérieur de nos frontières. C’est là que nos forces doivent être placées.

4) Les Européens ont droit à la pérennité et à l’identité et doivent reprendre le fil d’un art de l’incarnation

« Il faut avoir une musique en soi pour faire danser le monde », selon Frédéric Nietzsche.

Les Européens doivent en reprendre conscience. Ce qui est fécond c’est ce qui s’inscrit dans la durée : cela vaut en histoire, en art, en architecture. Face au déracinement programmé de l’art dit « contemporain » il faut promouvoir une littérature, une peinture, une sculpture, une musique fondées sur l’incarnation, la représentation, la figuration.

Face aux délires de l’idéologie des droits individuels de l’Homme en général, il faut réaffirmer le droit communautaire des Européens à leur identité. Et reprendre conscience « que nos mœurs sont plus importantes que nos lois », selon l’expression de Montesquieu.

5) Les Européens doivent se réapproprier leur imaginaire

Non, contrairement à ce que veulent nous faire croire la BBC et Hollywood, Zeus et Achille n’étaient pas noirs, le roi Arthur n’était pas un migrant érythréen, Jeanne d’Arc n’entendait pas des Negro Spirituals avant d’aller bouter les Russes hors d’Ukraine, Marguerite d’Anjou ne venait pas des rives du Niger.

Les Européens doivent résister au forçage idéologique permanent que veut leur imposer la superclasse mondiale. Ils doivent refuser l’altération et la colonisation de leur imaginaire par la « World music » et les séries et les films déréalisants.

Les Européens doivent reprendre possession de leur mythologie et de leur histoire.

6) Les Européens doivent se communautariser

La géopolitique de l’Europe de l’ouest aujourd’hui, c’est celle de la peau de léopard. Sauf cas particuliers l’assimilation des immigrés s’est avérée impossible. La réalité est celle de la communautarisation des minorités arabo-musulmanes et africaines.

Les Européens à leur tour doivent se communautariser : économiquement, culturellement, géographiquement. Il faut faire notre la formule de Michel Maffesoli « la modernité c’est l’individualisme, la post modernité c’est la communauté ». La vocation de l’ILIADE est aussi d’être un sanctuaire européen. Un lieu où on se retrouve entre hommes et femmes de civilisation européenne.

« Ciel gris, terre froide. Jours crépusculaires. De la forêt pluvieuse surgissent de jeunes Européens. Ils forment le cercle dans une clairière, se réchauffent aux flammes. Ils parlent, se sourient, sont heureux d’être ensemble. Pour aller où ? Pour édifier quoi ? Au champ des possibles, les destins ne sont écrits nulle part. Mais les braises de l’Histoire palpitent, inspirent la volonté de bousculer les nuages. Pour enfin retrouver le soleil. »

Jean-Yves Le Gallou

Crédit photo : © Institut ILIADE