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Foulard Anthémion : une création originale présentée au colloque de l’Institut Iliade

Le nom de ce foulard, Anthémion, renvoie à la palmette grecque, ou anthémion, qui en est l’ornement principal.

Foulard Anthémion :  une création originale présentée au colloque de l'Institut Iliade

Camille, jeune auditrice de la promotion Athéna (2017-2018), a créé ce foulard et en a suivi la fabrication. Présenté pour la première fois samedi 6 avril 2019 au colloque de l’Institut Iliade, il est désormais proposé à la vente en ligne. Camille répondait en 2019 aux questions de l’Institut Iliade. Rediffusion.

Institut Iliade : Les auditeurs de chaque promotion travaillent pendant une année sur un projet personnel, qui peut être artistique. Vous avez réalisé ce foulard, de sa conception à sa commercialisation. Comment en avez-vous imaginé les motifs ?

Camille : Le nom de ce foulard, Anthémion, renvoie à la palmette grecque, ou anthémion, qui en est l’ornement principal. Le motif se déploie de manière circulaire, pour rappeler la forme ronde du bouclier d’Athéna. Ce bouclier n’est pas son bouclier guerrier, dont le centre s’ornait de la tête de Méduse. J’ai souhaité évoquer ici Athéna Ergané, comme protectrice des artisans, mais aussi des travaux féminins, de tout ce qui se file et se coud.

Les motifs ornementaux se déploient à partir d’un point central, ce qui est une caractéristique de l’ornement grec. Au centre, nous trouvons un éventail d’épines. Puis des palmettes, qui sortent de deux ogives symétriques. Les lotus ne sont pas ici des plantes mais des motifs abstraits. Enfin, les guirlandes sont composées de feuilles d’olivier, arbre tutélaire d’Athènes. Les motifs de palmettes se déclinent jusqu’au bord du foulard. Dans le langage du métier, les frises intermédiaires sont des frettes, des oves, des méandres et des ondes. Les ondes représentent l’eau et les frettes, la terre.

Institut Iliade : Qu’est-ce exactement qu’un ornement ?

Camille : Selon le Dictionnaire de l’ornement de Luc Derroitte (Ed Jean-Paul Gisserot) « un ornement est un élément plastique – une forme, un motif – qui se transmet de génération en génération et qui, dès son apparition première s’est trouvé intégré dans un projet décoratif. Anonyme (non revendiqué), l’ornement est repris, décliné, réinterprété avec la plus grande liberté » ; son rôle principal est « de structurer, de répartir, d’équilibrer, de relier, d’encadrer, de mettre en relief ou d’estomper, de faire vibrer une surface ou de remplir le vide ». Cette définition correspond bien à mon projet : transmission et réinterprétation, liberté, structure et équilibre.

Institut Iliade : Vous avez ainsi pu exercer votre talent, tout en vous reliant à une longue tradition, celle des artisans et artistes grecs, notamment athéniens. Quelles sont les caractéristiques de ces ornements grecs ?

Camille : En Grèce, l’ornement, à la différence de l’art figuratif, ne raconte pas d’histoire et n’est lié à aucune représentation religieuse ; il n’aspire qu’à créer des équilibres esthétiques. Ces ornements se retrouvent principalement sur les vases mais on sait qu’il y en avait aussi sur divers monuments, dont les temples, et qu’ils étaient peints. Sur les vases, ils ornent le bord supérieur et le pied, délimitant ainsi un espace où l’artiste donne libre cours à son talent pour représenter des figures humaines ou mythologiques. Eux-mêmes venus de Crète et parfois d’Egypte, ces modèles ont inspiré pendant des siècles tout le vocabulaire européen de l’ornementation. Je m’en suis inspirée ici, en créant un ensemble cohérent et original.

Institut Iliade : Pouvez-vous nous en dire plus sur les couleurs ?

Camille : Les couleurs s’inspirent des tonalités des vases grecs, notamment du style dit « à figures rouges » inventé à Athènes dès les années 530 avant notre ère. Différentes teintes d’ocre étaient entourées d’un vernis noir, ou engobe. Les couleurs noire et rouge étaient obtenues grâce à la cuisson en atmosphère réductrice ou oxydante d’une argile rouge qui contient de l’oxyde de fer.

Ce sont aussi les couleurs de l’emblème de l’Institut Iliade, des couleurs chaudes, flammées, naturelles.

Institut Iliade : Vous avez tenu à faire fabriquer ce foulard selon des techniques éprouvées.

Camille : Le foulard est en soie naturelle, gage de qualité. Le dessin que j’ai réalisé à la main a été numérisé puis recolorié sur l’ordinateur. Le foulard est fabriqué par l’un des derniers artisans lyonnais, qui marie les techniques traditionnelles avec les nouvelles générations d’impression numérique haute définition. Une manière de faire évoluer son métier pour ne pas voir disparaître un savoir-faire ancestral.

Chaque année, l’Institut Iliade réunit, après sélection, 25 jeunes auditeurs qui suivent 5 week-ends de formation (interventions et ateliers). Ils s’engagent à réaliser un projet personnel : mémoire de recherche, article de fond, organisation d’un événement, œuvre artistique, etc. Une formation originale, exigeante et conviviale, pour faire émerger une nouvelle génération d’acteurs du réveil des peuples et des nations d’Europe, afin de renouer le fil de notre identité commune. En savoir plus sur la formation dispensée par l’Institut Iliade : institut-iliade.com/formation/

Le foulard Anthémion est proposé à la vente au prix unitaire de 95 €. Rendez-vous dans la boutique en ligne de l’Institut Iliade : boutique.institut-iliade.com